Gangwon 2024, jour 7 : l’alpin en termine, les bosses débutent
Compétition26 janv. 2024
Deux cinquièmes places à recenser ce vendredi à Gangwon pour les Bleus. Tandis que Lily Joly et Paul-Andréa Gay se lançaient en ski de bosses, le groupe de l’alpin terminait sa semaine de compétition. L’occasion d’en dresser le bilan avec les entraîneurs de l’Équipe de France.
Ski alpin : une cinquième place et un bilan
Le chapitre ski alpin de ces JOJ de Gangwon 2024 s’est refermé ce vendredi, sur un quart de finale du duo tricolore Nash Huot-Marchand et Sara Testut-G’Styr en slalom parallèle par équipes mixte. Les Français ont d’abord dominé en huitièmes le Canada (3-1), avant de laisser la victoire aux futurs médaillés d’argent suédois sur le fil (2-2, 44’’ aux meilleurs temps de chacun, contre 43’’93 à Astrid Hedin et Elliot Westlund). Meilleurs quarts de finalistes grâce à cet écart minime, les Bleus sont au final 5e de l’épreuve.
Au bout de six journées d’épreuves, l’heure était au bilan du côté de l’encadrement. Il est hautement positif, évidemment, pour les garçons, grâce aux deux médailles, l’or en géant et le bronze en slalom, de Nash Huot-Marchand. Il l’est aussi par le déroulé de cette semaine, qui les vit réussir à inverser une dynamique contraire : « Les premiers jours ont été compliqués, revit John Troche, l’entraîneur du trio masculin. Il fallait s’adapter, au pays en général et aux conditions de neige en particulier. Elle était très molle au premier Super-G, pas du tout ce dont on a l’habitude. Sur cette course, ne peut donc pas parler de déception. Celle-ci est plutôt venue du combiné, où on visait vraiment l’or. Mais Nash a su tourner la page et réagir. On a refait un peu de préparation physique avec du travail d’appuis pour remettre un peu de rythme dans les jambes, et puis surtout il s’agissait d’effacer ça mentalement. »
Les JOJ vont leur apporter l’expérience d’un grand évènement, de skier face aux meilleurs de leur âge, avec de la pression.
Derrière, en deux courses, le Français assure au ski alpin tricolore un tableau d’honneur quasi-identique à celui des JOJ de Lausanne 2020, quand Auguste Aulnette avait conquis l’or en combiné, et Caitlin McFarlane l’argent en Super-G. « De manière générale, j’ai aimé le fait que les trois garçons ont su créer du bon ski pour être présents au niveau qu’on était en droit d’attendre d’eux, avec des places en bordure de top 10 pour Zacchaeus Poulsen (9e du géant, 13e du combiné) et Roméo Rogue (11e du super-G, 12e du géant) selon les épreuves, conclut John Troche. Cela va leur apporter l’expérience d’un grand évènement, de skier face aux meilleurs de leur âge, avec de la pression... Nash a maintenant à son programme les championnats du monde juniors en France, en géant. Quant à « Zac » et Roméo, ils repartent en FIS pour continuer le circuit français jusqu’à la fin de saison… et se servir de ce qu’ils ont vécu ici pour passer un cap. »
Entraîneur des féminines, Denis Grosset Grange relève lui aussi que ses athlètes « ont skié à leur niveau. Elles avaient la bonne attitude, étaient dans le boulot… Mais la concurrence était forte et elles ont pu voir ce que c’était que se confronter aux meilleures mondiales. » Un état de fait qui a incité à opter pour des prises de risques car « il fallait tenter, prendre sa chance… Cela n’est pas toujours passé, il y a logiquement eu pas mal de sorties de piste, mais il n’y a pas à avoir de regrets. C’était ce qu’il fallait faire. » Plusieurs places d’honneur ponctuent les parcours de Léontine Curdy (9e du Super-G), Sara Testut-G’Styr (toujours classée entre 10e et 17e sur ses quatre épreuves individuelles) et Lola Blanc (20e en slalom). « Elles ont maintenant les comparatifs avec les meilleures et savent ce qu’elles vont devoir mettre en place à l’entraînement. »
Ski de bosses : une cinquième place et de l’appétit
Lily Joly et Paul-Andréa Gay, les deux Français engagés en ski de bosses, entraient en scène ensemble, dans le cadre des duels par équipes mixtes. Sur une piste jugée « parfaite, assez plate, avec une neige assez dure, des bosses plutôt petites et rapprochées, donc où il faut mettre du rythme avec les jambes », indique Paul-Andréa, les deux sociétaires du Club des Sports de Megève ont dans un premier temps facilement écarté le Kazakhstan de Yuliya Feklistova et Denis Rastruba (50-20), avant de se mesurer en quarts à la seconde équipe américaine, composée d’Abby McLarnon et Jiah Cohen.
Et « se mesurer » est réellement le terme qui convient puisque, non contents d’avoir tenu tête à ce team USA (battus seulement 31-39, ce qui leur vaut la cinquième place finale de l’épreuve, ex-aequo avec la Corée du Sud), les Bleus ont pu s’étalonner face à des adversaires qu’ils s’attendent à retrouver en individuel : « Je devrais rencontrer Jiah dans mes poules de duels demain, explique ainsi Paul-Andréa Gay. Le duel d’aujourd’hui me donne soif de revanche et me montre qu’on a à peu près le même niveau, ça se joue à rien entre nous. Ça veut dire que demain tout peut se passer, il y a des trucs à jouer. C’est bon à savoir ! »