Jeux méditerranéens : rencontre avec nos 2 porte-drapeaux à Oran
Compétition
Comme c’est de coutume désormais, un homme et une femme seront porte-drapeaux de la délégation française aux Jeux Méditerranéens d'Oran pour la cérémonie d'ouverture qui se tiendra le 25 juin 2022. Championne du monde et d’Europe de planche à voile (à foil), Hélène Noesmoen sera accompagnée de Luka Basic, capitaine de l’équipe de France de volley-ball. Entretien croisé entre un homme et une femme si fiers de représenter au plus haut le bleu-blanc-rouge.
Vous vous connaissiez avant de devenir co-porte-drapeaux ?
Hélène Noesmoen : Non, non, on ne se connait pas, et j’avais même demandé qui serait à mes côtés avant que le CNOSF ne l’annonce officiellement… On ne m’a pas répondu et donc le suspense est resté entier jusqu’au bout (rires). Notre première rencontre aura lieu dans l’avion pour partir !
Luka Basic : Avec Hélène, on n’a pas encore fait connaissance… En fait, c’est l’adjoint de la DTN du volley qui m’a prévenu que j'avais été proposé pour être porte-drapeau. Le CNOSF a demandé aux fédérations de proposer des athlètes. Est-ce lié au titre olympique des Bleus à Tokyo ? Oui, je le pense, et cela me fait très plaisir. A vrai dire, je ne pensais même pas que c’était possible… Et on m’a sélectionné. J’en suis très heureux.
À quel point est-ce important d’avoir désormais ensemble un homme et une femme porte-drapeaux ?
L. B. : Personnellement, j’adore, et cela met tout le monde au même niveau… Il est important de représenter tous les athlètes, et l’idée est top, dans l’air du temps, et notamment du développement de la place de la femme dans le sport et la société. Cela crée une cohésion, d’être tous ensemble.
H. N. : Je suis dans un sport olympique, où l’on a la même représentation hommes – femmes depuis les Jeux Olympiques de 1992. Il y a une médaille pour les hommes et une pour les femmes en planche à voile… Donc il y a moins cette nécessité-là. En revanche, dans mon sport, la pratique des femmes n’est pas assez mise en avant et il y a moins de pratiquantes femmes. Et à ce titre, là oui, c’est importante de donner autant de chances aux femmes qu’aux hommes dans une société plus mixte.
Les jeux méditerranéens, cela représente quoi pour vous ?
H. N. : Ce sera ma première dans des Jeux Méditerranéens, et une répétition avant Paris 2024. Les Jeux Olympiques n’ont lieu que tous les 4 ans, et en planche à voile, c’est un rdv à ne pas manquer car on n’a qu’un seul représentant par pays. Il faut donc se préparer au mieux pour les Jeux Olympiques, et les "Jeux Med" constituent une étape dans la préparation, afin d’en tirer un maximum d’enseignements.
L. B. : J’étais présent à Tarragone il y a 4 ans (lors des derniers Jeux Méditerranéens), et on avait perdu en quart de finale contre la Grèce... Cela avait été une grosse déception alors que l’on visait une médaille. En volley, c’est une compétition un peu particulière (avec 2 poules de 4 et une poule de 3) puis des matchs à élimination directe à partir des quarts. On était tête de série en 2018 et notre parcours avait été décevant.
Et donc quelles sont vos ambitions à Oran ?
L. B. : Faire une médaille. Sur le volley, il y a de grosses équipes (Turquie, Croatie…), et chez nous, c’est l’équipe de France réserve qui disputera les Jeux. L’Italie aussi va envoyer son équipe B, alors que d’autres envoient leur équipe A. Et à l’arrivée, on ne sait pas vraiment quel est le niveau des uns et des autres... Et puis, on n’a pas fait de compétitions ensemble, sans vrais repaires. Après, tout le monde veut se payer la France, une grosse nation de volley-ball, mais là encore plus avec le titre de champion olympique évidemment.
H. N. : L’OR ! Mais vous savez, la planche est une épreuve particulière. Cette fois, à la différence des Jeux Olympiques, on aura 2 sélectionnés par pays sur un nouveau format, et l’ambition est de jouer avec ce process. Sur les régates, l’objectif est d’aller le plus vite sur un parcours autour des bouées et gérer le vent. Il n’est pas question uniquement de vitesse pure mais aussi de stratégie. Les régates se déroulent sur une semaine avec plusieurs courses par jour (de 3-4 minutes à 1-2h), et celle qui marque le plus de points s’impose.
Pour finir, si vous aviez un mot à transmettre à votre binôme de porte-drapeau ?
L. B. : J’espère avoir le temps d’aller la voir en, compétition. Je me suis renseigné sur son palmarès. Impressionnant. Je lui dirai en face (sourires).
H. N. : Même chose, j’espère aller le voir jouer ainsi que les autres disciplines. Mais pour eux, ce sera un challenge de venir sur notre site, car on ne sera pas sur le village.
L. B. : Sur place, je compte bien profiter de l’évènement, du moment… Et puis en tant que porte-drapeau, fédérer les athlètes, toute la délégation afin de créer une énergie collective. Bref, donner un petit plus et nous pousser à nous dépasser avec un but : créer une dynamique en termes de médailles.
H. N. : Luka, en plus de son rôle de porte-drapeau, je lui souhaite le meilleur, d’emmener son équipe le plus haut, et d’aller chercher l’or.