Histoire du CNOSF
Culture
1894
Création d'un premier Comité Olympique Français (COF)
1908
Création du Comité National des Sports (CNS)
1913
le COF est rattaché au CNS
1972
le CNOSF voit le jour sous la forme d’une association déclarée
Les prémices du Comité Olympique Français
En France, c’est Coubertin lui-même qui institue un premier Comité Olympique Français (COF) dès 1894, placé sous la présidence d’honneur du ministre de la Marine, Félix Faure. Ce COF n’est pas pérenne, il ne comporte pas de statut et il disparaît après les premiers Jeux Olympiques modernes d’Athènes 1896. Prévus pour se tenir à Paris en 1900, les deuxièmes Jeux Olympiques s’organisent dans une atmosphère chaotique. D’un côté, Alfred Picard, commissaire général de l’Exposition universelle, et de l’autre, Pierre de Coubertin, et son nouveau comité d’organisation composé d’aristocrates autour de la figure du vicomte Charles de La Rochefoucauld. Pour Picard, les Jeux de Coubertin ne sont pas conformes à l’esprit républicain, car ils sont trop élitistes et anglophiles. Abandonné par l’Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques (USFSA) qui accepte d’organiser les concours d’exercices physiques et des sports de Picard, Coubertin est dépossédé de son idée olympique.
Vers le Comité National des Sports
En 1904, l’issue n’est guère plus positive pour le baron. Son Comité Olympique Français formé pour les JO de Chicago n’engage finalement pas d’athlètes, car c’est la ville de Saint-Louis, contre l’avis du rénovateur, qui récupère les Jeux pour garnir le programme sportif de la Lousiana Purchase Exposition. En 1907, à l’approche des Jeux Olympiques de Londres, Coubertin a le reflex d’initier un nouveau COF. Or, l’espace concurrentiel des sports français est en pleine ébullition et le dirigisme du baron de Coubertin ne convainc plus. Le 23 mai 1908, cinq fédérations s’unissent – l’USFSA, l’Union Vélocipédique de France (UVF), la Fédération Française des Sociétés d’Aviron (FFSA), la Fédération Française de Boxe (FFB) et la Fédération Nationale d’Escrime (FNE) - pour créer un syndicat, le Comité National des Sports (CNS). Le CNS force un accord avec Coubertin et obtient le pouvoir de qualifier les athlètes aux JO. Le COF de Coubertin devient caduc et disparait au profit du CNS et de son président Léon Duvignau de Lanneau.
Le rattachement du COF au CNS
À la veille des Jeux Olympiques de Stockholm en 1912, des tractations se réactivent pour le contrôle du Comité Olympique Français. Afin d’éviter qu’un comité extérieur au CNS ne se forme, Léon Duvignau de Lanneau institue une sorte de commission olympique le 27 mai 1911 administrée par les hommes du CNS. Après ces JO, Paul Rousseau demande à ce que le Comité National des Sports étudie la possibilité de rendre permanent le COF en son sein. Frantz Reichel amende l’idée et propose des statuts qui sont validés le 15 février 1913. Pour autant, le Comité Olympique Français ne devient pas autonome et reste sous la tutelle du CNS et de son nouveau président, le comte Justinien Clary. Ce dernier, que l’on appelle le « premier tireur de France » en raison de son activité de chasse colossale (ses carnets font état de 344 000 bêtes tuées en 60 ans), présidera aussi le comité d’organisation des JO de Paris et Chamonix 1924.
De la séparation à la fusion
En 1925, le CNS et le COF éclatent sur fond de divergence sur la question de l’amateurisme. Le CNS, plus progressiste que le COF jugé traditionaliste, lui accorde des statuts propres. Le comte Clary garde la présidence du COF et Gaston Vidal, ancien secrétaire d’État à l’enseignement technique, est élu président du CNS. Il cède sa place au dirigeant du football Jules Rimet en 1931, qui reste à ce poste jusqu’à la mise sous tutelle du CNS par le Commissariat général à l’Education générale et aux Sports du régime de Vichy. Du côté du COF, c’est l’escrimeur champion olympique et conseilleur municipal de Paris Armand Massard qui est élu président en 1933. Il tiendra avec autorité la présidence jusqu’à sa démission en 1967, à quelques mois des Jeux Olympiques de Grenoble. Son successeur, Jean de Beaumont, est le dernier président du COF avant sa fusion avec le CNS pour créer le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) en février 1972.
Compte tenu de son histoire, la nature du CNOSF est double :
- Tout d’abord, il constitue l’unique représentant du CIO sur le territoire français.
- Ensuite, il a vocation à unir en son sein les fédérations sportives françaises, et donc indirectement les clubs affiliés à ces dernières et l’ensemble des licenciés. Il est le représentant de l’ensemble du mouvement sportif français.
Découvrez la liste des présidents des différentes structures...
COF
1894 et 1899
Pierre de Coubertin
1908 et 1911
Léon Duvignau de Lanneau
1912
Albert Glandaz
1913-1933
Comte Justinien Clary
1933-1967
Armand Massard
1967-1971
Comte Jean de Beaumont
1971-1972
Claude Collard
CNS
1912-1913
Albert Glandaz
1908-1909
Duvignau de Lanneau
1913-1925
Comte Justinien Clary
1909-1910
Marquis de Chasseloup-Laubat
1925-1931
Gaston Vidal
1947-1967
Alfred Eluère
1910-1911
Albert Glandaz
1967-1971
Pierre Graux
1931-1947
Jules Rimet
1971-1972
Antoine Chiarisoli
1911-1912
Duvignau de Lanneau
CNOSF
1972-1982
Claude Collard
1982-1993
Nelson Paillou
1993-2009
Henri Sérandour
2009-2021
Denis Masseglia
2021-2023
Brigitte Henriques
Depuis 2023
David Lappartient