Georges de Saint-Clair

Culture

Georges de Saint-Clair

Georges de Saint-Clair fut l’un des pionniers les plus actifs du sport français. Né en 1845 à Genève, d’une mère écossaise et d’un père français, il connut dans sa jeunesse l’éducation anglaise, mêlée de sport et de loisirs, qui fit plus tard l’admiration de Pierre de Fredy. Revenu en France, il participa à la guerre de 1970, puis se consacra pleinement au développement du sport.

Elu secrétaire général du Racing Club en juin 1884, Georges de Saint-Clair fit tout pour lui conférer le caractère pleinement sportif qui lui faisait un peu défaut et organisa pour cela de nombreuses compétitions, créant en parallèle une réglementation fondée sur l’amateurisme d’Outre-manche, qu’il était l’un des rares français à réellement connaître. C’est ainsi que, le 27 juillet 1884 se tint la dernière réunion du Racing avec prix en espèces. Adoptant les tenues et l’équipement en vigueur en Angleterre, il eut l’initiative de substituer les patronymes des athlètes aux pseudonymes en vigueur à l’époque (Louis d’or, Charivari, Iroquois, Richelieu…). Ce gain de crédibilité permit d’accroître la popularité des athlètes, et donc du sport, qui malgré tout y perdit les dénominations romanesques des sportifs. A une période où se posaient les fondements du sport moderne, l’influence d’hommes comme Saint-Clair fut donc primordiale.

En 1886, après d’âpres démarches auprès du conseil municipal de Paris, il obtint pour le Racing la fameuse concession de la Croix Catelan qui permit au Club d’installer ses équipements sportifs au cœur du Bois de Boulogne. Cette même année, il y provoqua la tenue de la première rencontre internationale d’athlétisme et, le 26 décembre, organisa le premier cross-country sur les terrains de la ville d’Avray. Le 29 janvier 1887, il participa à la création de l’Union des Sociétés Françaises de Courses à pied, activité qu’il eut toujours à cœur de diffuser. Il écrira : « Pour beaucoup, l’Union a été créée simplement dans le but de développer l’athlétisme en France. Mais ses fondateurs avaient des idées plus élevées. Par les jeux et les exercices, nous voulons créer une école où la volonté se développe et se fortifie, école qui fait l’homme d’action, celui qui sait vouloir, oser, entreprendre, gouverner, et être gouverner ».

Cette structure étendra ses vues en devenant deux ans plus tard l’Union des Sociétés Françaises des Sports Athlétiques dont il sera le premier président, de 1889 à 1891. Il y travaillera main dans la main avec Coubertin, qui le qualifiait de « son collaborateur le plus dévoué et le plus intelligent ». Saint-Clair avait rencontré son cadet en 1888 il eut sur le baron une influence indéniable, en particulier dans le bilan de ses actions à l’École Monge, et plus généralement dans son approche du sport scolaire. C’est en effet sous l’impulsion de Saint-Clair que l’USFSA s’ouvrit au monde scolaire. La première association sportive scolaire vit ainsi le jour le 25 juin 1889 au lycée Lakanal de Sceaux, sous l’impulsion de ces deux dirigeants de l’U.S.F.S.A. et la présidence de celui qui mérite sans doute le qualificatif de plus grand sportif français de l’histoire, Frantz Reichel.

En 1890, Georges de Saint-Clair publia les premières règles officielles du Rugby, discipline chère à son coeur d’angliciste, avant que des raisons familiales l’obligent à s’installer en province et à rompre progressivement sa collaboration avec Coubertin et l’USFSA

Décédé en 1910, Georges de Saint-Clair fut qualifié de « créateur du sport athlétique en France » par Léon de Janzé à l’occasion du 10ème anniversaire de l’USFSA qu’il présidait alors. Les « Sports Athlétiques » qu’il défendit tout au long de sa vie fut également le nom générique de son manuel paru en 1887, Jeux et exercices de plein air, considéré comme le premier ouvrage sportif français. Sa Petite Bibliothèque athlétique, collection à destination des athlètes fut un réel support éducatif et sportif eut également un impact non négligeable sur la pratique sportive de la fin du XIXe siècle.

1845-1910