Sur les traces des Jeux d'hiver - Squaw Valley 1960

Les Jeux Olympiques d’hiver de 1960 se déroulent à Squaw Valley, dans l’État de Californie, du 18 au 28 février. L’événement rassemble 30 nations, soit un total de 665 athlètes, dont 144 femmes, engagés dans 8 disciplines pour 27 épreuves.

La France envoie une délégation de 26 athlètes, dont 8 femmes, avec pour porte-drapeau le fondeur Benoît Carrara, figure emblématique du ski nordique français.

Quatre ans après avoir manqué les Jeux de Cortina, Jean Vuarnet revient en force et s’offre une victoire historique dans la descente.

Avec son style novateur, sa position aérodynamique dite « de l’œuf » et ses skis métalliques « Allais 60 » signés Rossignol, il marque durablement l’histoire du ski.

Une performance qui symbolise autant la modernité que l’audace de cette génération tricolore.

La station de Squaw Valley, encore quasi inexistante en 1955, doit beaucoup à Émile Allais, pionnier du ski français. Premier médaillé olympique tricolore, fondateur de l’École du Ski Français, il conçoit également les pistes de Squaw Peak. C’est sur l’une d’elles que Jean Vuarnet remportera son titre olympique, preuve éclatante de l’héritage d’Allais.

Déjà 4ᵉ à Cortina d'Ampezzo, Alain Giletti frôle une nouvelle fois la médaille en patinage artistique. Troisième à l’issue des figures imposées, il est finalement devancé de justesse dans le programme libre par le Canadien Donald Jackson. Il conclut à une superbe 4ᵉ place, à un souffle du podium.

Longtemps en tête de la descente grâce à une course impressionnante, Adrien Duvillard chute dans la partie finale et voit s’envoler un podium qui lui tendait les bras.

Dans l’aire d’arrivée, l’image est forte : il tombe en pleurs dans les bras de Jean Vuarnet, son compagnon de chambrée et nouveau champion olympique.

Une scène qui témoigne d’une solidarité exemplaire entre coéquipiers.

L’histoire retient également la présence exceptionnelle des trois sœurs Leduc, issues d’une fratrie de onze enfants. Toutes engagées dans le slalom spécial, elles signent un résultat d’ensemble remarquable : Thérèse se classe 4ᵉ à seulement huit dixièmes du podium, suivie d’Anne-Marie (17ᵉ) et de Marguerite (19ᵉ). Un moment unique dans les annales du ski français et olympique.

Au terme de la compétition, l’équipe de France signe une très belle moisson avec trois médailles :

• 1 médaille d’or, remportée par Jean Vuarnet en descente,
• 2 médailles de bronze, obtenues par Charles Bozon en slalom et Guy Périllat en descente.

Cette édition confirme la montée en puissance du ski alpin français, porté par une génération talentueuse et audacieuse.

Prochain épisode...

Notre série “Sur les traces des Jeux d’hiver” se poursuit prochainement avec l’édition de Innsbruck 1964.