L'environnement : 3ème pilier de l'olympisme
Développement durable / RSO19 déc. 2023
Au cours des années 1990, le Comité international olympique (CIO) a ajouté une dimension environnementale nouvelle à l'Olympisme; un troisième pilier du Mouvement olympique qui rejoint le sport et la culture...
Un peu d'histoire
1972
Conférence des Nations unies sur l'environnement
1987
Gro Harlem Bruntland produit un rapport intitulé "Our commun future"
1994
La nécessité de protéger l’environnement intègre la Charte Olympique
1999
Agenda 21 « Le sport pour le développement durable" du CIO
2002
la France adhère pleinement aux objectifs mondiaux de développement durable
En 1972, la conférence des Nations unies sur l'environnement, plus connue sous le nom de conférence de Stockholm, est la première conférence internationale sur le thème de l'environnement. Tenue du 5 au 16 juin 1972, elle est la première à vraiment mettre l'environnement au centre des préoccupations internationales. Cette époque marque les prémices du droit international de l’environnement, de la création du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE, créé cette même année 1972) et des ministères nationaux de l’environnement. En 1978, l’UNESCO organise la première conférence internationale pour la gestion raisonnée et la conservation de la biodiversité. La prise de conscience de l’impact des activités économiques sur les ressources naturelles se développe progressivement mais ne s’imposera réellement que dans les années 1990.
En 1987, Gro Harlem Bruntland, Premier ministre de Norvège et président de la commission des Nations Unies sur l'environnement et le développement, produit un rapport intitulé "Our commun future" qui définit le développement durable. Sous son impulsion, la prise en compte de l'environnement par les États évoluera de manière croissante.
La déclaration de Rio propose 27 principes et 2500 recommandations au travers d’un guide de mise en œuvre du développement durable pour le XXIème siècle appelé l’Agenda 21. C’est un moyen de créer un partenariat mondial dans le domaine du développement durable sous forme d’un programme global.
Une préoccupation olympique
En 1994, lors du Congrès Olympique du Centenaire tenu à Paris, la nécessité de protéger l’environnement est intégrée dans la Charte Olympique. Les valeurs sportives du Mouvement olympique, dont le but est de mettre le sport au service du développement harmonieux de l’Homme, assimilent le volet environnemental du développement durable comme la troisième dimension de l’Olympisme... Dans la foulée, en 1995, une commission « Sport et environnement » est créée au sein du CIO.
En 1999, le CIO publie et adopte son Agenda 21 « Le sport pour le développement durable », adopté la même année à Rio par les membres du mouvement Olympique. Le mouvement Olympique se porte responsable de la promotion de Jeux Olympiques respectueux de l’environnement et en conformité avec les préoccupations du développement durable. Le CIO s'est par ailleurs doté d'une commission de la durabilité et de l'héritage chargée de veiller à la bonne prise en compte de cette dimension nouvelle et forte de l'Olympisme.
Les Jeux Olympiques de Lillhammer 1994 (pour l’hiver) et de Sydney 2000 (pour l’été) représentent les premiers « Jeux verts » où un programme environnemental a été précisément déterminé.
Si l’Agenda 21 n’avait pas encore été adopté, les Jeux olympiques d’hiver de Lillehammer, tenus en 1994, furent réellement les premiers Jeux « verts »… faut-il s’en étonner quand on sait qu’ils furent organisés dans le respect de directives imposées par… Madame Gro Harlem Bruntland : gradins démontables, système de récupération de la chaleur, pompes thermiques permettant de chauffer des installations voisines non olympiques, utilisation de matériaux naturels, réinstallation des logements utilisés par la presse au nord du pays pour des mineurs, construction d’une patinoire sous la colline de Gjovick (avec notamment comme avantage l’absence de chauffage de maintenance, de nettoyage de vitres, de mégastructures porteuses, ou de nuisances paysagères).
En 2002, lors du deuxième Sommet de la Terre qui se déroule à Johannesburg, la France adhère pleinement aux objectifs mondiaux de développement durable. Pour faciliter leur mise en œuvre, elle s’est dotée d’un programme d’action cohérent : La Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD).
Lors du Congrès mondial Sport et Environnement de Rio (1999), le CIO recommandait à l’ensemble de ses composantes de s’engager en faveur du développement durable. Ce que le CNOSF décidait de faire dès 2002 à travers une enquête et une réflexion qui aboutit en 2003 à adopter et à publier l’Agenda 21 du Sport Français. Le CNOSF a été le premier comité national olympique à adopter son agenda 21. En France, le mouvement sportif a été le premier mouvement associatif à adopter un agenda 21 national.
Depuis, l’action du CIO s’est renforcée :
- En introduisant un volet environnemental important dans le cadre de l’organisation des manifestations olympiques ;
- En soutenant le déploiement d’actions écoresponsables à l’international, en particulier à travers la Solidarité olympique ;
- En partageant des guides et outils aux comités nationaux olympiques pour leur donner des informations simples, pratiques et essentielles concernant les principaux aspects de la durabilité ;
- En s’engageant lui-même au travers d’une stratégie de durabilité :
- Fondée sur la responsabilité du CIO en tant qu’organisation, en tant que propriétaire des Jeux Olympiques et en tant que chef de file du Mouvement olympique, elle porte sur l’infrastructure et les sites naturels, l’approvisionnement et la gestion des ressources, la mobilité, la main d’œuvre et le climat).
- En octobre 2021, conformément à l'Accord de Paris, le CIO s’est engagé à réduire ses émissions de carbone directes et indirectes de 30 % d'ici 2024 et de 50 % d'ici 2030.
- Il a, en outre, pris l'engagement de compenser plus de 100 % de ses émissions résiduelles grâce à un projet de forêt olympique, lequel aidera aussi grandement les populations locales.
- Enfin, il a déclaré user de son influence afin « d'encourager aussi bien les parties prenantes que les supporters des Jeux à agir contre le changement climatique pour qu'ils puissent à leur tour changer la donne ».