Athènes 2004 : Le fait : Retour aux sources
Le fait : Retour aux sources
Le portique d'Echo à Olympie
Mercredi 18 août 2004, les pierres sacrées du sanctuaire d’Olympie, exhumées des limons de l’Alphée sous l'élan de l’Allemand Ernst Curtius, retrouvent l’âme qui fut la leur près de onze siècles durant. Découvertes en 1766, les ruines desséchées du bois de l’Altis sont en effet le cadre exceptionnel de l’épreuve de lancer du poids. Cela faisait près de seize siècles que le stade antique, situé à 365 km au sud-est de la capitale hellène, n’avait pas accueilli de rencontre athlétique internationale ; seize siècles que nul éphèbe n’avait franchi le Portique d’Echo avec l’espoir d’en revenir honoré du titre de champion olympique, d’Olympionike.
Le stade antique d'Olympie
Prévues initialement les 20 et 24 août au Stade olympique d’Athènes, les épreuves du lancer de poids se tiennent sur une seule journée afin de ne pas installer d’éclairages ad hoc sur le site antique. Celui-ci, préservé de toute identité visuelle ou construction provisoire, acceuille 290 journalistes et 15 000 spectateurs privilégiés qui assistent gratuitement à l’épreuve et jouissent pleinement d’un stade qui pouvait autrefois contenir plus de 40 000 personnes.
Crédit : ATHOC
Au contraire du javelot ou du disque, le lancer de poids, discipline dérivée du lancer de pierre, n’avait pourtant jamais fait partie du programme des Jeux antiques, ce que l'Association des Archéologues Grecs (SEA) ne se prive pas de souligner. Mais pour Lamine Diack, président de la Fédération Internationale d’Athlétisme, cet évènement est « une opportunité unique de faire le lien entre les origines antiques de notre sport et l’athlétisme du 21ème siècle »
Cette compétition est également historique pour le sport féminin. En effet, pour la première fois, des femmes foulent la piste aux dimensions herculéennes pour y concourir dans un cadre olympique (des Jeux Héréens, réservés aux femmes, étaient organisés à Olympie). Des femmes mariées se trouvent également dans le public. Dans l'Antiquité, à l’exception de la prêtresse de Déméter, l’assistance aux Jeux antiques leur avait été interdite sous peine de mort.
Yuriy Bilonog, dernier champion d'Olympie
Avec 19,59m, et après la disqualification de la russe Irina Korschanenko pour dopage, la cubaine Yumileidi Cumba est donc la première femme athlète sacrée championne olympique sur ce sol glorieux. Chez les hommes, Yuriy Bilonog (Ukraine, 21,16m) complète la liste des lauréats d’Olympie, ouverte par Koroïbos, vainqueur du stade 2780 ans plus tôt… Il devance Adam Nelson, l'Américain favori de l'épreuve dont le meilleur essai égale néanmoins les 21,16m de Bilonog.
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