Du roi au peuple, histoire du coq gaulois

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Le coq fait son retour sur le logo du Comité national olympique et sportif français, qui ne l’affichait plus depuis 1998. Petit retour sur l’histoire du gallinacé.

Pièce gauloise frappée d'un coq

Un coq gaulois

En Gaule (Gallia), le coq se prononçait jal, du latin gallus.
Si, à l’époque, certaines pièce sont frappées à l’effigie du gallinacé, ce dernier n’est toutefois pas un emblème unificateur des tribus gauloises. Ce n’est qu’à la Renaissance que le coq est réellement relié à la Gaule, du fait d’abord de la proximité orthographique entre les deux mots.

Au milieu des nombreux aigles et félins qui constituent les symboles nationaux à travers le monde, le coq est un volatile qui se démarque. Et pour cause, cet emblème national a pour ainsi dire été autant choisi par les Français qu’imposé par leurs ennemis.

Le Roman de Renart...

Au début du Bas Moyen-Age, les Anglais furent ainsi les premiers à relever la similitude d’écriture et à l’exploiter pour brocarder l’orgueil des Français et de leur roi.

Il faut dire que si la littérature d'antan fait apparaitre de nombreux dérivés de « coq », force est de constater que le terme n'est pas forcément rattaché à des valeurs positives. « Coquart » signifie ainsi fanfaron, tandis que « coquebert » veut dire niais ou sot. Dans le Roman de Renart Chanteclerc est l'éternelle victime naïve des tracasseries et manigances de Renart. Dans l'héraldique, le coq est ainsi réservé aux familles de bas état. A compter de la fin du XIIe siècle, les Germains utilisent à leur tour le coq gaulois pour moquer les Français. Aux XIIIe et XIVe siècles, le coq est utilisé par les Italiens hostiles à la présence française et par les Britanniques qui, en cette Guerre de Cent ans, se plaisent à faire dévorer le coq par le bestiaire de leurs armoiries.

Par esprit de contradiction cependant, les Français reprennent peu à peu à leur compte cette expression, mettant en avant les qualités du coq et sa reconnaissance biblique. Le jeu de mots donne naissance au mythe du coq gaulois et le roi de la basse-cour fait de plus en plus fréquemment son apparition sur les toiles des artistes d’alors, notamment dans le cadre de commandes royales, en particulier chez les Valois et les Bourbons. Le coq commence à être rattaché à l'idée émergente de Nation française.

Zoom sur la page de garde de l'Opus Davidicam

A la Renaissance, alors que les érudits redécouvraient les Gaulois et que les philosophies de l'Antiquité étaient remise au goût du jour par les humanistes, le coq était en effet vu d'un nouvel œil, en particulier le coq blanc, oiseau de Jupiter et de Mercure. L'Opus Davidicam, dédié vers 1495 à Charles VIII par le moine mendiant italien Jean de Legonissa, s'ouvre sur une page de garde où deux coqs blancs soutiennent l'écu de France et foulent aux pieds un serpent et un renard.

C’est d'ailleurs au début du XVe siècle qu’apparait la cocarde, ou plutôt la coquarde. Celle-ci consiste alors en un assemblement sur un chapeau de plumes ornementales ou de rubans qui rappelle la crête de coq redressée. Cette posture de fierté, qui marque le changement d'appréciation de l'animal, se retrouvera par la suite dans l’usage revendicatif, et notamment révolutionnaire, qui sera fait de la cocarde.

Haut de chapiteau de colonnes à Versailles

Au demeurant, le coq reste un emblème français discret, bien moins représentatif que la fleur de lys par exemple. Dans la galerie des Glaces à Versailles, on retrouve néanmoins des chapiteaux de colonnes en bronze doré à motif de coq, en lieu et place des traditionnelles acanthes corinthiennes. Cet ornement est le fruit de l'inspiration de Lebrun en réponse au concours initié en 1659 par Colbert, désireux de créer un ordre architectural français.

En 1665, une médaille royale célébrant la délivrance du Quesnoy met également en scène le coq français mettant en fuite le lion espagnol. De là, le coq devient un support utilisé par les adversaires de la France pour la représenter ou la railler. Les Hollandais en particulier, alors en plein siècle d'or et au pinacle de leur influence culturelle et politique, feront grand usage de ce symbole.

Le coq hommage aux Girondins

La Révolution et la monarchie de Juillet redonnent au coq de sa splendeur et le consacre comme représentation animalière de l'identité nationale, au détriment du lion, de l'aigle et du lys. Coiffé d’un bonnet phrygien, apposé sur le sceau du Premier Consul, fréquemment associé à l’allégorie de la fraternité ou ornant la face d’un écu, le coq est élevé au rang de symbole de la France libérée de l’Ancien Régime. C’est d’ailleurs un coq ailes ouvertes qui figure sur le monument hommage aux Girondins réalisé à la fin du XIXe siècle sur la place des Quinconces à Bordeaux.

Le coq et la cocarde sur les uniformes

Utilisée comme insigne militaire porté par les soldats sous l'Ancien Régime pour identifier leurs corps d'appartenance, la cocarde, tricolore, connait elle aussi la gloire sous la période révolutionnaire. Si le Directoire conserve le symbole du coq, Napoléon Ier lui préfère l'aigle impérial. En 1820, le poète Pierre-Jean Béranger propose la réhabilitation du coq dans sa chanson le Vieux Drapeau.

C’est chose faite en 1830, au terme de la Révolution Orléaniste. Le 30 juillet 1830, le duc d’Orléans émet en effet une ordonnance qui propulse le coq gaulois sur les drapeaux de la garde nationale et des différents corps d'armée, ainsi que sur les boutons d’uniforme. Le 27 mars 1831, Louis-Philippe remet à chaque région le drapeau tricolore rétabli et orné, au sommet de sa hampe, d'un coq gaulois, une patte posée sur un globe sur lequel est inscrit « France ».

En 1848, le sceau de la IIe République représente la Liberté assise qui tient un gouvernail orné d'un coq. Celui-ci reste cependant toujours utilisé en concurrence à l’aigle, survivance du passé impérial. En 1900, le palais présidentiel de l’Élysée s’enrichit par ailleurs d’une « grille du Coq », un ouvrage de ferronnerie commandé par Émile Loubet qui assoit définitivement le coq parmi les symboles nationaux. L’année précédente, la pièce d'or de 20 francs avait elle-même été ornée d'un coq.

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La Première Guerre mondiale fait de nouveau chanter le coq. Face à l’aigle impérial prussien, le coq s’impose comme une allégorie fédératrice autour duquel s’affirme le sentiment patriotique. Figure de la résistance et du courage français, le coq est également le représentant d’une France rurale, fière, féconde… et victorieuse.

Emblème de Rois de France, le coq a été adopté par le Peuple, autour de deux temps notamment : la Révolution puis la Première Guerre mondiale. En ce sens, il est un symbole de la Nation française, conforté dans les épreuves tout au long de son histoire. Aujourd'hui, si le coq n’est pas un emblème officiel de la République, il n'en est pas moins un symbole populaire, représentatif de la France tant pour la communauté nationale qu'à l'étranger. Le coq a naturellement été repris par le sport et les équipes de France en ont fait un symbole fort d'appartenance, et ce, avant même 1914...

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