Sur les traces des Jeux d'hiver - Chamonix 1924

Culture29 oct. 2025

A 100 jours des Jeux d’hiver de Milan Cortina 2026, découvrez notre nouvelle série culture qui part sur les traces des Jeux d’hiver. Chaque semaine retrouvez l’histoire de l’Equipe de France depuis les premiers Jeux d’hiver de Chamonix 1924 jusqu’à aujourd’hui.

© Collection CNOSF
© Collection CNOSF

La première édition

Pour cette première édition, retour là où tout à commencé : Chamonix 1924. Dans un paysage encore inconnu du monde sportif international, la France accueille ainsi les premiers “Jeux Olympiques d’hiver”. Aux travers d’anecdotes étonnantes et exploits, nous vous souhaitons bienvenue dans les coulisses des débuts du centenaire.

Les Jeux Olympiques d’hiver, une naissance en haute altitude

L’idée d’organiser une grande rencontre internationale des sports d’hiver naît au début du 20e siècle. Ainsi la première édition des Jeux d’hiver, confiée à la France, rassemble 16 pays réunis au pied du Mont Blanc afin d’inaugurer une nouvelle ère dans l’histoire du sport international. Plus de 200 athlètes y participent et parmi eux, seulement 13 femmes sont engagées dans des épreuves de disciplines artistiques.

Neuf disciplines composent alors le programme, réparties officiellement par l’organisation dans six sports. La patinoire de Chamonix devient le centre de l’événement accueillant notamment le patinage artistique et le hockey sur glace, tandis que les épreuves nordiques se déroulent sur les pentes/plateaux voisins.

Lors de cette première édition, la délégation française compte 39 athlètes, représentant les disciplines majeures du programme. Le choix du porte-drapeau symbolise fortement l’identité sportive de l’époque : Camille Mandrillon. Engagé en patrouille militaire qui est une discipline intimement liée aux traditions alpines françaises, il ouvre la marche tricolore lors de la cérémonie d’ouverture.

Une cérémonie d’ouverture au cœur de la ville

La cérémonie d’ouverture démarre le 25 janvier par un défilé en centre-ville, partant de la mairie de Chamonix et réunissant pompiers, syndicat d’initiative, hôteliers, skieurs militaires en uniforme, patineurs avec leurs patins autour du cou, joueurs de curling portant leurs balais. Ce type de cérémonial populaire, simple, marque les débuts d’une tradition qui deviendra beaucoup plus spectaculaire après.

Les moments forts des Français

Un biathlon “old-school”

L’épreuve de patrouille militaire est l’ancêtre du biathlon, à l’époque il s’agissait d’équipes de quatre composées d’un officier, d’un sous-officier et de deux soldats qui combinait ski de fond et tir à la carabine à 250m. Ainsi les quatre athlètes français médaillés en bronze, venaient tous de la vallée des Rousses dans le Jura et appartenaient au 159e Bataillon des Chasseurs Alpins de Briançon. Aujourd’hui cette épreuve est reconnue comme faisant partie du programme Olympique Officiel de 1924.

“Manque de bob”

En 1924 le président de la Fédération Française de Bobsleigh, Renaud de la Frégolière, était qualifié en tant qu’athlète. Lors d’une séance d’entraînement, son bobsleigh se renverse ce qui entraine des blessures et donc son forfait. Au final l’équipe de “La Soudure” avec Anthony Berg termine 4ème et l’autre équipe française abandonne suite à une rupture de la direction du bobsleigh.

© Collection CNOSF

Amour et patinage

Andrée Joly et Pierre Brunet se rencontrent au Palais des Glaces à Paris en 1923 et décident de s’associer dans la vie et sur la glace. À Chamonix, ils décrochent le bronze en couple. Andrée termine 5ᵉ en individuel et Pierre 8ᵉ. Un couple devenu figure de la discipline, montrant que les Jeux sont autant lieux d’histoires humaines que sportives.

© 1924 / International Olympic Committee (IOC) / COUTTET, Auguste

Une médaille historique en curling

La France obtient sa seule médaille de bronze olympique en curling à ce jour, en 1924. Le tournoi ne compte que trois équipes : France, Suède, Grande-Bretagne. La France s’incline 18-10 face à la Suède, puis 46-4 contre la Grande-Bretagne. Malgré les défaites transparentes, la médaille était bel et bien au bout. Une performance symbolique.

© Collection CNOSF

Coup de chaud pour la patinoire

La patinoire olympique immense (20 000 m²) et en plein air, se trouve menacée quelques jours avant l’ouverture : pluie et température positive font craindre l’annulation des épreuves. Heureusement, le froid revient in extremis la veille de l’ouverture et tout se remet en place. Un des aléas naturels auxquels étaient exposés les débuts des Jeux d’hiver.

© Collection CNOSF

L'édition pionnière

L’édition de Chamonix 1924 allie une dimension pionnière et un caractère inédit, à la fois technique (création d’infrastructures, premiers rendez-vous internationaux d’envergure pour des sports d’hiver) et humain (réussites françaises, anecdotes sportives, moments d’histoire).

Pour la France, trois médailles de bronze, chacune avec sa propre histoire, suffisent à marquer l’événement.

Notre série « Sur les traces des Jeux d’hiver » débutée ici à Chamonix vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir l’édition suivante, Saint-Moritz 1928, et continuer à plonger dans les moments forts et les récits qui ont façonné l’histoire des Jeux d’hiver.