L'environnement,3e pilier de l'olympisme

Développement durable / RSO

L'environnement,3e pilier de l'olympisme

Au cours des années 1990, le Comité international olympique (CIO) a ajouté une dimension environnementale nouvelle à l'Olympisme; un troisième pilier du Mouvement olympique qui rejoint le sport et la culture...

Un peu d'histoire

En 1972, la conférence des Nations unies sur l'environnement, plus connue sous le nom de conférence de Stockholm, est la première conférence internationale sur le thème de l'environnement. Tenue du 5 au 16 juin 1972, elle est la première à vraiment mettre l'environnement au centre des préoccupations internationales. Cette époque marque les prémices du droit international de l’environnement, de la création du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE, créé cette même année 1972) et des ministères nationaux de l’environnement. En 1978, l’UNESCO organise la première conférence internationale pour la gestion raisonnée et la conservation de la biodiversité. La prise de conscience de l’impact des activités économiques sur les ressources naturelles se développe progressivement mais ne s’imposera réellement que dans les années 1990.

En 1987, Gro Harlem Bruntland, Premier ministre de Norvège et président de la commission des Nations Unies sur l'environnement et le développement, produit un rapport intitulé "Our commun future" qui définit le développement durable. Sous son impulsion, la prise en compte de l'environnement par les États évoluera de manière croissante.

La déclaration de Rio propose 27 principes et 2500 recommandations au travers d’un guide de mise en œuvre du développement durable pour le XXIème siècle appelé l’Agenda 21. C’est un moyen de créer un partenariat mondial dans le domaine du développement durable sous forme d’un programme global.

Une préoccupation olympique

En 1994, lors du Congrès Olympique du Centenaire tenu à Paris, la nécessité de protéger l’environnement est intégrée dans la Charte Olympique. Les valeurs sportives du Mouvement olympique, dont le but est de mettre le sport au service du développement harmonieux de l’Homme, assimilent le volet environnemental du développement durable comme la troisième dimension de l’Olympisme... Dans la foulée, en 1995, une commission « Sport et environnement » est créée au sein du CIO.

En 1999, le CIO publie et adopte son Agenda 21 « Le sport pour le développement durable », adopté la même année à Rio par les membres du mouvement Olympique. Le mouvement Olympique se porte responsable de la promotion de Jeux Olympiques respectueux de l’environnement et en conformité avec les préoccupations du développement durable. Le CIO s'est par ailleurs doté d'une commission de la durabilité et de l'héritage chargée de veiller à la bonne prise en compte de cette dimension nouvelle et forte de l'Olympisme.

Les Jeux Olympiques de Lillhammer 1994 (pour l’hiver) et de Sydney 2000 (pour l’été) représentent les premiers « Jeux verts » où un programme environnemental a été précisément déterminé.

Si l’Agenda 21 n’avait pas encore été adopté, les Jeux olympiques d’hiver de Lillehammer, tenus en 1994, furent réellement les premiers Jeux « verts »… faut-il s’en étonner quand on sait qu’ils furent organisés dans le respect de directives imposées par… Madame Gro Harlem Bruntland : gradins démontables, système de récupération de la chaleur, pompes thermiques permettant de chauffer des installations voisines non olympiques, utilisation de matériaux naturels, réinstallation des logements utilisés par la presse au nord du pays pour des mineurs, construction d’une patinoire sous la colline de Gjovick (avec notamment comme avantage l’absence de chauffage de maintenance, de nettoyage de vitres, de mégastructures porteuses, ou de nuisances paysagères).

Depuis l’action du CIO s’est renforcée principalement dans deux directions :

  • l’introduction d’un volet environnement important lors de l’organisation des manifestations olympiques
  • un effort important du CIO qui redistribue, en particulier à travers Solidarité olympique, 91 % des recettes qu’il tire de ses activités.

En 2002, lors du deuxième Sommet de la Terre qui se déroule à Johannesburg, la France adhère pleinement aux objectifs mondiaux de développement durable. Pour faciliter leur mise en œuvre, elle s’est dotée d’un programme d’action cohérent : La Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD).

Lors du Congrès mondial Sport et Environnement de Rio (1999), le CIO recommandait à l’ensemble de ses composantes de s’engager en faveur du développement durable. Ce que le CNOSF décidait de faire dès 2002 à travers une enquête et une réflexion qui aboutit en 2003 à adopter et à publier l’Agenda 21 du Sport Français. Le CNOSF a été le premier comité national olympique à adopter son agenda 21. En France, le mouvement sportif a été le premier mouvement associatif à adopter un agenda 21 national.