Gangwon 2024, jour 3 : des premières encourageantes

Compétition22 janv. 2024

Après la moisson sensationnelle du week-end d’ouverture, la troisième journée des JOJ de Gangwon 2024 voyait peu de Français à l’œuvre. Le ski alpin a engrangé un nouveau Top 10 grâce à Nash Huot-Marchand, 8e du combiné, tandis que les patineurs de vitesse sur piste courte en ont terminé avec une compétition qui leur aura permis d’embrasser toute la popularité de leur sport en Corée du Sud.

Ski alpin : Nash Huot-Marchand 8e du combiné

Après les filles en Super-G dimanche, le top 10 du jour en ski alpin est à mettre à l’actif de Nash Huot-Marchand, 8e du combiné. Le sociétaire du Club des Sports de Courchevel a largement construit ce résultat lors du Super-G, discipline dont il fut champion de France U16 en 2022. Cinquième de cette première partie de course (54’’68), il a ensuite été l’un des rares skieurs en vue en première manche à ne pas brutalement rétrograder à l’issue de la seconde. Treizième du slalom (56’’05), le Français termine ainsi 8e de ce combiné des JOJ (1’50’’73), à 1’’27 du champion Zak Carrick-Smith, et seulement 43 centièmes de la troisième marche du podium, occupée par le Suédois Liam Liljenborg. On relève aussi une 13e place pour son camarade Zacchaeus Poulsen (1’51’’21), et chez les filles une 17e pour Sara Testut-G’Styr. Le slalom a pour le reste joué des tours aux tricolores : Léontine Curdy (9e à l’issue de la manche de Super-G), Lola Blanc et Roméo Rogue n’ont pas fini.

Les Jeux Olympiques de la Jeunesse 2024, Franck Tekam. ©CNOSF/KMSP

Patinage de vitesse sur piste courte : Franck Tekam aux portes des demies

C’était la dernière épreuve. Dans un format sprint qu’il affectionne. Alors, pour ce 500 m des JOJ couru sous les yeux de sa mère et de sa grand-mère, lesquelles ont fait le voyage en Corée du Sud, Franck Tekam a joué crânement sa chance pour tenter de s’ouvrir les portes des demies. Après des séries bien menées (deuxième, directement qualifié), il a attaqué son quart pied au plancher, prenant la tête d’entrée de course... jusqu’à ce qu’une chute de trois concurrents à l’arrière vienne entraîner un nouveau départ. Même stratégie fonceuse pour le Français, en tête dès le premier virage… mais la répétition d’efforts lui a été fatale. Le porte-drapeau de l’Équipe de France à la cérémonie d’ouverture rétrograde finalement jusqu’au troisième rang, non repêché au temps.

A l’heure du bilan, il expliquait avoir fait avec les moyens du bord tout au long de la compétition, « pas la meilleure que j’ai pu faire. Mais par rapport au niveau qui est le mien actuellement, je suis assez content que ce que j’ai pu faire. Aujourd’hui je savais qu’en partant au trois c’était compliqué de finir devant, que je devais tout mettre. J’avais cet avantage aussi d’avoir des grandes jambes… Cela s’est plutôt bien passé mais la chute est arrivée. J’ai fait exactement la même chose au deuxième départ mais sans tenir compte de l’effort du premier, ce qui fait que j’ai eu du mal à garder ma vitesse jusqu’à la fin. »

De cette première au pays où le short-track est roi, il retiendra combien « ici c’est différent de l’Europe. Il y a plus de monde, les cris… Cela nous met plus « dedans » que lors des compétitions que l’on peut faire d’habitude. »

C’est la première fois qu’ils patinaient devant 6000, 7000 personnes.

Tyméo Libeau et Maïwenn Langevin éliminés quant à eux en séries de ce 500 m, l’heure était au bilan pour Véronique Pierron, entraîneur du trio et elle-même ex-olympienne : « C’était une première expérience olympique pour deux d’entre eux, Franck ayant vécu le FOJE l’an passé. Mais le contexte était exceptionnel pour tous car le short-track est très populaire en Corée du Sud et c’est la première fois qu’ils patinaient devant 6000, 7000 personnes… C’est une découverte pour eux. »

Elle-même confesse d’ailleurs avoir eu « quelques frissons lors du premier entraînement ou sur le banc des coachs, tandis que ça hurlait dans la patinoire. Je me suis revue aux Jeux Olympiques de PyeongChang en 2018, le bruit des 12 000 personnes dans la salle à guichets fermés, les gens qui cherchaient des billets à la dernière minute sur le parking… » Deux ans après, la multiple médaillée de bronze européenne stoppait sa carrière et enchaînait « avec cette opportunité de prendre en charge le pôle relève à Reims. Je me suis dit que c’était le bon moment. Après quatre JO, mes premiers à 16 ans, j’estimais avoir fait un peu le tour. J’avais aussi cette envie de transmettre et le faire auprès d’un public de jeunes patineurs, me parlait. J’ai foncé. »