Lutte contre les violences sexuelles - Bilan à 1 an
Sport sans violence et sans discrimination06 avr. 2024
Bilan à 1 an de la feuille de route 2023-2025
Le 6 avril 2023, à l’occasion des premières Assises internationales de lutte contre les violences sexuelles dans le sport, le CNOSF présentait son état des lieux des politiques fédérales de lutte contre ces violences ainsi que sa feuille de route déduite de cette étude. Un an plus tard, le CNOSF dresse le bilan intermédiaire de son premier plan d’actions sur le sujet.
Composée de 7 axes et de 17 mesures, cette feuille de route répond à plusieurs objectifs :
- Accompagner les fédérations dans la mise en place de leur politique de lutte contre les violences, de la prévention aux procédures disciplinaires ;
- Apporter un soutien aux victimes à travers le savoir-faire des associations spécialisées ;
- Protéger les membres de la délégation française, en particulier les athlètes, lors des Jeux olympiques de Paris 2024.
La feuille de route avec les 17 mesures est téléchargeable en fin d'article.
Jean Zoungrana, Co-Président de la Commission Lutte contre les violences sexuelles et les discriminations dans le sport du CNOSF.
Un an après les Assises du CNOSF sur la lutte contre les violences sexuelles dans le sport, nous sommes fiers de réaliser le bilan de notre première année de mise en œuvre des actions de notre feuille de route. En effet, l’étude que nous avons réalisée sur les violences sexuelles au sein de nos fédérations nous a permis de faire un état des lieux et de dégager les grands axes de notre feuille de route. Avec la tenue des Jeux à Paris dans quelques mois, une attention toute particulière a été accordée à la protection de la délégation française et en particulier à celle des athlètes. Aussi, nous avons voulu, parmi nos priorités, apporter un soutien concret aux victimes en finançant des projets de reconstruction portées par desassociations spécialisées.
Des premières actions concrètes
Accompagner les fédérations
Grâce au réseau des référents LVS, les relations entre les fédérations, le ministère chargé des sports et le CNOSF sont facilitées. Ainsi, le CNOSF a pu accompagner des fédérations qui rencontraient des difficultés techniques dans le traitement de cas particuliers en indiquant la procédure à suivre adaptée à la situation.
Pour aider les référents LVS à mener à bien leurs missions difficiles, le CNOSF a également organisé des journées de formation. Animées par le CRIAVS Ile-de-France, elles se composent en deux temps avec :
- La matinée consacrée aux enjeux théoriques (déconstruction des stéréotypes sur les auteurs et les victimes, obligations de signalement, etc.)
- L’après-midi consacrée à des cas pratiques avec des mises en situation fictives pour adopter les bons réflexes dès la réception du signalement.
D’autres sujets font actuellement l’objet de travaux comme l’amélioration des circuits de signalements ou encore l’application de la nouvelle loi sur le renforcement de la protection des mineurs et du contrôle d’honorabilité.
Apporter un soutien aux victimes
Conformément à la mesure 5.2, un appel à projets a été lancé à destination des associations d’aide aux victimes proposant des séances de reconstruction par le sport et/ou du soutien psychologique et/ou du soutien juridique. Après avoir reçu 15 candidatures, le jury de sélection composé des membres de la Commission Lutte contre les violences sexuelles et les discriminations du CNOSF, a décidé d’attribuer un soutien financier à 5 projets :
- Séjours de reconstruction par le sport à Mayotte par l’association Profession Sports et Loisirs Mayotte
- Week-ends de reconstruction et séances de psychologie par l’association Rebond
- Des journées de partage d’expérience entre victimes animées par une psychologue par l’association Artemis
- Séances de reconstruction grâce au vélo par l’association Fifty-fifty
- Création d’un espace d’accueil et d’accompagnement collectif et individuel par l’association Silence à l’écoute
Protéger les membres de la délégation française
L’accueil des Jeux nous a amenés à faire de la protection de nos athlètes et plus largement de notre délégation une priorité pour 2024.
Pour assurer une protection optimale de la délégation, le staff encadrant du CNOSF a été sensibilisé au phénomène des violences sexuelles et à la manière d’y répondre au mieux. Une « safeguarding officer », formée par le CIO, fera également partie de la délégation et travaillera en étroite collaboration avec trois psychologues qui seront présents au Village en qualité de « welfare officers » tout comme avec la safe sport unit du CIO également présente sur place. Ainsi, en cas de problème, les personnes concernées trouveront à la fois une écoute professionnelle appropriée et un accompagnement dans les procédures à enclencher.
Tous les membres de la délégation suivront également une sensibilisation à la lutte contre les violences à travers le Guide des athlètes et de la délégation (GAD) qui rappellera à la fois les exigences de bon comportement, comment accueillir correctement la parole d’une victime et qui indiquera les coordonnées des welfare et safeguarding officers à contacter dès que besoin.
Des actions sont également mises en place pour protéger les membres de la délégation du cyberharcèlement. La « safeguarding officer » sera « signaleuse de confiance » auprès des plateformes de réseaux sociaux afin de déclencher les mesures de protection au plus vite en cas de propos haineux ou d’harcèlement en ligne. Ces actions viennent en complément de la solution du CIO consistant à faire appel à une intelligence artificielle, Signify AI, pour faire supprimer les contenus haineux.
En complément, le CNOSF et le CPSF travaillent de concert pour faire du Club France, la fan zone de l’Equipe de France cet été, un endroit festif et sans violence. Pour gérer au mieux les actes malveillants qui pourraient survenir, des actions de sensibilisation et des process de réaction sont prévus.