Jeux Mondiaux 2025, J10 : Le sourire doré d’Alicia Baumert

Elle ne s’est jamais départie de son sourire... ou presque, Alicia Baumert confessant sa peur de l’orage tandis que le ciel a perturbé les compétitions finales de tir à l’arc ce samedi ! Il faut dire que notre Française a eu d’autant plus toutes les raisons de l’arborer qu’elle a su à chaque fois faire basculer les flèches décisives de son côté durant son séjour à Chengdu. En qualifications, elle avait ainsi arraché la deuxième place, et donc sa qualification directe pour le dernier carré, en tir de barrages face à la championne du monde Fawn Girard. Américaine qu’elle a retrouvé après une journée de repos, pour mieux l’écarter sans discussion possible – mais en deux temps à cause de l’orage – en demies (43-34).

Restait la finale au sommet, l’opposant à la double tenante du titre Cinzia Noziglia. Les deux jeunes femmes sont bien entrées dans leur duel, et il fallait une vérification à la loupe sur la dernière flèche de l’Italienne pour lui accorder un mince avantage à l’issue de la première cible (16-15). Accusant un débours de -3 aux deux tiers du deuxième tour, notre archère de l’Union Tir à l’arc, en Haute-Garonne, ne se démobilisait pas et capitalisait sur un petit 1 de l’Italienne au dernier tir pour prendre la tête (26-24). Le scenario se reproduisait sur la cible suivante : Noziglia craquait au dernier tir (encore un 1), confirmant être bel et bien la plus fragile des deux sur cette finale (34-31). Sur la dernière cible enfin, la plus éloignée, Alicia Baumert sortait le grand jeu pour terminer sur deux « 6 » et détrôner l’Italienne (50-43) !

Après l’or mondial en binôme avec David Jackson l’an passé, les Jeux Mondiaux sont, à 25 ans, son premier titre individuel sur la scène internationale. « J’y suis allée le cœur léger, sans attente, confirme-t-elle à l’arrivée. Les coachs nous rappellent souvent qu’il ne faut pas faire plus que ce qu’on sait faire et je suis restée sur ma stratégie de tir et ça a marché. » Sans oublier d’associer à sa victoire sa coach Christine Gauthe : « L’avoir derrière moi m’a sauvé au moment de l’orage. A ce moment-là, j’étais un peu paniquée. Seule, je n’aurais rien géré du tout ! Puis après l’arrêt, on a repris tout à zéro, l’échauffement, l’élastique... » Et c’était parti. Droit vers la médaille d’or.

Chloé Ollivier finit à peine d’empoigner le disque qu’elle vient de recevoir de Gaël Ancelin que les larmes montent déjà. Elle s’agenouille, puis s’allonge sur le gazon tandis que les autres membres de l’équipe accourent pour se jeter sur elle : les Bleus de l’ultimate sont médaillés de bronze aux Jeux Mondiaux, à l’issue d’un succès 13-10 sur l’Allemagne. Et ce podium en dit long sur les progrès accomplis par ce groupe en finalement peu de temps : « A Birmingham il y a trois ans, nous étions là pour découvrir, c’était déjà une surprise d’arriver à se qualifier, se remémore Gaël Ancelin (les Français avait terminé sixièmes de ces Jeux, ndlr). Depuis, on a beaucoup travaillé, on a enchaîné un titre de champions d’Europe, une troisième place aux Mondiaux... On a pris de l’expérience à force de jouer ce type de matchs à enjeux contre les meilleures équipes, et ça paye au meilleur moment, dans ces Jeux. »

A peine remise de ses émotions, Chloé Ollivier appuie son partenaire : « Cette médaille-là, on aura du mal à la détrôner ! Les Jeux Mondiaux sont le sommet en termes de niveau de jeu. Tous les matchs sont serrés, tous sont intenses. On a été très consistants toute la semaine, on a appris de tous nos matchs ici, victoires comme défaites, pour tout aligner aujourd’hui et gagner par +3. » « L’ultimate est un sport qui reste amateur, ponctue Gaël Ancelin. On donne du temps et de l’argent à notre sport, et participer à une compétition comme ces Jeux, et en ramener une médaille, est notre plus belle récompense. »

Il est toujours là, force (athlétique, ça va de soi) tranquille. A 50 ans, Hassan El Belghiti a soulevé sa quatrième médaille aux Jeux Mondiaux. Après le bronze à Birmingham il y a quatre ans, l’argent à Wroclaw en 2017 et le bronze à Kaohsiung dès 2009, le poids léger de l’Athletic Power Aulnat (Puy-de-Dôme) est à nouveau monté sur la troisième marche du podium à Chengdu (104,92 points pour une charge cumulée de 777,5 kg), à l’issue d’une finale remportée par le Japonais Yusuke Satake (107,63 points, 800 kg). La chaîne officielle de l’évènement énonce notre Français comme le médaillé le plus âgé enregistré aux Jeux Mondiaux dans la discipline !

« Un monument de la force athlétique française », salue Stéphane Hatot, chef de mission de la délégation française à Chengdu et président de la Fédération française de force, à propos de celui qui était déjà de la fête aux Jeux de Duisbourg il y a vingt ans ! Le médaille de bronze du jour tient les comptes : « En tout, j’aurai participé à six éditions des Jeux Mondiaux. Ce sont mes derniers, aussi, puisque dans quatre ans je ne me vois pas être de la fête. Et c’est grandiose de terminer ainsi, sur un podium – mon objectif en venant ici – dans des Jeux dont l’organisation était incroyable : en 60 déplacements internationaux, je n’avais jamais vu ça. » Il apporte à la famille de la force athlétique tricolore sa troisième médaille cette semaine, après l’or de Tiffany Chapon et le bronze de Nicolas Peyraud.

Nantawan Fueangsanit aura décidément contrarié nos Français à la pétanque ce samedi. La Thaïlandaise a d’abord privé Sandrine Poinsot d’une médaille de bronze individuelle (23-28), avant de barrer la route de la finale (associée à Ratchata Khamdee) à la doublette bleue composée de la même Sandrine et Lucas Desport (2-13). Dimanche, pour le dernier jour d’épreuves dans ces Jeux Mondiaux, nos Français disputeront la médaille de bronze aux Italiens. Du côté de la Lyonnaise, Lisa Gouilloud a pris la deuxième place des qualifications individuelles, se qualifiant ainsi pour les demi-finales, où elle affrontera la chinoise Chenyi Wang.

Douze mois après s’être exprimée sur la scène des Jeux Olympiques de Paris (quart de finaliste), B-Girl Sissy – Sya Dembélé à la ville – s’est qualifiée en tant que première de poule pour les quarts de finale du breaking au Jeux Mondiaux, où elle affrontera la Japonaise Riko. Rendez-vous en quarts aussi pour B-Boy Killian (Killian Tréport), deuxième de son groupe et qui défiera lui aussi un Japonais, Shigekix, dimanche.

Killian Rousseau a rendu sa couronne. Vainqueur de la course de drones à Birmingham il y a quatre ans, notre Français s’est arrêté cette année aux portes de la finale.

En aérobic enfin, le trio mixte français (Maëlys Lenclos, Clara Lestruhaut et Robin Soares) a pris la sixième place des qualifications, ce qui ne lui permet pas de se qualifier pour la finale.