Pierre de Coubertin

Culture

Pierre de Coubertin

Pierre de Coubertin (1863-1937) est né le 1er janvier 1863, au château familial de Mirville, dans la région havraise, d’un père peintre de genre, Louis de Fredy, marié à demoiselle Gigault de Crisenoy. Scolarisé chez les jésuites de l’externat de la rue de Madrid à Paris et admissible à Saint-Cyr, il se destine à la carrière militaire, mais, en raison d’un déclin politique et militaire national, c’est l’éducation qu’il choisit.

Inscrit à l'Ecole libre des Sciences Politiques, il effectue un long séjour d’étude en Angleterre dont il revient admiratif de l'oeuvre de Thomas Arnold. Ce dernier, membre du clergé, directeur du Collège de Rugby et créateur de la cellule de la rénovation britannique avait mis le sport au coeur du système éducatif anglais. Coubertin voyage ensuite dans le monde anglo-saxon et en conclut que ce dernier dispose d'une puissance récente et non héréditaire rendue possible par la réforme sportive du système éducatif.

Hommage de Jacques Rogge à Pierre de Coubertin, le 1er janvier 2013

Soutenu par le Directeur de l'enseignement secondaire, Georges Morel, Coubertin décide de s’y consacrer en France et commence à convertir élèves et professeurs qui, rapidement, constituent des embryons de structures sportives scolaires. Il crée par la suite un mouvement d'opinion par le moyen d'un Comité pour la propagation des exercices physiques dans l'éducation, présidé par Jules Simon.

Nous sommes en 1888 et une multitude de petites associations sportives scolaires se constituent suivant ce que l'on appelle le “nouveau régime”, lancé par M. Godard, fondateur de l'école Monge. En 1889, est créée l'Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques dont Coubertin est longtemps le secrétaire général et qui constitue la première étape vers l'échelon fédéral du Comité National des Sports.

Désireux de populariser le sport, il constate rapidement que pour atteindre ses objectifs, il faut l’internationaliser. Cela le conduit à vouloir restaurer l'Olympisme, idée certes pas inédite mais menée dans un esprit de modernité qui en assure le succès. Le 23 juin 1894, alors qu’il réunit deux mille personnes dont soixante-dix-neuf représentants de douze pays à un Congrès sur l’athlétisme dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, Coubertin parvient à faire adopter le projet de restauration des Jeux Olympiques et créer la Commission ad hoc chargée de l’étude du projet, l’embryon du Comité International Olympique.

C'est ainsi que l'année 1896 voit la célébration de la première Olympiade à Athènes. Second président de l’institution Olympique en prévision des Jeux Olympiques de Paris en 1900, Pierre de Coubertin conserve cette charge jusqu’en 1925. Il agit sans relâche pour le développement des Jeux Olympiques modernes, inscrits certes dans sa propre contemporanéité, mais pour lesquels il établit un protocole réglant le déroulement et la symbolique des Jeux dans l’esprit d’une culture hellénique qui l’anime.

Entre-temps, Pierre de Coubertin a épousé Marie Rothan, fille de Gustave Rothan, plénipotentiaire de Napoléon III dans les pays allemands. Ils s’installent en 1915 à Lausanne où il ancre le Comité International Olympique. Il y meurt le 2 septembre 1937.

Conformément à ses souhaits, son coeur repose sur le site antique d’Olympie, près du site d'une Académie Internationale Olympique qu'il avait souhaité de son vivant mais qui ne vit le jour que des années plus tard...

Dans le cadre des concours artistiques des Jeux de 1912, qui ont lieu sous sa propre égide, le jury donne le premier prix à son Ode au Sport, composée sous le double pseudonyme Georges Hohrod et M.Esbach. Cette médaille récompense son talent d’écrivain et son œuvre littéraire, représentant une trentaine de volumes édités, soit environ 15 000 pages imprimées.