Gangwon 2024, jour 5 : Nash Huot-Marchand, c’est géant

Compétition24 janv. 2024

Nash Huot-Marchand a débloqué le compteur du ski alpin de la plus belle des manières, en décrochant l’or en slalom géant. Les biathlètes referment quant à eux leurs JOJ avec de l’argent en relais. Ces deux médailles du jour portent le total de l’Équipe de France à 11, dont 6 titres.

Ski alpin : l’or du soulagement pour Nash Huot-Marchand

D’abord 33e du Super-G, puis 8e du combiné … et finalement sur la plus haute marche du podium en géant. Nash Huot-Marchand sera passé par toutes les émotions dans ces Jeux Olympiques de la Jeunesse : « Ma compétition n’était pas très bonne jusque-là, juge-t-il. Je n’arrivais pas à produire mon ski, je n’arrivais pas à « perfer », le moral n’allait pas trop… Cette médaille fait vraiment du bien. »

Nash Huot-Marchand. ©CNOSF/KMSP

Paradoxalement pourtant, il ne se sentait « pas trop stressé ce matin, bien que je me sois dit que c’était la discipline où j’attendais beaucoup de moi (il en a été champion de France U16 en 2022, ndlr). Je me suis dit que c’était un peu ma dernière chance, mais plus dans le sens de n’avoir rien à perdre. » Ce n’est qu’après une excellente première manche, bouclée en deuxième position (48’’88), à 34 centièmes du premier, le Suédois Liam Liljenborg, qu’il a « senti le stress monter, parce qu’il y avait un gros truc à jouer. Mais au final j’ai réussi à me libérer l’esprit et à skier comme je voulais en seconde manche. J’étais sur un fil, j’ai fait quelques fautes, mais c’est passé. Je suis super content de ce que j’ai produit. »

Cette victoire est pour ma famille, mes amis, mes entraîneurs... qui ont cru en moi.

En tête en bas de la piste (1’34’’37), avec près d’une seconde d’avance sur son dauphin, le Britannique Zak Carrick-Smith, titré en combiné (+93’’), il lui reste alors à attendre le passage de Liljenborg pour connaître la couleur de sa médaille. Et quand ce dernier part à la faute, le skieur du Club des Sports de Courchevel – où il croise à l’occasion Alexis Pinturault – comprend qu’il est champion olympique de la jeunesse : « Je voulais absolument repartir avec une médaille, mais l’or… Je ne pouvais pas rêver mieux. Cette victoire est pour ma famille, mes amis, mes entraîneurs... qui ont cru en moi. »

L’épreuve du jour a plutôt souri aux Français puisque, outre le triomphe de leur camarade, Zacchaeus Poulsen termine 9e, à 2’’88 du vainqueur, et Roméo Rogue 12e, à 2’’98.

Louise Roguet, Alice Dusserre, Flavio Guy, Antonin Guy. ©CNOSF/KMSP

Biathlon : de l’argent pour finir

Antonin Guy a beau avoir raflé trois médailles d’or, « la médaille collective est encore plus émouvante que celles en individuelles, parce qu’elle récompense toute l’équipe, à commencer par le staff sans qui on serait pas à ce niveau. » C’est donc par de l’argent que les Bleus du biathlon ont terminé leurs JOJ, sur un relais mixte 4x6 km disputé dans des conditions unanimement décrites par les membres du quatuor comme « compliquées » et « piégeuses » en raison du vent. « C’est parti très vite, notamment l’équipe italienne, relate Alice Dusserre, première relayeuse tricolore. Niveau tir, je m’en sors avec une seule pioche à chaque tir donc je m’estime assez contente au vu des conditions. Je donne le relais en cinquième position, au contact du podium, à Louise. »

Louise Roguet se disait « déjà contente d’avoir été retenue pour le relais, je n’y croyais pas vraiment. » Sans doute le staff tricolore aura t-il perçu son « esprit de revanche après mon sprint hier : au tir debout le vent poussait dans le sens contraire de mes entrées en cible, alors j’ai voulu décaler mon tir en partant de gauche à droite. J’étais concentrée là-dessus, sur le vent... et j’ai tiré sur la cible d’à côté ! J’ai pris 2 minutes de pénalité pour m’être trompée de cible et 2 par tour que je n’avais pas fait (soit 6 minutes de pénalité au total, ndlr). » Rien de tout ça ce mercredi, même si « le tir debout, avec de grosses rafales qui emportaient la carabine, me fait aller sur l’anneau de pénalité une fois. Mais j’ai limité la casse et je revenais en ski. »

C’est spécial de gagner à quatre, comme un travail fini tous ensemble.

Toujours au contact du podium à ce moment, la France profite alors d’un bon tir couché de Flavio Guy pour ressortir en troisième position. « Je prends ensuite un tour de pénalité sur le debout mais je conserve cette troisième place et de très bons temps de ski me permettent même de lancer Antonin tout près de la deuxième », revit le médaillé de bronze du sprint la veille. « Les coachs m’ont dit que j’étais à 1’15 de la deuxième place : il me restait à faire une course individuelle, livre Antonin Guy, dernier relayeur. Et ça s’est bien passé, j’ai pu doubler le Tchèque devant moi. »

« C’est spécial de gagner à quatre, décrit Flavio Guy. C’est comme un travail fini tous ensemble. » Et du beau travail : les trois médailles d’or d’Antonin Guy (dont une partagée avec Alice Dusserre en relais simple), celle de Flavio sur le sprint et enfin de l’argent en relais, les Bleus quittent la Corée du Sud avec cinq médailles dans les bagages, dont trois titres.

Honey Smith. ©OIS/Joel Marklund

Et aussi ...

Les épreuves de ski acrobatique débutaient ce mercredi avec le slopestyle féminin, où il n’a pas manqué grand-chose – une place – à Honey Smith pour se qualifier en finale. Elle termine 11e, sur un 55.25 au second run, tandis que la « qualif » s’est jouée à 57.75.