Marie Mané et Jean-Charles Valladont, porte-drapeaux tricolores des Jeux Européens 2023

Compétition

Marie Mané et Jean-Charles Valladont, porte-drapeaux tricolores des jeux européens 2023

Marie Mané (basket 3x3) et Jean-Charles Valladont (tir à l’arc) sont les porte-drapeaux de la délégation française pour les Jeux Européens 2023, tenus en Pologne du 21 juin au 2 juillet. Les deux heureux élus ne se connaissaient pas mais ont été immédiatement complices. Et ils avaient une forte envie d’échanger. Entretien croisé.

Qu’avez-vous ressenti en apprenant que vous seriez les porte-drapeaux de l’Equipe de France aux Jeux Européens ?

Marie Mané : « J’étais très honorée, très flattée… et très surprise, aussi. Je ne m’attendais pas à ce que mon nom soit avancé. C’est… un honneur, il n’y a pas d’autre mot. J’étais toute seule dans la rue quand j’ai reçu l’appel. J’ai pensé « waouh, c’est trop bien », je me suis retournée et… en fait il n’y avait personne avec moi pour partager ma joie ! J’aurais été capable d’alpaguer le premier venu tellement j’étais heureuse. J’ai rejoint une amie à qui c’est la première chose que j’ai dite ! Déjà quand tu regardes des compétitions estampillées CIO devant ta télé, ce sont des souvenirs gravés à vie, alors vivre ça en étant porte-drapeau, être celui ou celle qui emmène le pays, la nation – parce que je le vis vraiment comme ça ! Et j’espère être à la hauteur. »

Jean-Charles Valladont : « Honneur, c’est le mot qui s’impose pour moi aussi. Porte-drapeau sur une compétition conduite par le CNOSF, c’est énorme ! Ayant déjà participé trois fois aux Jeux Olympiques, là il s’agira également de ma troisième participation aux Jeux Européens, j’ai une conscience aigüe de ce que ça représente : on est l’Equipe de France, la grande équipe de tous les sports et pas seulement de notre discipline en particulier. Cela fait partie de ces rares occasions où toute la grande famille du sport est réunie. Alors oui, en être le visage en tant que porte-drapeau est un immense honneur. »

Comment envisagez-vous ce rôle ? Être porte-drapeau modifie-t-il votre façon d’aborder la compétition ?

Marie Mané : « Je ne sais pas si cela rend les choses différentes mais dans les missions du porte-drapeau, au-delà de mener les athlètes lors de la cérémonie d’ouverture, il y a être actif dans le soutien aux uns, aux autres, être le premier supporter de l’Equipe de France, et ça, c’est une caractéristique qui me définit grandement. C’est même le premier truc que m’a dit mon entraîneur, Yann Julien : "Marie, ce rôle te va à ravir parce que vouloir être partout sur ton temps libre, aller encourager les autres, discuter avec tout le monde… c’est tout toi !" Et c’est vrai que je le fais déjà naturellement. Je suis passionnée de sport en général et suis curieuse de toutes les disciplines. Je m’attends aussi à un partage d’expérience privilégié avec Jean-Charles, qui a vécu des Jeux Olympiques, ce qui n’est pas mon cas. C’est un honneur d’être associée à un athlète tel que lui, vice-champion olympique à Rio en 2016… Il faudra que tu me racontes tes compétitions antérieures, d’ailleurs ! »

Jean-Charles Valladont : « Je vous dirai ce que j’ai ressenti exactement à l’issue de la compétition... Cela reste une découverte pour moi. Mais j’ai hâte. Ce dont je suis sûr, c’est que ça reste très rare d’avoir l’occasion de brasser autant de sports différents dans une même compétition et que ce sont des moments précieux de pouvoir ainsi côtoyer des sportifs et des staffs issus d’horizons divers. Le porte-drapeau étant d’autant plus amené à échanger avec tout le monde, je ne doute pas que ce sera extrêmement enrichissant. Après on sera épaulés, pour ne pas dire chouchoutés, par le staff du CNOSF, et puis entre porte-drapeaux on va s’entraider. Marie, vu ma maîtrise de l’anglais je peux déjà t’annoncer que je te délègue tous les éventuels aspects de la fonction qui nécessiteraient d’y avoir recours ! »

« Une sorte de magie olympique, comme des « mini Jeux Olympiques », à échelle européenne bien sûr mais avec un Village réunissant tous les sports, où tout le monde peut se croiser… Ce sont toujours des moments collectivement incroyables »

Marie, ce sont vos premiers Jeux Européens, Jean-Charles vos troisièmes : que représente pour vous cette compétition ?

Marie Mané : « C’est une belle compétition, je suis très heureuse de pouvoir la découvrir en tant que compétitrice, après les Jeux de la Francophonie, les Jeux Méditerranéens et avant, j’espère, les Jeux Olympiques. J’avais suivi de près le parcours des copines qui étaient à Minsk en 2019, où en plus elles avaient gagné la médaille d’or. J’avais trouvé ça vraiment beau, avec tout un decorum qui se rapproche des Jeux Olympiques. Là, il y aura en plus un contexte forcément particulier : si près de Paris 2024 maintenant, on aura d’autant plus à cœur de performer. »

Jean-Charles Valladont : « Et oui, j’ai participé à toutes les éditions des Jeux Européens, Bakou en Azerbaïdjan, Minsk en Biélorussie, et Cracovie maintenant. Je me rappelle que déjà à Bakou l’organisation était grandiose, dès la première on était sous le charme. Il y avait une sorte de magie olympique, comme des « mini Jeux Olympiques », à échelle européenne bien sûr mais avec un Village réunissant tous les sports, où tout le monde pouvait se croiser… Ce sont toujours des moments collectivement incroyables. »

À titre personnel, quels sont vos objectifs pour cette compétition ? Marie, la France est tenante du titre en basket 3x3, ainsi que trois fois championne d’Europe sur les quatre dernières éditions : il y a une suprématie continentale à perpétuer ?

Marie Mané : « Oui. On vise clairement le doublé. A la veille des Jeux Olympiques à la maison, on veut envoyer un message fort aux autres nations et engranger de la confiance. On a conscience aussi que ces Jeux Européens sont une belle vitrine pour notre sport, grâce à une diffusion TV en clair sur La chaîne L’Equipe notamment. »

Jean-Charles, parmi votre jolie collection de médailles d’or, il y a celle par équipes à Minsk en 2019. Vous allez en Pologne pour le doublé ?

Jean-Charles Valladont : « Bien sûr, on y va pour garder ce titre conquis avec Thomas Chirault et Pierre Plihon il y a quatre ans. Par contre, dans l’intervalle je suis devenu l’ancien et j’accompagne une nouvelle génération, avec Baptiste Addis ou Nicolas Bernardi qui ont respectivement 16 et 20 ans. Nouvelle équipe, nouvelle génération, mais l’objectif par équipes reste celui de la plus haute marche du podium. Et à côté faire ce qu’on peut individuellement pour tirer chacun notre épingle du jeu. »