Jeux Mondiaux 2025, J3 : Une journée à six médailles

Déjà fort de ses trois médailles de vendredi, le sauvetage tricolore est monté jusqu’au chiffre total de sept récompenses décrochées dans ces Jeux Mondiaux de Chengdu. La plus brillante de ce second jour est aussi la dernière dans la chronologie : celle du relais 4x50 m medley masculin, où Goroco Koindredi, Tom Durager, Kévin Lasserre et Arnaud Cordoba ont retranché une demi-seconde au record du monde établi par les Allemands il y a sept ans pour l’amener sous la barre de 1’25’’. Et il fallait bien cet exceptionnel 1’25’’62 de nos Bleus pour venir à bout des Italiens, qui battent aussi l’ancien record du monde (1’25’’86), tandis que les Allemands, troisièmes, le tutoient (1’26’’20). C’est le second titre pour Tom Durager dans ces Jeux, la deuxième médaille pour Koindredi et Cordoba, puisqu’ils s’étaient déjà parés de bronze la veille (une troisième récompense était dans leur viseur ce samedi, mais le 4x25 m mannequin, dans lequel Elouan Deffin remplaçait Lasserre pour recomposer le quatuor bronzé sur 4x50 sauvetage, a terminé 6e). « Ce relais est un peu l’épreuve pour laquelle on était venus, souffle Tom Durager. Et le record est la cerise sur le gâteau. On était un peu fatigués au bout de ces deux jours d’épreuve mais le kiné et le staff ont bien pris soin de nous ! » Les Jeux Mondiaux ne sont pas terminés pour lui puisqu’il est également engagé en nage avec palmes. Un peu plus tôt, Mathieu Perrillon avait pris la deuxième place sur 100 m mannequin avec palmes et bouée, seulement devancé par l’Italien Davide Cremonini (49’’62 contre 49’’21). « J’étais ligne 8, donc je ne voyais rien de la course des autres, revit-il. J’avais opté pour une stratégie prudente, posée en première moitié de course jusqu’au point technique, qui s’est très bien passé alors que je savais que d’autres échoueraient dessus (Il rit) Bon, ç’aurait pu être une stratégie pour la quatrième place mais ç’a tourné en ma faveur ! C’était normalement la dernière course de ma carrière donc je suis aux anges. » Le nageur de l’Aqua Grimpe Millau Grands Causses devance un autre Italien, Fabio Pezzotti (49’’99), tandis que Tom Durager termine au pied du podium (50’’45).

Les filles du sauvetage tricolore n’ont pas été en reste puisque Romane Boudes, Magali Rousseau, Camille Bouteloup et Camille Julien ont décroché l’argent sur le relais 4x25 m mannequin femmes. Si l’Allemagne de Nina Holt est intouchable cette semaine (1’12’’10, record du monde), les Françaises (1’14’’70) ont pris la mesure des Italiennes (1’15’’23) pour sécuriser la deuxième place sur le podium. « On bat le record de France et même l’ancien record du monde, celui que les Allemandes ont battu aujourd’hui, souligne Camille Julien (il était à 1’14’’72, ndlr). C’est un niveau qu’on ne pensait pas pouvoir toucher tout de suite considérant que c’est notre première année toutes les quatre, seulement notre deuxième compétition ensemble ! »

Cette belle journée enfin s’était ouverte avec du bronze : celui de Magali Rousseau sur le 50 m mannequin, dans une finale où concourrait aussi Margaux Fabre (8e). On se doutait que la Française aux six médailles d’or aux Jeux Mondiaux aurait soif de revanche après le scenario de la veille sur 200 m (souci technique sur une transmission puis disqualification, alors qu’elle était dans le match pour le podium dans le bassin), et la sociétaire de l’Association des sauveteurs secouristes de la Seine a répondu présent en arrachant une troisième place – derrière les Allemandes Holt et Lena Oppermann – qui porte sa collecte de médailles sur la scène des Jeux Mondiaux à 10 : six en or, deux en argent et deux en bronze. Pour sa quatrième participation à ces Jeux (après 2013, 2017 et 2022), elle s’offre seule un record puisqu’elle dépasse le légendaire skieur nautique Patrice Martin (6-1-1) pour devenir la tricolore la plus récompensée, hommes et femmes confondus, aux Jeux Mondiaux. « La journée d’hier a été vraiment dure, témoigne t-elle. Je suis contente de rebondir et de finir sur une note positive, en repartant avec ce que j’étais venue chercher, outre la médaille : le plaisir de concourir. Je m’en serais voulu de repartir sans ce plaisir-là. Le record de médailles c’est top, évidemment, mais je souhaite à un autre Français de le battre ! »

L’ultime résultat du jour est une cinquième place, à l’actif du collectif féminin 4x50 m medley, composé de Margaux Fabre, Camille Julien, Camille Bouteloup et Magali Rousseau.

Yusei Sakiyama est à terre à 16 secondes du terme, au sens figuré (Enzo Berthon mène 3-1) comme au sens propre après s’être fait cueillir au menton par l’allonge du Français. La finale de kumite moins de 75 kg vient de se dénouer là. Rapidement examiné par les médecins, le Japonais se rue à l’assaut dans les derniers instants mais Enzo Berthon ne panique pas et tient sa victoire. C’est la conclusion d’une journée inoubliable pour le combattant du Stade Porte Normande Vernon (25 ans), puisqu’il avait aussi écarté en demi-finales le tenant du titre de ces Jeux Mondiaux et champion du monde 2023, l’Egyptien Abdalla Abdelaziz (5-3). Le tout après avoir pourtant perdu un match en poules, contre Andrii Zaplitnyi.

« C’est le jeu des poules, on connaît, revit-il. Je savais, après avoir perdu contre l’Ukrainien, qui a un profil assez compliqué à prendre, que ce n’était pas fini et qu’il fallait que j’assure une victoire contre le Japonais au dernier match. Chose faite (5-4, ndlr). En demies je prenais un très, très gros morceau, rien moins que le n°1 mondial. J’ai réussi à gagner et là je reprends le même Japonais qu’en poules. Maintenant que je le connaissais un peu, j’ai adapté mon travail et ça a payé. » C’est une véritable anomalie qu’il répare en beauté à Chengdu puisque « c’est mon premier gros titre en compétition individuelle, après des petites médailles en K1, précise-t-il. Ça concrétise les heures de travail de longue haleine derrière. »

Chez les femmes, Thalya Sombé en moins de 68 kg (victoire sur Eda Eldemur, revers contre Tsubasa Kama et Elena Quirici), Laura Sivert en moins de 61 kg (victoire sur Assel Kanay, revers contre Atousa Golshadnezhad et Noursin Aly) et Nancy Garcia en plus de 68 kg (succès sur Qiqi Xu, revers contre Sofya Berultseva et Clio Ferracuti) n’ont pas réussi à rallier les demi-finales. Pas plus que Mehdi Filali en plus de 84 kg (trois revers contre Andjelo Ksevic, Ryzvan Talibov et Rob Timmermans).

Candy Brière-Vétillard a cédé son titre, mais confirmé son statut de figure incontournable du tumbling. Sacrée sur l’épreuve individuelle à Birmingham (USA) il y a quatre ans, notre Française est passée toute proche du doublé, au fil d’une journée où elle a pris la première place des qualifications (51.600, avec un second passage noté 27.500 !), avant de nettement remporter sa demie face à la championne du monde juniors, la Belge Lani Spiessens (25.400 à 24.100). Mais en finale, tandis qu’elle plafonnait à 22.700 en raison notamment d’une réception imparfaite, la représentante de l’Acro Sarthe a dû laisser à sa dauphine des qualifications (dauphine souvent des compétitions internationales, aussi, pour une unique médaille d’or individuelle aux Mondiaux 2021), Megan Kealy, l’honneur de la plus haute marche du podium (25.300). Pas de quoi faire grise mine à l’heure de féliciter avec sincérité la Britannique, puis de recevoir sa médaille d’argent sur le podium protocolaire : championne du monde (2023), d’Europe (2022), gagnante des Jeux Mondiaux et encore vice-championne, sans même parler des titres par équipes, on en oublierait presque qu’elle n’a toujours que 21 ans !

Le wakeboard se (nous !) prépare une journée palpitante dimanche, avec deux finales où des Bleus viseront légitimement le podium. Loïc Deschaux a dominé les demi-finales du câble (89.80, meilleur total de l’ensemble des demies), imité un peu plus tard par Maxime Cadoux en freestyle, 3e de sa demie et 4e meilleur score du jour (61.67). Leurs homologues françaises au câble, Juliet Boura et Soline Bourdon, se sont arrêtées en demi-finales.

En muaythaï, Daren Rolland a été battu en demi-finales des moins de 57 kg par l’Israëlien Ruach Gordon (27-30). Dimanche, il affrontera le Viêtnamien Duy Nhat Nguyen Tran pour tenter de s’adjuger la médaille de bronze.

Nos Bleus du roller hockey ont dominé l’Argentine en clôture de phase de groupes (2-1, 1-1 à la fin du temps réglementaire, Valentin Gonzalez ayant répondu à l’ouverture du score d’Owen Haiek). Une victoire sur la plus petite des marges aux tirs au but donc, qui ne dit pas que les Français ont tiré 33 fois au but contre 12 à leurs adversaires. Qu’importe : les Français terminent deuxièmes de leur poule et verront les demies de la compétition. Ce sera face aux États-Unis.

En canoë marathon, Jérémy Candy a pris la quatrième place du K1 courte distance, pas si loin du bronze remporté par le Portugais Jose Ramalho (14’08’’95 contre 14’13’’33). Chez les féminines, Mathilde Forest avait été éliminée en série (7e).

Juliette Vauchez a terminé 6e de ses Jeux Mondiaux en wushu (28.463). Loann Drouard de son côté a été contraint à renoncer à sa deuxième journée après s’être blessé la veille lors d’une réception en grand écart.

En squash enfin, ils sont encore deux tricolores en lice au stade des quarts de finale : chez les filles, Marie Stéphan s’est montrée impériale en huitièmes face à la Polonaise Karina Tyma (11-5, 11-4, 11-3). Quant à notre porte-drapeau de la cérémonie d’ouverture Victor Crouin, il a écarté Ruynosuke Tsukue (Japon, 11-5, 11-5, 8-11, 12-10) pour son entrée en lice à ce stade de la compétition. Kara Lincou en revanche s’est inclinée face à Ka Yi Lee (Hong-Kong, 7-11, 6-11, 7-11), tandis que Toufik Mekhalfi a fini par rendre les armes contre Henry Leung (Hong-Kong, 10-12, 11-9, 5-11, 2-11).