Jeux Européens, jour 11 : boxeurs et pistoliers.
Compétition
Les boxeurs Billal Bennama et Sofiane Oumiha, ainsi que le tir au pistolet 25 m par équipes, ont apporté trois nouvelles médailles d’or à l’Equipe de France à la veille de la clôture des Jeux Européens.
Boxe : l’or des rings
Bras dessous, bras dessous en brandissant chacun leur médaille devant l’objectif des photographes. Jusqu’à la fin, Billal Bennama ont été inséparables cette semaine. « On est tous les deux toulousains, on partage la même chambre… et on est allés au bout ! » se marre Oumiha. Quelques minutes plus tôt, son émotion était palpable tandis qu’il s’agenouillait pour embrasser le ring sur lequel il venait de triompher face à Lasha Guruli (4/1), à l’issue d’un combat dont l’issue avait paru très vite évidente. C’est que dans une opposition de styles flagrante, la puissance et l’allonge du Géorgien, descendu chez les légers depuis les welters, n’avaient trouvé que le vide devant les feintes et les esquives d’Oumiha, monté quant à lui dans la catégorie depuis les moins de 60 kg.
« C’est le titre qui me manquait, savourait Oumiha, par ailleurs triple champion du monde, mais battu deux fois en finale des Jeux Européens en autant de participations précédentes (2015, 2019). La troisième est la bonne. En plus aujourd’hui c’est le mariage de mon frère, et si j’avais pas le droit de rater ça pour autre chose qu’une médaille d’or ! C’est de bon augure avant Paris 2024. »
Quelques minutes plus tôt, Billal Bennama en moins de 51 kg avait montré le chemin en dominant le Turc Samed Gumus, malgré la perte du premier round. « Je me suis fait une frayeur quand on m’a dit que je l’avais perdu, racontait ensuite le poids mouche de Blagnac. Comme il est plus petit l’objectif était un peu de le laisser venir mais ça n’a pas trop marché. Il fallait me réveiller et j’ai proposé une meilleure boxe ensuite, j’ai déroulé mon sujet. » Les deux rounds suivants étaient pour lui, et quatre juges sur cinq le déclaraient victorieux du combat.
Lui aussi ayant changé de catégorie dernièrement (des moins de 54 aux moins de 51), Bennama se disait « très satisfait de ce que j’ai accompli dernièrement, tout le parcours. Je n’aurais pas pu rêver mieux cette année aussi. Vice-champion du monde, champion des Jeux Européens, la qualification pour les JO… Les mouches sont ma nouvelle catégorie (il était encore champion d’Europe des -54 kg il y a un an, ndlr) et il fallait que je prenne mes marques dans cette catégorie. » La voie est pavée pour leurs trois compatriotes encore à l’affiche de finales ce dimanche, pour le dernier jour des Jeux Européens.
Tir : Bessaguet, Quicampoix et Chesnel sont toujours les maîtres
Clément Bessaguet avait prévenu à l’issue de sa victoire en individuel au pistolet vitesse 25 m : il n’était pas rassasié. Avec Jean Quicampoix et Yan Chesnel, il leur restait encore une couronne par équipes à conquérir, eux qui sont les références dans l’exercice en Europe (triples champions continentaux en titre).
Après des qualifications matinales en demi-teinte (quatrièmes au bout des trois séries initiales), les Bleus ont haussé le ton – un peu sur le modèle de ce qu’avait produit Clément Bessaguet en solo précédemment : « Un début de match compliqué, oui, mais on y était préparés et on a réussi à gérer ça pour finir premiers du match de « qualifs » qui nous fait passer en finale », réagissait le n°1 mondial de la discipline. Le dernier duel est encore plus dominé, les Français assurant l’or dès le 9e round ! Ils n’en avaient alors toujours pas concédé un seul à leur rivaux tchèques, et ceux-ci ne pouvaient d’ores et déjà plus revenir (16-2)…
« La finale s’est vraiment bien passée, confirme Yan Chesnel. Nous nous sommes assez vite démarqués et, avec la confiance, nous avons continué comme ça jusqu’à la victoire. ». Le champion olympique de Tokyo Jean Quicampoix appréciait quant à lui cette continuité de résultats à sa juste valeur : « C’est une grande fierté de réitérer ainsi l’exploit de gagner dans la durée, sur plusieurs années. ». Cette fois, Clément Bessaguet pouvait lâcher : « Le travail est fait ! ». Et bien fait.
Dans l’autre finale de tir programmée ce jour, pas de « medal match » pour Carole Cormenier et Clément Bourgue : le duo mixte de fosse olympique termine 5e.
Pentathlon moderne : le collectif récompensé
Les Français n’ont pu monter sur le podium individuellement, mais leur tir groupé vers les hauteurs du classement en finale vaut à Valentin Prades (5e), Valentin Belaud (7e) et Christopher Patte (9e) de prendre la deuxième place au classement par équipes, seulement devancés par la Grande-Bretagne.
« L’an dernier on fait vice-champions derrière la Hongrie, cette année encore vice-champions, on est champions du monde par équipes, c’est que le collectif est fort, commente Valentin Belaud. Je suis content de faire cette médaille avec les gars. C’est la récompense de tout un groupe : on est 16 à s’entraîner ensemble au quotidien à l’Insep, plus le staff… Cette médaille est pour tout ce monde-là. »
Egalement finaliste, Ugo Fleurot est 14e. Côté féminin, Marie Oteiza termine à une jolie 5e place, Rebecca Castaudi est 16e.
Christo Popov est en finale des Jeux Européens – et des championnats d’Europe – de badminton ! Le cadet de la fratrie Popov (n°31) a pris le dessus sur l’Israélien Misha Zilberman (n°48) en demies (21/10, 21/14). Il tentera en finale de venger son aîné Toma Junior (n°28), vaincu dans l’autre demie par le n°1 mondial Viktor Axelsen (17/21, 18/21). C’est donc une nouvelle médaille de bronze pour Toma Junior, 24h après celle du double obtenue avec son frère. Christo, lui, visera l’or dimanche.
Le plus beau des métaux sera aussi en jeu pour Delphine Delrue et Thom Gicquel en double mixte. Finalistes des championnats d’Europe l’an passé, ils ont gagné le droit de retenter leur chance en coiffant au poteau Lauren Smith et Marcus Ellis (21/18, 14/21, 21/18). Les Britanniques ont pourtant mené 15-11 au dernier set : « A ce moment on a commencé à sentir leur stress alors que nous avons continué à montrer toute notre détermination et notre envie, commente Delphine Delrue. Ça s’est joué là-dessus car le plan de jeu on l’avait. Il fallait juste ne pas baisser les bras et continuer à se battre car les points étaient vraiment très durs à marquer. ».
Dimanche, ils affronteront les Néerlandais Selena Piek et Robin Tabeling en finale… aux dépens desquels ils avaient conquis le bronze européen il y a un an.
France – Portugal en tennis de table ce samedi : un partout. Dans des petites finales de matchs par équipes qui opposaient les tricolores aux Lusitaniens, les frères Lebrun, Simon Gauzy et Can Akkuzu ont arraché le bronze (3-2) grâce aux deux victoires en simple du médaillé d’or individuel Félix Lebrun et celle, en cinquième match décisif, de Simon Gauzy sur Joao Geraldo.
La team féminine en revanche – Camille Lutz, Prithika Pavade, Jia Nan Yuan et Audrey Zarif – a été dominée 3-0 par Fu Yu et ses partenaires.
Et aussi...
En teqball, pas de seconde médaille pour Amélie Julian dans ces Jeux Européens : la médaillée d’argent en individuel et sa partenaire Elisa Lanche ont été battues en petite finale de l’épreuve de double par les Polonaises Alicja Bartnicka et Ewa Kaminska (0-2, 9/12 et 10/12).
Surprise en judo : championne olympique de l’épreuve mixte et traditionnellement très à l’aise dans ce format qui met en valeur la densité de ses forces vives, la France finit au pied du podium (5e) d’une compétition qui faisait également office de championnat d’Europe. Les Bleus se sont inclinés sur le fil face à l’Italie en quarts de finale (3-4) et, s’ils ont dominé leur rattrapage face à la Turquie (4-0), ils ont ensuite rechuté dans le match pour le bronze face aux Pays-Bas (1/4).
Au triathlon, le quatuor du relais mixte (Mathilde Gautier, Audrey Merle, Valentin Morlec, Yanis Seguin) a pris la 8e place de l’épreuve, en 1h08’47’’, à une grosse minute du podium (la Norvège l’emporte en 1h07’29’’, la Hongrie est troisième en 1h07’40’’).
Dans les épreuves individuelles de kayak slalom, Camille Prigent prend la 8e place de la finale, Benjamin Renia la 10e de la sienne.