Ces légendes du sport français ont fait leur adieu à l’Equipe de France aux JO de Paris

Paris 202424 août 2024

Plusieurs grands noms du sport français ont choisi les Jeux Olympiques de Paris 2024 pour annoncer leur fin de carrière internationale. Le basketteur Nicolas Batum, le handballeur Nikola Karabatic, la vététiste Pauline Ferrand-Prévot… le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) revient avec ces athlètes tricolores qui ont marqué cette édition à domicile.

Pauline Ferrand-Prévot - ©CNOSF/KMSP
Pauline Ferrand-Prévot - ©CNOSF/KMSP

Mercredi 7 août 2024. Ce jour-là, Nikola Karabatic s’est retenu de verser quelques larmes. Joueur emblématique de l’Equipe de France de handball, il a disputé son dernier match sous le maillot bleu au stade Pierre Mauroy, malheureusement battu par l’Allemagne (défaite en quarts de finale après prolongation). Si sa sortie aux Jeux Olympiques ne s’est pas terminée comme il l’aurait souhaité, cela n’enlève en rien sa carrière phénoménale qu’il a décidé de clore à la maison. Après un scénario cruel, l’arrière gauche tricolore a déclaré : « Vingt-deux ans d’aventures en bleu, ça a été un rêve de gamin. Je suis tellement heureux, j’ai dépassé mes rêves plus d’une fois. C’est beaucoup de fierté ».

Nikola Karabatic (handball) : « J’ai dépassé mes rêves plus d’une fois »

Le palmarès du frère de Luka Karabatic, lui aussi membre de l’équipe de France, est remarquable. Multiple médaillé au niveau européen et mondial, l’arrière français a remporté cinq médailles, dont trois en or (en 2008 à Pékin, 2012 à Londres et Tokyo en 2020), en six participations aux JO. Avec ses 365 sélections et ses 1303 buts, Nikola Karabatic est devenu une légende, depuis l’époque des « Costauds » jusqu’aux experts. A 40 ans, il était temps pour lui de faire ses adieux. « Je ne vais plus revivre toutes ces atmosphères-là, mais je suis heureux de fermer cette page-là et de me projeter dans une nouvelle vie, de soutenir cette équipe qui a énormément de talent, énormément de futur. Et j’ai envie de les retrouver et de passer un dernier moment au vestiaire, mes derniers moments de handballeur, de vivre cette déception à fond avec eux, d’être là avec eux. »

Nikola Karabatic - ©CNOSF/KMSP

Nicolas Batum (basket) : « Les JO à Paris ? C’est la chose la plus folle de ma vie »

Le sport français perd un autre grand athlète. Quatre jours après l’au revoir poignant de Nikola Kabaratic, c’était au tour de Nicolas Batum de dire stop aux parquets. Légende du basket-ball français, l’ailier des Clippers a annoncé mettre un terme à sa carrière internationale pour « passer la main » à la nouvelle génération, dont fait partie Victor Wembanyama et ses 2m24. Son coéquipier Nando de Colo en a fait de même.

Originaire de Pont-L’Evêque, l’ex-capitaine de l’Equipe de France a vécu ces JO à la maison comme l’un des plus beaux moments de sa carrière. Malgré la défaite en finale face à la « Dream Team » des Etats-Unis, il a dû se contenter d’une belle médaille d’argent, devant un public incroyable. En zone mixte après son dernier match en bleu, le Français était à la fois fier et nostalgique. « Les JO à Paris ? C’est la chose la plus folle de ma vie. En France, en tout cas, c’est quelque chose d’exceptionnelle, devant notre public, devant nos familles. La dernière était un peu spéciale mais ça reste quelque chose de grand ».

Au Club France, installé à la Villette par le CNOSF, le Normand a tenu à remercier le public après avoir « bien kiffé » : « Pouvoir partager cette expérience et dire qu'on a fait le boulot, ça fait du bien. Ça y est, maintenant, on savoure » .

Sous le maillot bleu, Nicolas Batum a compté 171 sélections et est devenu deux fois vice-champion olympique (en 2020 à Tokyo et 2024 à Paris) et champion d’Europe en 2013.

Nicolas Batum - ©CNOSF/KMSP
Alexandre Lacazette - ©CNOSF/KMSP

Toujours en sport collectif, Alexandre Lacazette a aussi fait ses adieux à l’Equipe de France. Sous la houlette de Thierry Henry, champion du monde 98, les Bleuets se sont, eux aussi, inclinés en finale face à l’Espagne (5-3) après prolongations. Pour le capitaine tricolore, ce match restera gravé dans sa mémoire. « Il rentre dans les plus beaux matchs émotionnellement parce que c’était le dernier avec le maillot bleu » a déclaré le Lyonnais en conférence de presse.

Depuis 2013, Alexandre Lacazette a disputé 21 matchs avec l’Equipe de France de football, dont 5 aux Jeux Olympiques de Paris. Il a inscrit 4 buts, un avec Thierry Henry et 3 sous les commandes de Didier Deschamps.

Pauline Ferrand-Prévot (VTT) : « J’arrête le VTT en fin d’année. Je pense que j’ai fait le tour »

L’image reste gravée. Le 28 juillet, sur la colline d’Elancourt, Pauline Ferrand-Prévot a décroché le seul titre qu’il manquait à son palmarès. Celui d’être championne olympique. Après trois tentatives manquées à Londres en 2012, Rio en 2016 et Tokyo en 2020, la Rémoise a enfin réalisé son rêve en décrochant l’or, dans son pays. Cerise sur le gâteau, elle a écrasé toute concurrence en dominant les débats de A à Z, s’offrant un bain de foule sur la ligne d’arrivée. Sur le podium, elle a laissé parler les émotions, tout comme au Club France où elle a déclaré avoir pris conscience d’avoir réalisé « un truc de fou ». « Je ne pensais pas que ça serait autant. Un titre olympique, c’est plus grand que tout » a témoigné l’athlète aux 15 titres de championne du monde et trois titres de championne d’Europe.

PFP sait tout faire. Au terme de ces JO à Paris, elle a ainsi déclaré tourner la page du VTT. « Ce sera mes derniers Jeux » avait-elle confié, avant d’en dire plus sur son nouveau projet. « J’arrête le VTT en fin d’année, c’est sûr. Je pense que j’ai fait le tour. Quoi qu’il en soit, quel qu’aurait été le résultat aujourd’hui, je me dis qu’il faut finir un jour. Donc c’était la bonne année, je ne me voyais pas repartir sur un cycle de quatre ans. Je me suis dit ‘pourquoi pas retourner sur la route pour quelques années pour faire le Tour de France féminin et essayer de le remporter. Donc ce sera mon prochain challenge ! »

Va-t-on la retrouver sur la Grande Boucle dès 2025 ? Réponse d’ici quelques mois. En attendant, la vététiste a bouclé de la meilleure manière les JO de Paris en étant choisie, tout comme son homologue Antoine Dupont, médaillé d’or en rugby à 7, comme porte-drapeaux de la cérémonie de clôture, le 11 août.

Pauline Ferrand-Prévot en Or - ©CNOSF/KMSP

Charlotte Tremble (natation artistique) : « C’est une page qui se ferme »

Dire au revoir à la sélection nationale n’a rien de simple. Après dix glorieuses années à briller dans les piscines internationales, les sœurs Tremble, Charlotte et Laura, ont officialisé aux JO de Paris leur fin de carrière. Au centre aquatique olympique, la fratrie s’est offert une quatrième place par équipes, un an après avoir été médaillées d’or aux Jeux européens lors du programme acrobatique par équipes.

« C’est une page qui se ferme. C’est émouvant car ça fait 10 ans qu’on est dans le sport de haut niveau, a confié Charlotte avant de poursuivre. Cette décision avait été prise depuis un bon bout de temps, à Tokyo en 2020. Mais finir à Paris… comment mieux terminer sa carrière ? »

Agées de 25 ans, les sœurs jumelles, monuments de la natation artistique en France ont terminé leur carrière internationale derrière la Chine, les Etats-Unis et l’Espagne.

Charlotte et Laura Tremble - ©CNOSF/KMSP

Boladé Apithy (escrime) : « C’est un rêve du début à la fin »

En escrime, Boladé Apithy a tiré sa révérence sur une médaille de bronze par équipes. A 38 ans, le vétéran du clan français dit au revoir à l’escrime et à ses coéquipiers Maxime Pianfetti, Sébastien et Jean-Philippe Patrice avec qui il a décroché cette breloque. « Je cours après cette médaille depuis quasiment 20 ans et ça tombe sur ma dernière compétition, expliquait-il encore un peu déboussolé. Je suis soulagé, heureux, content. Tu ne peux pas finir mieux que ça, c’est un rêve du début à la fin ».

Manon Apithy-Brunet, sa compagne, qui a remporté le titre olympique en sabre femmes quelques jours plus tôt ne s’est pas prononcé sur l’avenir de sa carrière. Le couple pense d’abord à profiter et savourer cette belle aventure parisienne.

Boladé Apithy - ©CNOSF/KMSP

Si certains pensent que Mélina Robert-Michon (disque), Clarisse Agbégnénou (judo) ou Teddy Riner (judo) vont faire leur « au revoir », cela ne semble pas d’actualité. Bien au contraire. Ces champions du sport tricolore ont déjà donné rendez-vous aux Français en 2028, pour Los Angeles. De quoi écrire un peu plus l’Histoire d’un livre déjà bien garni.