Gangwon 2024, jour 1 : Les Bleus démarrent très fort !
Compétition20 janv. 2024
Jonas Chollet (snowboard cross) et Antonin Guy (biathlon) ont décroché les premières médailles d’or tricolores dans ces JOJ d’hiver de Gangwon 2024, permettant à la France d’égaler dès la première journée ses totaux des trois précédentes éditions en matière de titres ! Les snowboardeuses Maja-Li Iafrate Danielsson et Léa Casta complètent ce début de compétition tonitruant en se parant respectivement d’argent et de bronze.
Snowboard : et 1, et 2, et 3 médailles !
Nul doute que la journée (décalage horaire oblige) va être douce du côté de Mont-de-Lans, au Ski et snow-club 2-Alpes. C’est là, dans ce village de l’Isère, que sont licenciés les trois médaillés français en snowboard cross, à commencer par Jonas Chollet, fils d’un entraîneur du club et première médaille d’or tricolore dans ces Jeux Olympiques de la Jeunesse de Gangwon 2024. La journée n’avait pourtant pas débuté sous les meilleurs auspices pour l’adolescent de 15 ans, victime d’une chute à l’entraînement. C’est ainsi avec deux doigts bandés à la main gauche et une fixation réparée en urgence qu’il effectua son entrée en lice…
Mais il en fallait manifestement plus pour le désarçonner, tandis qu’il bouclait son round robin en première position (19 points, comme son compatriote Benjamin Niel, qui devait quant à lui voir ses rêves de titre s’arrêter en demi-finales, pour un sixième rang final). « Le vent était un peu problématique, mais la visibilité était suffisante, donc c’était OK, retrace le benjamin de l’épreuve, l’un des quatre seuls "promo 2008" parmi les 28 engagés. En demi-finale, je suis parti troisième. J’ai fait deux intérieurs sur deux virages puis je me suis retrouvé premier. Pareil en finale : j’étais deuxième derrière le Canadien (Anthony Shelly) et je suis aussi passé à l’intérieur. C’était une journée incroyable, au résultat un peu inattendu après ma blessure à la main... Je suis passé par toutes les émotions. » Avec la plus belle à l’arrivée, lui qui peut se targuer d’avoir le meilleur des modèles à la maison : son frère Aïdan, de quatre ans son aîné, et membre du groupe Coupe du monde de l’équipe de France de snowboard cross.
Si le titre n’a pas été au bout, les filles n’ont pas été en reste avec la médaille d’argent de Maja-Li Iafrate Danielsson et celle de bronze de Léa Casta. Les Françaises n’ont été devancées que par la Suissesse Noemie Wiedmer, après des qualifications parfaitement maîtrisées (première avec 20 points pour Léa, deuxième avec 18 points pour Maja-Li). Réunies dans la même demie, c’est encore ensemble qu’elles accédaient à la finale, Léa en tête, Maja-Li seconde… pour finalement intervertir leurs positions sur la « boîte ». « C’est génial, savourait la médaillée d’argent. On a eu une très longue journée avec tous ces runs et la météo… C’est bien d’en avoir fini, surtout avec le résultat. Je me suis sentie soulagée en coupant la ligne d’arrivée. Quelque chose de l’ordre du "Enfin" ! Et avec la médaille c’est parfait. »
Pour la porte-drapeau de la délégation française Léa Casta, enfin, c’est une nouvelle médaille internationale, après celles du FOJE de Friuli-Venezia Giulia (argent individuel, or par équipes) en 2023… lors d’un hiver 2022-2023 qui l’avait également vu championne du monde junior et troisième en Coupe du monde à domicile, aux Deux-Alpes.
Biathlon : Antonin Guy au rendez-vous
« Depuis l’année passée et mes premières courses internationales au FOJE, je savais que j’étais en capacité de faire des bonnes courses, et pourquoi pas d’aller chercher une médaille individuelle. Je m’étais autorisé à rêver gagner cette course, sans être sûr que ce soit réalisable. » Antonin Guy avait raison de rêver en grand. Huit ans après la victoire d’Émilien Claude à Lillehammer 2016, quatre ans après la razzia de Lausanne 2020 (quatre médailles, dont le titre pour Jeanne Richard et Mathieu Garcia en relais mixte), les JOJ continuent à s’écrire en lettres d’or pour le biathlon français grâce à son triomphe à Gangwon sur l'individuel (12,5 km).
« Je suis parti dans les derniers dossards (88, ndlr) et, tout mon échauffement, je voyais les concurrents faire leur course, revit le sociétaire du GUC Grenoble Ski, 17 ans. J’étais frustré de ne pas partir ! Dans mon premier tour, il y avait beaucoup de monde sur la piste, c’était assez compliqué de se frayer un passage entre les concurrents, d’autant qu’il y avait d’assez grosses différences de niveau. Mais ça s’est ensuite avéré un avantage de partir dans les derniers, car je voyais ma place et mon retard ou mon avance sur l’écran géant après chaque tour. J’ai pu gérer ma course et savoir que je jouais la victoire dans le dernier tour. »
Cette victoire, il l’aura construite sur les temps de ski, y rattrapant notamment* « ma précipitation sur les balles manquées au premier couché et au premier debout. Mais je savais que je restais dans le coup. Je suis resté dans ma course et je sentais que ça allait vraiment bien sur les skis où je temporisais dans les montées pour faire des grosses relances, comme vu lors de la reconnaissance de la piste. »* Ses 41 minutes d’effort furent ainsi une remontée permanente : 18e aux 2,5 km, 6e aux 5 km, 2e aux 7,5 km et finalement premier au sortir du dernier pas de tir, aux 10 km. A l’arrivée, il s’impose avec 40 secondes d'avance sur son plus proche poursuivant, le Norvégien Storm Veitsle. « Quand je suis sorti du dernier tir, j’ai vu que j’avais le premier temps et je n’ai fait que penser à ça jusqu’à la ligne d’arrivée et, dès que ç’a été fait, j’ai explosé de joie, j’ai crié. J’étais super content. »
Derrière, Clément Pirès termine aux portes du Top 10 (11e), également fort d’une excellente seconde moitié de course. Camille Grataloup Manissolle le suit de près (14e), Flavio Guy est 21e. Chez les filles, Alice Dusserre a pris la septième place de l’épreuve individuelle 10 km. Après deux pénalités sur le premier pas de tir, synonymes alors de 44e place dans la hiérarchie, la biathlète du Club des Sports Chamonix a elle aussi entrepris une remontée fantastique : 30e après 4 km, 18e aux 6 km et 7e aux 8 km… soit son classement final de l’épreuve, malgré une dizaine de secondes encore reprise dans les deux derniers kilomètres. Elle termine à 46 secondes du podium. Louise Roguet signe également un Top 10 (10e). Lola Bugeaud est 20e, Léna Moretti 34.
« Il faut voir que les conditions du jour étaient assez compliquées, parce qu’on avait une journée en neige tombante, avec pas mal de vent, et un vent irrégulier… souligne Claire Breton, cheffe d’équipe et entraîneur tir du groupe. *En outre, les jeunes n’ont pas forcément l’habitude d’avoir un tel enjeu, un tel environnement, à gérer. Le tout mêlé, ce n’était pas une course facile mais ils s’en sont plutôt bien sortis. » *
Saut à ski : 10e place pour Lilou Zepchi-Ducrot
Tandis que Joséphine Pagnier, double médaillée aux JOJ il y a quatre ans à Lausanne 2020 (argent en individuel, bronze par équipe mixte), brille actuellement de mille feux en Coupe du monde, Lilou Zepchi-Ducrot a pris la 10e place de l’épreuve à Gangwon. Mathilde Bacconnier est 25e. Leurs homologues masculins Sébastien Woodbridge et Mathéo Vernier terminent respectivement 18e et 25e.
Et aussi ...
Franck Tekam avait prévenu en ouverture de ces JOJ qu’il visait plutôt les 500 et 1000 m en patinage de vitesse sur piste courte. Sur 1500 m, le porte-drapeau des Bleus s’est arrêté en quarts de finale (4e, premier non repêché pour les demies). Même stade de compétition pour Tyméo Libeau (5e de son quart) et Maïwenn Langevin (5e également).
En luge enfin, 24e place en individuel pour la seule engagée tricolore et benjamine de l'Équipe de France, Thiméa Ginet.