Jeux Mondiaux 2025, J6 : Victor Crouin et Marine Lefeuvre couronnent une Six belle journée

Compétition12 août 2025

L’Équipe de France a récolté six nouvelles médailles aux Jeux Mondiaux de Chengdu, équitablement réparties entre tous les métaux : deux en or pour Victor Crouin (squash) et Marine Lefeuvre (roller course), deux d’argent pour Marie Stephan (squash) et Eloan Hitz (gymnastique parkour), et deux de bronze pour Martin Ferrié et Yvan Sivilier (roller course).

Victor Crouin en or à Chengdu

Squash : le doublé pour Victor Crouin, l’argent pour Marie Stephan

Birmingham 2022 et Chengdu 2025 : Victor Crouin est ce mardi soir double vainqueur des Jeux Mondiaux de squash. Notre porte-drapeau de la cérémonie d’ouverture a pris le dessus en finale sur l’invité surprise à ce niveau de la compétition, Balazs Farkas, 47e mondial. Le Hongrois a bien résisté dans les deux premiers jeux, mais la tête de série n°1 de l’épreuve a su à chaque fois les faire tourner à son avantage pour bondir de 9-9 à 11-9. Le troisième acte fut plus proche du sens unique (11-5). « Ce n’est pas forcément le joueur que je m’attendais à retrouver en finale, aussi je devais lui faire redescendre sa confiance et lui montrer toute ma détermination, lui rendre le match difficile, rembobine le Français du Annecy Smash. Il a plutôt un profil d’attaquant, aime les échanges courts, alors j’ai cherché à rallonger les échanges, le faire courir, faire en sorte que ça lui soit dur de marquer un point. Ma bonne gestion des fins de jeux a été importante pour lui mettre un petit coup au moral. Ce fut un de mes gros points forts cette semaine : je n’ai pas réussi à jouer mon meilleur squash – c’est la reprise après une grosse préparation d’été, on a donc peu de repères en compétition – mais j’ai été bon dans la bagarre, la recherche de solutions et la tension des fins de jeu, notamment quand j’étais mené. »

Notamment vainqueur d’une demie haletante contre Miguel Rodriguez (3-2, 1h23 de match), le Français repart donc avec ce qu’il était venu chercher : « Défendre le titre était l’objectif affiché. Être porte-drapeau rajoutait un peu de pression car je me suis retrouvé dans la lumière mais c’était un immense privilège. J’ai pris beaucoup de plaisir à rencontrer les autres athlètes ; au-delà du résultat sur le terrain, créer des liens et des souvenirs avec tout le mouvement sportif français était ce que je recherchais en venant ici. »

Marie Stephan avait dit qu’elle attendait avec impatience cette finale pour s’étalonner face à une joueuse du sommet de la pyramide, en l’occurrence la n°6 mondiale, Satomi Watanabe. Et la sociétaire de l’US Créteil, qui culmine à 29 ans au 44e rang international, a vu. Vu a quel point l’accès au sommet est abrupt : « Cinq jeux et une heure de match , j’ai laissé beaucoup de plumes dans ma demie. Aujourd’hui j’avais les jambes un peu lourdes malgré les soins. Je n’ai pas l’habitude non plus d’enchaîner cinq matchs : sur les tournois PSA, c’est quatre matchs maximum quand tu vas en finale. Il y longtemps que je n’avais pas enchaîné autant de matchs et j’étais un peu courte. »

Malgré ce manque de fraîcheur physique, notre Française aura vu, aussi, que son niveau de jeu était à même d’inquiéter les meilleures, tandis qu’elle aura livré trois manches valeureuses à la Japonaise (8-11, 8-11, 7-11) : « Je l’avais jouée il y a un an et j’avais pris 11-3, 11-3, 11-3 ; là, c’était beaucoup plus serré. Je sentais même qu’elle était un peu fébrile, et aussi soulagée à la fin. Cela me montre que je vaux mieux que mon classement actuel de 48e : j’ai battu une top 30 hier, là je donne du fil à retordre à la 6e… Cela me donne des points de repère en vue de la suite. » Et la suite, pour elle et les autres fines raquettes du squash, arrive d’autant plus vite que leur sport sera au programme des Jeux Olympiques de Los Angeles en 2028.

Roller : la course aux médailles débute fort

Et une, et deux, et trois médailles pour le roller course tricolore en cette première journée d’épreuves dans la discipline ! La plus belle revient à Marine Lefeuvre sur 10 000 m points route, « par forcément mon meilleur format mais on avait bien appréhendé la course tactiquement avec le coach, analyse celle qui est championne du monde en titre de la course à élimination. Il fait très chaud et très humide aussi il fallait être patiente, sous peine de manquer de jus à la fin. » Elle n’a donc pas paniqué quand les Sud-Américaines Rueda Gabriela et Gabriela Vargas Sarmiento engrangeaient les points en première moitié de course : 9 pour Rueda après seulement 3200 m, 9 pour Vargas Sarmiento aux 7200 m… mais la collecte de cette dernière était terminée, tandis que Rueda n’ajouterait plus qu’un point d’ici la fin de la course ! Le compteur de notre Française, lui, décollait quand ceux de ses adversaires s’arrêtaient. Alors qu’elle ne comptait encore que trois points aux 7200 m, la sociétaire de l’ASTA Nantes terminait en trombe : 1 aux 7600, 2 aux 8000, 2 aux 8400 et finalement 3 aux 9200 m, pour coiffer la Colombienne Gabriela au poteau, 11 points à 10. « Je suis hyper contente. J’avais fait trois médailles mais pas d’or il y a quatre ans à Birmingham, cette fois je voulais un titre ! »

Aux Jeux Mondiaux de 2022, Martin Ferrié aussi avait pris sa double dose d’argent (10 000 m à points sur piste et 15 000 route). C’est fois, sur 10 000 m points sur route qu’il a décroché le bronze, au terme d’une course étrange, où personne n’a bronché quand l’Espagnol Francesco Jose Peula Cabello et le Paraguayen Julio Cesar Mireno Ortiz sont partis au deuxième sprint. « Je pense que j’avais un peu la pancarte du meilleur coureur et certains concurrents ont calqué leur course sur moi, juge le Français. Et puis c’est parti au deuxième sprint, alors qu’habituellement ça attend au moins la mi-course, et dès lors qu’ils ont pris 200 m, 300 m d’avance, c’était plié. » L’Espagnol l’emporte avec le pactole de 32 points (30 à son rival). Derrière, notre Français parvient tout de même à sécuriser le bronze au détriment de l’Équatorien Nicolas Garcia Pazmino (1 point). « Je me sentais très fort aujourd’hui, ajoute t-il. Le physique est là. Je n’ai pas couru en compétition depuis deux mois, entre la prépa pour les Jeux Mondiaux et la prépa du mariage avec Madame… qui a gagné aujourd’hui ! C’est plutôt une belle année pour le moment (sourire). Maintenant je vais essayer moi aussi d’aller chercher la médaille d’or qui me manque ces prochains jours. »

Également présent à Birmingham en 2022, où il avait pris l’argent sur le sprint un tour sur route, Yvan Sivilier a récidivé sur le même format, pour monter cette fois sur la troisième marche du podium (34’’577), derrière l’Espagnol Jhoan Sebastien Guzman Bitar (34’’372) et le Colombien Jhon Edxar Tascon Holguin (34’’444). « J’ai bien aimé mon tour, débriefait le coureur du Loury SC. Je ne suis pas le meilleur starter (4e, ndlr), mais il faut jouer avec ses cartes. Je n’ai pas usé mon énergie et j’ai cherché à tout miser sur la dernière ligne droite. Il y avait vent de face en plus, il fallait déboîter le plus tard possible. J’y gagne une place et une médaille, comme il y a quatre ans. C’est un bon début de championnat. »

Quatrième membre de ce groupe France de roller course, la seule aussi à faire ses débuts sur la scène des Jeux Mondiaux, Haila Brunet Alvarez n’avait pas franchi les qualifications du sprint un tour (troisième de sa course).

Gymnastique : le très joli parkour d’Eloan Hitz

Quelques jours après l’argent de Candy Brière-Vétillard en tumbling, Eloan Hitz a ramené au groupe France de gymnastique sa deuxième médaille dans ces Jeux Mondiaux de Chengdu, au parkour freestyle. Déjà médaillé au FISE de Montpellier un peu plus tôt dans la saison, le licencié du Metz Gym n’a, à 19 ans, pas eu peur de jouer la difficulté lors de sa finale et a été récompensé de son ambition puisqu’il y récolte sa place sur le podium avec une note de 27.1 (16.9 en difficulté, 10.2 en exécution). Pourtant rompu aux podiums en Coupe du monde, l’Américain Shea Rudolph notamment s’est montré un peu trop timide dans sa proposition (26.7, 12.6 en difficulté et 14.1 à l’exécution) pour prétendre déloger notre Français.

Celui-ci ne se fera finalement dépasser que par le meilleur concurrent du jour, déjà premier des qualifications matinales, le Japonais Mutsuhiro Shiohata, crédité d’un impressionnant 28.8 (16.0 et 12.8). « Ce n’était pas évident parce que mes plans matinaux à l’entraînement n’avaient pas abouti donc en qualifications j’ai dû me rabattre sur ce que je savais faire, expliquait-il. Après, est-ce que je m’attendais à la médaille en finale ? J’y m’y attendais... si je réussissais à ne pas faire d’erreurs, parce que dans notre sport la moindre erreur te fait descendre de beaucoup de places ! A l’arrivée je n’en ai pas fait énormément et ça me vaut la deuxième place. » Une médaille qui achève de rendre ces Jeux inoubliables à ses yeux : « C’était une super expérience, dans un pays où je n’étais jamais venu, dans un cadre étonnant avec toutes ces disciplines réunies... C’est impressionnant ! »

Et aussi

Après le ju-jitsu, le karaté et le muaythai, une médaille pour le kickboxing tricolore ? On peut y croire en tout cas grâce à Abdarahmane Coulibaly qui s’est débarrassé du Chinois Haifeng Shi en quarts de finale des plus de 91 kg, à l’unanimité des juges. Il a rendez-vous en demi-finales, mercredi, avec l’Ukrainien Roman Shcherbatiuk.

Du côté des tables de billard, Jérémy Bury s’est incliné s’est incliné en quarts du carom 3-cushions face à au Viêtnamien Quyet Chien Tran (32-40).

En ju-jitsu, la médaillée de bronze du ne-waza moins de 63 kg Stéphanie Faure a été éliminée en huitièmes de l’épreuve open par celle qui lui avait déjà barré la route de l’or il y a deux jours, l’Israëlienne Meshi Rosenfeld (2-2, décision aux avantages).

C’est fini également pour nos Bleus du tir à l’arc classique : Aurélie Autret a bien résisté à la Slovène Urska Cavic mais s’incline 78-79 ; c’est à peine moins serré pour Florent Mulot face au Chinois Jingxuan Cui (85-87).

En flying disc enfin, nos représentants tricolores ont débuté leur tour préliminaire par un succès sur l’Australie, 13-9. Prochains adversaires mercredi : les Canadiens.