Boom des inscriptions dans les clubs sportifs après les Jeux Olympiques de Paris 2024

Paris 202418 sept. 2024

Quelques semaines après les Jeux Olympiques de Paris 2024, l'engouement autour du sport ne faiblit pas. Bien au contraire. Sans surprise, les fédérations et clubs sportifs ont enregistré une explosion de leurs licenciés dans plusieurs disciplines. La natation et le tennis de table, avec des stars comme Léon Marchand et les frères Lebrun, ont le vent en poupe.

Pauline Ferrand-Prevot victorieuse - ©CNOSF/KMSP
Pauline Ferrand-Prevot victorieuse - ©CNOSF/KMSP

Comme après chaque Coupe du Monde de football, la Fédération Française de Football enregistre une augmentation du nombre de licenciés. En 2022, par exemple, le tournoi avait généré une hausse de 8% des effectifs dans les différents clubs de l'hexagone.

Les Jeux Olympiques n'échappent pas à la règle. Ceux de Paris ont eu le même effet auprès de la population française, autour, cette fois, d'un plus grand nombre de disciplines sportives.

Depuis la fin des Jeux Olympiques et Paralympiques le 11 août dernier, les clubs sportifs amateurs voient de nombreux nouveaux licenciés venir essayer les disciplines olympiques. Natation, athlétisme, tir à l'arc, escrime... aucun sport n'est mis de côté. Mais ceux où ont performé les athlètes français ont davantage la cote.

La natation et le tennis de table ont la cote

Qui ne rêve pas de nager aussi vite que Léon Marchand ? Qui ne s'imagine pas envoyer des « top spin » comme les frères Lebrun ? Ces disciplines qui ont créé des étincelles aux JO de Paris 2024 ont vécu une nette progression dans leur nombre de licenciés.

Par exemple, la Fédération Française de Natation a enregistré une hausse de 10 000 licenciés, pour un total de 420 000 adhérents. Les cinq médailles olympiques et la « hype » autour de Léon Marchand a forcément contribué à cet effet d'aubaine. L'escrime, qui s'est disputé dans l'antre exceptionnel du grand Palais pendant les Jeux, a enregistré une hausse de 25% de ses licenciés. Pour certains présidents de club, le site emblématique a pu faire rêver des néo-pratiquants, comme le confirme Catherine Gros, présidente d'un club parisien. « Après chaque JO, il y a un effet, mais cette fois-ci les Jeux étaient à Paris. Je pense qu'il y a surtout l'effet Grand Palais. C'était un lieu absolument incroyable, extraordinaire ».

Cet effet waouw s'est confirmé aussi auprès du club des Archers de la Chapelle, dans le XVIIIème arrondissement de Paris. « Cela a donné envie de passer à l’action et ça a réveillé les personnes qui avaient le sport dans la tête depuis longtemps », témoigne Chantal Pagnoux, la présidente.

L'un des sports qui a le plus surfé sur la vague des JO est le tennis de table. Discipline dite « de niche », elle a eu le droit à son coup de projecteur cet été. Et avec des figures comme les frères Lebrun, les retombées ne pouvaient qu'être flagrantes. La discipline a enregistré une augmentation de 24% de licenciés depuis les JO, faisant de lui un sport en vogue auprès des jeunes. Certains clubs se sont même vus refuser du monde par manque de place ou d'encadrants nécessaires. « On voit l'engouement qu'il y a dans les clubs, notamment dans notre club à Montpellier où on voit beaucoup de jeunes arriver et il faut un peu pousser les murs. Ça fait super plaisir de contribuer à cet engouement autour du tennis de table », a confié Félix Lebrun. Le double médaillé des JO pourra peut-être se motiver à apprendre aux enfants sa prise porte-plume, son arme fatale autour de la table de ping.

Natation au Club France - ©CNOSF/KMSP
Tir à l'Arc au Club France - ©CNOSF/KMSP

Fidéliser les nouveaux pratiquants : le défi de demain

L'effet médaille a aussi eu de l'influence sur les inscrits au canoë-kayak. Avec l'argent de Titouan Castryck, de nombreux clubs ont fait le plein. Idem pour le judo avec la star qu'est Teddy Riner et le sacre de l'Equipe de France. L'afflux de demandes d'inscription a aussi touché les sports « nouveaux » des Jeux Olympiques. Le triplé historique des Français en BMX Race a incité de nombreux jeunes à tester la discipline, quel que soit leur âge. « Cette fois-ci c’est différent, on a reçu des demandes d’inscriptions tout de suite. Les parents expliquent qu’après les très bons résultats des athlètes français, leurs enfants veulent faire du BMX. Et ils demandent les modalités d'inscription », a déclaré Philippe Rochard, le président du BMX Club de Saint-Nom-la-Bretèche, dans les Yvelines, juste à côté du site olympique de Saint-Quentin-en-Yvelines.

Le breaking, le skateboard, le water-polo ont aussi étaient sollicités lors de la rentrée scolaire. Tout comme le tir à l'arc, avec la médaille de bronze de Lisa Barbelin dans l'épreuve individuelle (+16% de licenciés). Quant aux sports collectifs, les effets post-JO sont aussi très surprenants. Malgré l'échec des handballeurs français (ils ont été éliminés en quarts de finale par l'Allemagne), les inscriptions à la Fédération Française de Handball ont augmenté de 18%. Il est fort probable que cette fois, l'institution a compté sur ses filles, qui ont remporté la médaille d'argent, derrière la Norvège.

L'enjeu désormais ? Faire en sorte de fidéliser les nouveaux pratiquants au sein de leurs effectifs. Car si la motivation est grande lors de l'inscription, avec la volonté de ressembler à de grands champions, c'est sur la durée que les clubs amateurs vont pouvoir faire le bilan de ces Jeux Olympiques. Un défi passionnant pour les associations, en attendant la prochaine olympiade, en 2028.