JO de Paris 2024 : Le Grand Palais, une histoire d'amour avec le sport
Paris 202406 juin 2024
Choisi pour accueillir les épreuves d'escrime et de taekwondo aux JO de Paris 2024, le monument emblématique qu'est le Grand Palais tisse une histoire d'un siècle avec le sport. Ce lieu d'exception, avec sa Nef et ses verrières, a abrité du skateboard, du cyclisme, de la gymnastique et même de l'équitation depuis plus d’un siècle. Découverte.

Saviez-vous que le Grand Palais avait déjà accueilli du skateboard, du roller, de l'escrime, du basket, du cyclisme et même de l'équitation ? Sûrement pas. Et pourtant, ce monument emblématique de la capitale Française tisse un vrai lien avec le sport depuis de nombreuses années.
Remontons dans le temps. En 1900, le Grand Palais a été inauguré pour l'Exposition Universelle de Paris. « Monument consacré par la République à la gloire de l'art français », il a pour ambition d'y accueillir les plus grandes manifestations artistiques de la capitale. Des salons artistiques et commerciaux se sont déroulés à plusieurs reprises dans ce joyau architectural de 75 000m2.
Mais un an plus tard, en 1901, le Grand Palais a vécu une première grande métamorphose. Il a ouvert ses portes pour accueillir une grande fête de la gymnastique avec environ 1000 athlètes venus réaliser des démonstrations (agrès, cheval d’arçon, assauts de boxe, de lutte, de bâton, pyramides humaines). En 1903, il a servi d'écrin pour les sports mécaniques, puis le monde hippique en 1911. A l'après-guerre, le premier concours hippique s'y est tenu.
Déjà site olympique en 1924
Ce site emblématique avait aussi été le théâtre des championnats de France d'escrime en 1937 et, la même année, le Championnat international de France de tennis appelé « Le French Pro ». En 1942, le Grand Palais a même accueilli de la boxe avec notamment des prouesses de Marcel Cerdan. Deux ans plus tard, en 1944, c'est l'équipe de France de volley-ball qui avait pris ses quartiers au Grand Palais.
L'événement le plus exceptionnel du XXème siècle reste les Jeux olympiques de Paris, organisés en 1924. Cette édition a vu se dérouler les épreuves d'art et du sport (épreuves qui ne figurent plus au programme olympique aujourd'hui) grâce à la volonté de Pierre de Coubertin, fondateur des JO modernes. Pour les deuxièmes Jeux Olympiques organisés en France, il souhaitait conserver l'esprit des Jeux tels qu'ils se déroulaient en Grèce. Le « pentathlon des muses », tel qu'il l'a appelé, a vu le jour dans le programme des Jeux. Il s'agit de cinq nouvelles disciplines : littérature, peinture, musique, sculpture, architecture.
Ainsi, aux Jeux de Paris en 1924, 200 artistes sont de la partie et exposent leurs œuvres. Après vote du jury, ils reçoivent les mêmes médailles olympiques que les sportifs. Malgré le succès de 1924, le public n'adhère pas vraiment à ce type de concours et le Comité International Olympique (CIO) décide de retirer ces épreuves du programme olympique après les JO de Londres en 1948. Si les épreuves d'art et du sport ont disparu, l'art fait toujours partie de l'ADN des Jeux Olympiques, à l'image des affiches officielles, des emblèmes, des formes des flammes olympiques ou encore des cérémonies d'ouverture et de clôture des JO, toujours très artistiques et surprenantes.
Des événements sportifs en tout genre
C'est surtout vers les années 2000, année où le Grand Palais a été classé Monument Historique, que La Nef du Grand Palais a accueilli des événements sportifs en tout genre, traduisant son engouement pour le développement de pratiques sportives.
Après avoir vécu une période de travaux au début du XXIème siècle, de nombreux événements sportifs ont vu le jour sous les 17 500m2 de verrière. Le premier à avoir lancé les hostilités est le « Pari-Roller », en 2009. Le temps d'un week-end, 140 paires de roller étaient à disposition de la population pour faire pirouettes et acrobaties sur des roulettes.
La même année, ont suivi le « Tony Hawk Show », où la Nef s'était transformée en véritable terrain de jeu pour les skateurs sous la houlette de la star du moment Tony Hawk, et « More Than a Camp » pour la tournée mondiale de Lebron James, icône du basket. En 2010, le Grand Palais a été le théâtre du Championnat du Monde d'escrime, 73 ans après le Championnat de France. Cette année-là, la France avait glané 16 médailles dont 11 pour les tireurs en fauteuil. Un avant-goût (sans le savoir) des JO de Paris, à l'époque !
En 2017, le Grand Palais a même vu passer les coureurs du Tour de France. Pour la première fois de l'Histoire, juste avant d'entamer les boucles des Champs-Elysées, les cyclistes sont passés dans la Nef sur une distance de 200 mètres environ. Un moment hors du temps.

L'immense rénovation de la Grande Nef
Et puis, Paris 2024 ! Le Grand Palais s'apprête à recevoir à nouveau les Jeux Olympiques, en cette année 2024. Après trois ans de chantier colossal, impliquant une rénovation immense, de la Nef aux galeries attenantes, ce site emblématique va redevenir un site olympique, pour accueillir les épreuves d'escrime, d'escrime fauteuil, de taekwondo et de para taekwondo.
Une piste d'escrime, un grand tapis pour les épreuves de taekwondo, des tribunes, un escalier d'honneur... tout a été pensé pour accueillir les athlètes et le public dans les meilleures conditions. Reconnu pour son élégance, dans un cadre architectural exceptionnel, le Grand Palais est prêt à vibrer dans cette fête olympique et vivre des émotions exceptionnelles.
A l'issue des Jeux, le Grand Palais va encore subir une phase de travaux pour le reste du monument. Il rouvrira ses portes au public au printemps 2025.