Métiers des Jeux - Pierre Carboni : mécanicien du BMX français
Photo CNOSF/KMSP
Il fait partie de ces hommes de l’ombre sans qui les médailles ne se décrochent pas. Natif de Besançon, Pierre Carboni, 33 ans, est aujourd’hui le mécanicien des pilotes français de BMX Racing à Tokyo. Une aventure entamée en 2014 après une riche expérience dans le vélo.
« J’ai commencé très jeune à rouler autour de chez moi, confie le Doubiste. J’avais la chance d’avoir un terrain de jeu très vallonné avec de belles forêts. Puis j’ai commencé la compétition en VTT dès l’âge de 15-16 ans avant d’intégrer le pôle Espoir de Franche-Comté. Côté mécanique, j’ai vraiment appris en pratiquant. C’est naturel de s’intéresser au fonctionnement de son vélo, surtout quand on fait de la compétition. Cela évite de l’amener au magasin à chaque fois qu’il y a un souci. »
De Lons-le-Saunier aux Jeux de Rio
C’est du côté du club de VTT Conliège à Lons-le-Saunier que son orientation professionnelle va peu à peu basculer. Tenté par l’envie de transmettre son savoir-faire, il est recruté en tant qu’animateur sportif, obtenant dans la foulée un brevet d’Etat dédié aux activités du cyclisme. Son profil séduit et attire même en 2009 l’attention d’Yvan Clolus, l’actuel sélectionneur national du VTT, qui fait appel à lui pour encadrer ses juniors de l’époque en matière de mécanique.
De fil en aiguille, Pierre se fait un nom dans le milieu puis est mis en relation en 2014 avec Fabrice Vettoretti, l’entraineur national de BMX. Sept ans plus tard, il est toujours en poste, cette fois sous les ordres de Julien Sastre.
« J’ai fait les Jeux de Rio puis cette année place à Tokyo, commente-t-il. Avec la pandémie, étant donné que je suis prestataire de services, j’ai beaucoup moins travaillé. J’ai dû bosser dans un magasin à côté avant de pouvoir reprendre la compétition depuis le début de l’année sur différentes disciplines, comme la Coupe du Monde BMX Supercross à Vérone en mai dernier. »
Rendez-vous sur le podium à Tokyo
Après avoir rejoint le 12 juillet les athlètes qui représenteront la France au Japon [Axelle Etienne, Manon Valentino, Sylvain André, Joris Daudet et Romain Mahieu] pour participer avec eux à un stage au Centre national du cyclisme à Saint-Quentin-en-Yvelines, il est arrivé à Tokyo depuis le 18 juillet.
« Mon rôle, c’est de peaufiner tous les réglages comme les problèmes de voile sur les roues, les tensions de chaîne, les petits jeux qu’on peut avoir au niveau de la direction. Parfois, en cas de gros pépin, on a dix minutes pour réparer le vélo entre deux tours. Mais mon job, c’est aussi beaucoup de manutention et d’intendance. Je suis là aussi pour créer du lien. »
Selon lui, les vélos ont énormément évolué en termes de technologie. « C’est plus simple qu’avant, avoue-t-il. Un BMX se rapproche d’un vélo de piste. A part deux roues, un cadre, un guidon et un frein, il n’y a pas beaucoup plus de pièces, ni de dérailleur, ni de suspension. Aujourd’hui, la norme c’est de rouler avec un frein à disque hydraulique à l’arrière, ainsi que des cadres et des roues en carbone. »
Malgré la crise sanitaire qui vient un peu gâcher la fête, Pierre Carboni reste très motivé à l’idée de voir ses protégés monter sur le podium, d’autant plus que les chances de médailles sont bien réelles. Chez les garçons notamment, les trois sélectionnés figurent dans le top 5 mondial ! Les épreuves se dérouleront du 29 juillet au 1er août.
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