Sur les traces des Jeux d'hiver - Innsbruck 1964
Culture28 nov. 2025
Chaque semaine retrouvez l’histoire de l’Equipe de France depuis les premiers Jeux d’hiver de 1924 jusqu’à aujourd’hui.

Innsbruck 1964 - Autriche
Les Jeux Olympiques d’hiver de 1964 se déroulent à Innsbruck, en Autriche, du 29 janvier au 9 février. Cette édition réunit 36 nations, soit 1 091 athlètes, dont 199 femmes (18,24 %), engagés dans 10 disciplines pour 34 épreuves.
La délégation française compte 24 athlètes, parmi lesquels 9 femmes. Le porte-drapeau choisi pour mener l’équipe tricolore est le patineur artistique Alain Calmat, l’un des leaders du sport français de l’époque.
Les moments forts des français
Les soeurs en or
Moment historique à Innsbruck : Christine (19 ans) et Marielle Goitschel (18 ans) signent un spectaculaire « double doublé ».
Dans le slalom, Christine décroche l’or devant Marielle. Puis, le lendemain, Marielle prend sa revanche en remportant le géant, ex æquo avec l’Américaine Jean Saubert, juste devant… Christine.
Leur exploit passionne tout le pays. Le Général de Gaulle lui-même leur adresse un télégramme ému : « Tout le monde est fier de votre victoire. Chaleureuses félicitations. »

Alain Calmat : l’argent, malgré tout
Porte-drapeau de la délégation française, Alain Calmat aborde l’épreuve de patinage artistique avec ambition. Troisième après les figures imposées, il peut encore viser l’or. Mais il chute à deux reprises dès le début de son programme libre, compromettant toute chance de victoire. Il décroche tout de même une belle médaille d’argent, derrière l’Allemand Manfred Schnelldorfer.
La famille Hassler, une tradition olympique
Innsbruck 1964 met également en lumière la belle histoire de la famille Hassler. Nicole Hassler, jeune patineuse chamoniarde, décroche une très prometteuse 4ᵉ place, juste au pied du podium.
Son père, Albert Hassler, avait participé aux Jeux de 1924 à Chamonix en patinage de vitesse et surtout en hockey sur glace, discipline dont il fut l’un des précurseurs français. Une lignée sportive rare, symbole de transmission et de passion.
Lacroix et la manière
Le Jurassien Léo Lacroix, douanier de Bois d’Amont, réalise une descente d’une grande qualité malgré deux petites erreurs en haut du parcours du Patscherkofel.
Il s’empare de la médaille d’argent, à seulement 74 centièmes de l’Autrichien Egon Zimmermann, immense favori sur ses terres. Une performance remarquable, saluée pour son audace et sa précision.

À l’issue des Jeux, la France réalise l’une des plus belles performances de son histoire olympique avec 7 médailles :
- 3 médailles d’or grâce à François Bonlieu (géant), Marielle Goitschel (géant) et Christine Goitschel (slalom)
- 4 médailles d’argent remportées par Marielle Goitschel (slalom), Christine Goitschel (géant), Léo Lacroix (descente) et Alain Calmat (patinage artistique)
Une édition mémorable qui marque l’entrée du ski français dans une ère de domination.
Prochain épisode...
Notre série “Sur les traces des Jeux d’hiver” se poursuit prochainement avec l’édition de Grenoble 1968.