Elections de la CAHN : entre bilan et perspectives

Astrid Guyart : Je crois que le premier sentiment, c’est celui du travail accompli. De nombreux projets qui touchent directement la vie des athlètes ont vu le jour ces quatre dernières années. Nous avons fait évoluer la place de l’athlète au sein du mouvement sportif avec une présence au Bureau Exécutif par exemple, nous avons accéléré les projets au service des athlètes, nous les avons pris en compte de manière plus transverse dans chacun des grands programmes et des projets dimensionnants du CNOSF, notamment pour l’expérience athlète à Paris 2024. Mais il y a aussi et surtout un sentiment de plaisir ! C'était précieux de pouvoir régulièrement se retrouver entre athlètes durant ce mandat, pour discuter de sujets qui nous ont touché en carrière et qui nous touchent encore dans nos projets de reconversion. Nous sommes une communauté qui, en quelques mots, se comprend puisque nous traversons les mêmes difficultés, les mêmes épreuves et les mêmes émotions. Quelque part, même si nous ne nous réunissons qu'une fois par an en présentiel, cette CAHN permet de retrouver sa « famille » et de partager des moments enrichissants.

Romain Girouille : D’un côté, c’est vrai que ces sentiments de fierté et de satisfaction prédominent ! Avec toute la CAHN, nous avons porté des projets en faveur des sportifs et nous avons contribué de manière active à les replacer au centre des réflexions liées au sport. Mais d’un autre côté, je ne peux pas ne pas éprouver une certaine émotion à l'idée de quitter cette « famille » après 10 ans comme membre et 4 ans comme co-président de la CAHN : j'ai en effet pu tisser des liens avec de nombreux athlètes et je continuerai de garder des liens avec eux je le sais.

R.G. : Après la période difficile liée à la pandémie, le défi principal était de relancer une dynamique d’appartenance à l’Equipe de France Olympique. Nous voulions à tout prix retisser les liens interdisciplinaires via les Week-ends Bleus, les Soirées bleues et l’application Équipe FRA, afin de réussir l’échéance de Paris 2024, de permettre à l'équipe d'être performante et à chaque individu de s'appuyer sur la force du collectif entier.

A.G. : En effet, il était important d’animer cette communauté pour que les athlètes puissent se rencontrer avant de se retrouver aux Jeux Olympiques d’été et d’hiver : nous pouvons affirmer aujourd’hui que l’ambition initiale est devenue une véritable réussite ! Les athlètes croisent leurs expériences, ils transmettent finalement leur vécu pour que chacun puisse en bénéficier et accélère dans sa quête de médaille, en tout cas se donne les moyens pour pouvoir aller au bout de son potentiel. Les émissions « Les rendez-vous de la CAHN » diffusées sur Sport en France ont aussi permis d’aborder devant le grand public des sujets d'intérêt généraux qui touchent l’ensemble des sportifs de haut niveau, pas seulement les Olympiens. Enfin, la mise en place des CAHN fédérales dans le cadre de la représentation des athlètes au sein des instances dirigeantes du mouvement sportif est à souligner.

R.G. : En parallèle, deux autres grands axes majeurs de notre mandat étaient d'améliorer les conditions de vie des sportifs, notamment avec la poursuite de la réforme des retraites en faveur de la génération 2024, la mise en place d'une plateforme socio-professionnelle et administrative unique, le Parcours Reconversion Athlètes ainsi que le dispositif Épilogue bleu pour les athlètes en fin de carrière. D'autre part, nous avons souhaité replacer les athlètes au cœur de l'ensemble des projets, notamment en faisant adopter une loi sur la représentation des athlètes dans les instances et en intégrant la vision des athlètes dans de nombreux travaux, comme le Village Olympique, le programme marketing athlète ou encore sur la parentalité et la santé mentale.

A.G. : Tout n’est pas parfait, il reste encore de nombreux points à améliorer. Il faut que nous arrivions à mieux communiquer avec les athlètes, les mobiliser plus souvent afin de capter leurs besoins. Notre travail pour construire une légitimité sur la place des athlètes et leur valeur ajoutée dans les instances ne fait que commencer : nous pouvons encore aller plus loin.

R.G. : La CAHN doit être un outil incontournable pour le COJOP des Alpes Françaises 2030, elle se doit d’accompagner l’organisation de ces Jeux en ayant toujours au centre des réflexions l’intérêt des athlètes. En parallèle, il sera indispensable de continuer à travailler sur l’amélioration des conditions de pratique, notamment sur celles liées à l’articulation des études autour de la pratique intensive du sport et sur la professionnalisation des athlètes dans un monde où la concurrence se professionnalise de plus en plus. Il sera également important de faciliter la reconversion des sportifs dans de grandes entreprises, en lien avec le domaine de compétence développé durant leurs études, pour qu’ils s’expriment plus sereinement lors des échéances majeures.

A.G. : Selon moi, il n’y a pas d'ambiguïté sur le rôle de la prochaine CAHN : je mettrais l’accent autour des athlètes des disciplines d'hiver car finalement, eux aussi doivent bénéficier de la même dynamique que celle des athlètes d’été en amont de Paris 2024. Dans la perspective des Alpes Françaises 2030, cela doit aussi être le cas pour eux, avec évidemment la présence prépondérante du CNOSF dans le cadre du dispositif « Gagner aux Jeux », mais également dans l'ensemble des dimensions et des projets du CNOSF. La CAHN doit prendre cette couleur hiver, elle doit rester au cœur du logiciel et de la façon de prendre des décisions du CNOSF : je pense que ce sera vraiment le changement majeur entre la commission précédente et la commission à venir.