A un mois des JO de Paris, découvrez les secrets des médailles olympiques et paralympiques

Paris 202426 juin 2024

Dans un mois tout pile, la cérémonie d'ouverture sur la Seine lancera la 33ème olympiade de l'histoire à Paris. A cette occasion, entrez dans les coulisses de la fabrication des médailles olympiques et paralympiques.

Médailles olympiques - ©CNOSF/KMSP
Médailles olympiques - ©CNOSF/KMSP

En or, en argent et bronze... il y a quatre mois, les trois médailles olympiques et paralympiques ont été officiellement dévoilées. Après des mois de confection dans le plus grand secret, le public a pu découvrir le design de l'un des grands symboles des Jeux.

Pour célébrer le début du compte à rebours du début de la 33ème olympiade, on vous emmène dans les coulisses de la fabrication des 5 084 médailles confectionnées par la Monnaie de Paris, plus ancienne institution française toujours en activité, en charge de la monnaie nationale en France.

Pour l'anecdote, la Monnaie de Paris avait déjà créé les médailles il y a cent ans pour les Jeux de Paris 1924 mais aussi en 1900, pour les Jeux d'hiver de Chamonix en 1924 et les Jeux d'Albertville en 1992, pour la partie paralympique. De quoi réjouir son président-directeur général, Marc Schwartz : « C'est une immense fierté de s'inscrire dans cette longue tradition », a-t-il déclaré, à un mois et un jour de la cérémonie d'ouverture.

La Tour Eiffel au cœur des médailles

Depuis les Jeux de Saint-Louis en 1904, les meilleurs athlètes de chaque épreuve des Jeux Olympiques reçoivent une médaille. Anneaux brillants, mosaïque, métal, motifs... tous les quatre ans, le design des médailles des Jeux est un moment très attendu. Tous les athlètes en rêvent.

Pour cette olympiade 2024, la Monnaie de Paris s'est unie au joallier Chaumet, propriété de LVMH, partenaire premium des Jeux Olympiques et Paralympiques. La maison Chaumet a déjà créé des pièces uniques pour des empereurs, reines, actrices ou chanteuses mais jamais de médailles sportives. Pour imaginer la médaille comme un véritable bijou, ils ont eu l'idée lumineuse d'y associer le monument le plus iconique de France, la Tour Eiffel. « Ce sont des pièces totalement uniques. Elles montreront le plus beau visage de la France » a indiqué Tony Estanguet, président du Comité d'organisation des JO de Paris.

« Travailler de la matière brute comme ça, c'est rare »

Chaque médaille, qu'elle soit en or, argent ou bronze, comporte au milieu de la médaille un morceau de fer de la Tour Eiffel. « On a imaginé qu’on était sous la tour Eiffel et qu’on allait essayer d’atteindre ce graal. C’était notre idée », s'est exclamé le chef d’atelier Benoît Verhulle, avant que le responsable d'atelier frappes, Florian Trachet, n'ajoute : « C’est vraiment nouveau ce type de médailles. Travailler de la matière brute comme ça, c'est rare. Cette médaille est brute et va être vernie directement derrière. Le moindre défaut, on le voit ».

Le fer d'origine de la Tour Eiffel est taillé en hexagone, en référence à la forme géographique de la France. Pour se faire, la Maison Chaumet a cherché dans ses archives et ce qu'elle a déjà réalisé auparavant. « Pour le rayonnement, ça représente le soleil qui correspond à notre ADN. Quand on regarde la médaille qui joue avec la lumière, on a l’impression qu'elle vit avec le mouvement », poursuit Benoît Verhulle. Pour donner du relief aux médailles, les rayons sont frappés et non gravés, contrairement à la plupart des autres médailles sportives.

Sur l'avers des médailles olympiques figure la déesse Niké sortant du stade panathénaïque, là où ont lieu les premiers Jeux Olympiques modernes de l'Histoire. Cette tradition existe depuis 20 ans. Les médailles olympiques et paralympiques de Paris 2024 ne sont pas exactement les mêmes :

  • Première différence : du braille a été ajouté sur le côté de la médaille paralympique. Les athlètes en situation de handicap visuel pourront distinguer les trois métaux : I pour l'or, II pour l'argent et III pour le bronze.
  • La seconde différence : les deux faces de la médaille paralympique ont pu être dessinées et imaginées par le comité d'organisation. Le design au dos de la médaille olympique a quant à lui été décidé par le CIO depuis 2004.

Comment sont fabriquées les médailles ?

Dans les ateliers de la Monnaie de Paris, chaque médaille nécessite 15 jours de travail. Plusieurs manipulations vont être effectuées. Les bouts de métal sont frappés plusieurs fois par une presse équipée d'un outillage, dessinant le design de Paris 2024 et de la maison Chaumet. Entre chaque frappe, les médailles vont être placées dans des fours à 480°C puis plongées dans une « eau forte » pour éviter toute impureté.

Pour y instaurer un morceau de la Tour Eiffel, une pression de plus de 400 tonnes est effectuée, soit l'équivalent du poids du deuxième plus grand avion du monde. « On fait attention à chaque frappe pour que le produit soit viable pour l’opération suivante », affirme Eric Matte, responsable de la production industrielle à la Monnaie de Paris.

Quant au ruban des médailles (rouge pour les paralympiques, bleu sobre pour les olympiques), les ateliers ont imaginé une gorge où est directement intégré le ruban à l'aide d'une machine de la Monnaie de Paris. « Les médailles sont gravées et enrubannées une par une avec le ruban qui est inséré avec l’aide de cette machine », expose Capucine Guisnet, expert qualité à l'atelier Monnaie. L'une des innovations des médailles est qu'elles ne comportent pas de bélière, l'espace dans lequel passe le ruban. « Ça a été beaucoup de recherches de la part de la Monnaie de Paris pour aboutir à cette solution, utilisant une machine modifiée et modernisée pour faire ce principe d’enrubannage », poursuit le directeur du design des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, Joachim Roncin.

Remise des premières médailles dans un mois

Si vous connaissez tout de la fabrication des médailles, un secret demeure encore : leur lieu de conservation, gardé à la discrétion d'une poignée de personnes. Rendez-vous dans un mois pour découvrir pour la première fois de près ces médailles olympiques. Dans la matinée du 27 juillet, les trois premières équipes mixtes de l'épreuve du tir à 10m seront honorées sur le podium olympique, médailles autour du cou. Il sera aussi possible de découvrir les médailles d'or, d'argent et de bronze au Club France à la Villette. Le CNOSF vous donne rendez-vous dès l'ouverture !

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