Stéphane Nomis : « Nos champions viennent des territoires ! »
Nouveau président de la Fédération Française de Judo, Stéphane Nomis a vécu des Jeux exceptionnels avec un total de sept médailles et en apothéose le titre par équipes obtenu aux dépens du Japon, le pays organisateur et inventeur de la discipline. Bilan...
Le judo est au sommet lors de ces Jeux. On imagine que votre joie est immense...
L'élection a eu lieu il y a six mois mais on a mis en place une nouvelle équipe, un nouveau staff technique. On a nommé un directeur de la haute performance, Larbi Benboudaoud.
On a pris un risque en retirant le directeur des équipes de France. Tout le monde nous a dit que ce n’était pas bien. Larbi a fait un travail exceptionnel sur l’état d’esprit. On avait déjà un très haut niveau féminin, et là, on a aussi des médailles côté masculin. L’esprit global de cette équipe de France est vraiment incroyable.
Ce sont les petits clubs qui forment les champions...
Comment situez-vous votre sport en France ?
Aujourd’hui, on est une grosse fédération. Le judo français, c'est 550 000 licenciés, 5000 clubs. Il ne faut pas se mentir, ce sont les petits clubs qui forment les champions. Nous on les récupère à 15-16 ans dans des structures, puis en équipe de France. Sans les petits clubs, nous ne sommes rien. On est content de vivre ces moments-là. Cela fait 18 mois que l’on galère avec le Covid. On partage ce moment avec les athlètes et les clubs. Nos champions viennent des territoires, c’est important de le dire.
Quels ont été les effets de la Covid-19 pour la fédération ?
On a enregistré 200 000 judokas en moins, c'est une perte énorme. Maintenant, il va falloir se relever. L'effet Tokyo sera indéniable et il faudra faire une bonne communication. On a prévu un plan de relance. Il va y avoir un service de communication avec un directeur de la communication. Venant du monde professionnel, je souhaite que l'on donne un service efficace. On est là aussi pour servir les professeurs de judos.
Quel bilan tirez-vous de ces Jeux de Tokyo 2020 ?
Après de longs mois d’incertitude qui ont bouleversé tant la préparation des Jeux que le quotidien de nos champions, nous avons pu vivre des Jeux exceptionnels à plus d’un titre. Sans les supporters et les proches présents sur place, nous avons dû davantage compter sur la force du collectif, avec nos championnes et champions bien sûr, mais aussi avec nos cadres et techniciens qui œuvrent au quotidien pour l’excellence du judo français. Je tiens d'ailleurs à saluer les organisateurs qui ont fait de leur mieux pour accueillir les J- dans les meilleures conditions, le CNOSF qui nous accompagne, ainsi que la Fédération internationale de judo qui a fait en sorte que le circuit soit maintenu pour nos athlètes.
Je tiens à saluer et m'associer aussi à tous les salariés de la fédération, à tous les bénévoles du judo, à nos clubs, nos territoires, nos juges et nos professeurs qui ont fait une réussite totale pour le judo français, et l’Équipe de France Olympique dans son ensemble.
Aux Jeux, on a la culture de la gagne...
Comment peut-on expliquer la solidité de la Fédération française de judo au fil des années ?
Aux Jeux, on a la culture de la gagne déjà. On est entourés par des champions, on travaille dur, le judo est un sport dur, qui fait mal. On s'entraîne beaucoup et on a eu de la chance d'avoir des champions dès le début qui ont entraîné d'autres champions. On est resté dans cette spirale positive de la gagne même si on a eu des bas. Et on a sûr se relever et se renouveler. Et ce qui est important en judo, c'est que tu te remets tout le temps en question pour aller justement chercher les victoires des médailles.
Trois ans, c'est court pour préparer les JOP Paris 2024 ?
C'est court mais je vais faire avec. Je vais mettre les bonnes personnes aux bons endroits. Par exemple, Larbi Benboudaoud a été nommé directeur de la haute performance aussi bien de l'équipe masculine que féminine. Là, il y avait les JO mais il entrera en fonction dès ce lundi 02/08/2021. Il va mettre en place des équipes avec les préparateurs mentaux, nutritionnistes et statisticiens en lien avec l'Agence nationale du Sport (ANS) et l'Insep.
L'Agence nationale du sport justement, c'est un vrai atout ?
Oui bien sûr, et déjà parce que Claude Onesta a une expérience incroyable du haut niveau. Il va nous donner les meilleurs outils pour être les meilleurs à Paris 2024.
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