La Journée Olympique, "J'aime ça !"

Partout en France, la Journée Olympique de ce samedi 23 juin aura connu un franc succès populaire. Portée par le CNOSF, le CPSF, Paris 2024, la FFA, la Ville de Paris pour les événements parisiens, la région Ile-de-France, et le ministère des Sports dans les territoires, la célébration de l'anniversaire des Jeux Olympiques modernes a été marquée par une forte mobilisation des athlètes et de l'ensemble du mouvement sportif, des CROS/CDOS/CTOS aux fédérations.
De Fabien Gilot, à Marseille, jusqu’à Renaud Lavillenie à Paris, nombre de grands Olympiens mais aussi d'espoirs des générations 2020 et 2024, ont partagé leur passion du sport avec un public conquis. Dans la capitale, la présence de dizaines de champions, de toutes disciplines, aura ainsi marqué cette opération active et partageuse.
De Marseille à Lacanau, en terminant à Paris
Denis Masseglia déambule sur le pont des Arts, au cœur de la capitale. Le président du Comité national olympique et sportif français, à Marseille le matin même, aura quitté les rivages de la Méditerranée vers midi pour enjamber ainsi la Seine, dès le milieu d’après-midi de ce samedi 23 juin aussi enjoué qu’ensoleillé. Dans toute la France, entretemps, des milliers de personnes ont commencé à rejoindre les manifestations organisées pour la Journée Olympique. A Saint-Quentin-en-Yvelines, par exemple, Laura Flessel, ministre des Sports, avait lancé, dans la matinée, la course mise en place par le Vélodrome national et le CROSIF.
A Paris donc, les 155 mètres du pont des Arts, inscrit au titre de monument historique, sont dédiés, pour un jour, aux arts martiaux et aux sports de combat, du karaté à la lutte. Le pont en arc fait partie de l'une des cinq zones qui, le long des berges de Seine, accueillent le grand public. Au programme : découverte de dizaine de disciplines sportives proposées et encadrées par des bénévoles et champions d'une quarantaine de fédérations.
Sur le stand du judo, aux côtés de Denis Masseglia, Axel Clerget, tout sourire, en kimono aux couleurs de la France, lance : « Aurait-on pu trouver plus bel endroit au monde pour pratiquer notre sport et le proposer au plus grand nombre ? ». En toile de fond, l’Institut de France puis, au-delà, la Tour Eiffel, rendent le lieu magique. Sur le tatami, le bruit sourd venu des prises des judokas qui tombent, roulent et se relèvent, impressionne les passants. Axel, fils de grand judoka lui-même, reprend : « Ce que j’ai vraiment apprécié ce samedi, c’est le fait que les adultes soient venus s’initier, exactement comme les enfants, sans retenue et avec un grand plaisir. »
Je pense que certains de ces enfants vont être pris par le virus.
Mamédy Doucara (taekwondo)
L’arrêt suivant est celui du taekwondo. Champion du monde des -78kg en 2001, Mamédy Doucara, également onze fois champion de France, est lui aussi conquis par le lieu et la mixité du public. « Voir tous ces gens pratiquer avec nous est superbe. A leurs yeux, soudain, grâce à ces ateliers, faire du sport n’est plus vécu comme un exploit mais se transforme en gestes accessibles à tous. Moi, j’ai commencé le taekwondo grâce à mon père et le sport fait partie intégrante de ma vie depuis ma jeunesse. Je pense que certains de ces enfants vont être pris par le virus. »
Du partage, entre et avec les champions
Tandis que Denis Masseglia échange avec les lutteurs près de l’Institut de France, un peu plus loin, sorti de la tente du CNOSF située face au parvis de l’Hôtel de Ville de Paris, Joël Abati se prête au jeu des selfies avec des jeunes. Le handballeur, champion olympique à Pékin en 2008, se mélange à la foule, nombreuse autour des aires de pratiques. Animée à ce moment-là par un match de cécifoot, cette zone du parvis a été inaugurée un peu plus tôt par Anne Hidalgo, maire de Paris, Jean-Michel Brun, secrétaire général du CNOSF, et Emmanuelle Assmann, présidente du CPSF, qui ont pu assister à quelques échanges de balles (handball mais aussi volley-ball ou tennis) entre les membres d'une escouade champions, composée notamment de Teddy Riner, Brice Guyart ou, donc, Joël Abati.
Le natif de Fort-de-France tient à ouvrir sa palette de plaisirs et de couleurs dans cette fête populaire. « Les Jeux vont venir à Paris, dans six ans et c’est un très bel élan que ce rendez-vous du 23 juin. Les gens découvrent ici, au cœur de la ville, ce qu’ils vont réellement vivre, grandeur nature, avec les JO de 2024. Cet événement est vraiment une journée à perpétuer car le sport, c’est l’histoire. » Joël déborde d’envie : « Pratiquer avec des jeunes aura été génial, et partager avec ceux qui nous ont regardé à la télé était beau ici. Un petit est venu me dire : "Oh, mais c’est toi que j’ai vu aux JO" (Joël a également participé aux Jeux d’Athènes) ; une touriste brésilienne m’a dit la même chose, et, pour tous, voir des champions olympiques en chair et en os, est une émotion ! ».
Ce type de rencontres, c’est dans notre ADN. On aime ça !
Michaël d'Almeida (cyclisme)
A quelques hectomètres de Joël, Renaud Lavillenie s’apprête sauter pont d’Arcole. Et, de fait, toucher à d’autres disciplines, s'y essayer, en observer les championnes et champions, c'est ce qui plaît à Joël Abati : « En voyant des basketteurs, des tennismen, je palpe la performance, je mesure l’effort qu’il leur faut produire, et je suis forcément admiratif. » Cette proximité entre public et athlète, sport pour tous et très haut niveau, est justement soulignée – et appréciée - par le cycliste Michaël d’Almeida.
Le matin même, le licencié de l’US Créteil était présent à Saint-Quentin-en-Yvelines pour la course pédestre organisée autour du vélodrome qu’il connaît bien. Double médaillé olympique (argent, vitesse équipes, à Londres en 2012 et bronze, par équipes à Rio 2016), Michaël aime aussi le mélange entre disciplines et Olympiens, et sportifs de haut niveau : « Cette Journée Olympique permet de se retrouver entre athlètes, actuels ou d’hier. Voir Tony (Estanguet), par exemple, c’est extra. Le public a la possibilité de toucher le très haut niveau, et c’est finalement rare. Des Journées Olympiques, il en faudrait plus ! ». Le pistard conclut : « Ce 23 juin, tout était réuni : la météo, l’organisation, le public, les athlètes… Ce type de rencontres, c’est dans notre ADN. On aime ça ! ».
Un avant-goût de 2024...
Tony Estanguet, justement, était bien présent sur le site parisien, et pas simplement comme badaud. Habillé du maillot jaune fluorescent des participants à la course de 2024m organisée entre les Invalides et la Tour Eiffel, le président du comité d'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 a mené une équipe d'athlètes où l'on retrouvait, pêle-mêle, Gwladys Epangue, David Smetanine, Ladji Doucouré, Gauthier Klauss, ou encore Samuel Coco-Viloin. Réunissant plus de 6000 personnes, cette course, parrainée par Bridgestone et la MAIF, a constitué le feu d'artifice final d'une Journée Olympique qui, à Lille comme à Lacanau, à Mondeville comme à Lyon, Rivière-Salée ou Nice, a réuni les Français, dans un avant-goût exquis de ce qu'offriront les Jeux en 2024.
Rendez-vous est déjà pris pour le 23 juin 2019.
Actualités
- A lire également
-