Jeux méditerranéens de plage, jour 4 : les bleus au sommet
Compétition
Faste journée à Héraklion : l’Equipe de France a récolté un total de huit médailles, dont le plus beau métal pour Poema Newland et Maxime Nocher en kitesurf, ainsi que Quentin Sticker en lutte de plage.
Kitesurf : la totale pour les bleus !
Doublé chez les hommes et doublé chez les femmes : une razzia de bon augure si près des Jeux Olympiques de Paris 2024, où le format Formula kite fera son apparition ! L’Equipe de France a tellement survolé les débats à Héraklion que Poema Newland, à l’heure de revenir sur son titre conquis devant Lauriane Nolot, évoquait un « un contre un entre Lauriane et moi sur cette compétition. » En effet, la tête du classement fut toujours occupée par l’une ou l’autre tout au long des dix courses étendues sur trois jours, en raison des fortes conditions de vent sur la côte crétoise.
Celui-ci était toujours au rendez-vous ce mardi pour le dénouement de l’épreuve, mais la Française de 23 ans s’en est parfaitement accommodée, remportant les six courses programmées !**** « J’étais deuxième ce matin et j’ai tout donné, déclarait-elle. Je suis assez contente, je n’ai pas trop fait d’erreurs et ça m’a permis de remonter première. Il y avait beaucoup de vagues, ça rendait les choses plus compliquées parce qu’il faut vraiment être attentive à chaque seconde, mais c’était aussi encore un peu plus fun ! »**** Derrière, la récente championne du monde de la discipline Lauriane Nolot a sécurisé la médaille d’argent aux dépens de l’Italienne Tiana Laporte.
Chez les garçons aussi, le doublé bleu-blanc-rouge s’est assez vite profilé. Seul à tenir tant bien que mal le rythme infernal de Maxime Nocher et Axel Mazella, le Chypriote Denis Taradin a fini par symboliquement abdiquer à travers une impasse sur la sixième course, garantissant – sauf catastrophe – les deux premières places aux Bleus. Et c’est l’aîné des deux (29 ans) qui a fini par emporter la décision face à son cadet, 25 ans et médaillé de bronze aux Mondiaux le mois dernier. « Cela faisait une journée bien chargée avec six manches au programme, mais j’ai bien aimé les conditions et ça s’est bien goupillé, réagissait le vainqueur du jour, ancien champion du monde de la discipline. J’ai débuté deuxième et ç’a été une bonne journée, bien consistante. C’est top sur un plan personnel et pour l’Equipe de France. »
Lutte de plage : Quentin Sticker conserve son bien
Après Patras, Héraklion ! Tenant du titre de ces Jeux Méditerranéens de plage chez les moins de 70 kilos, Quentin Sticker a gardé ses bonnes habitudes de triomphe sur le sable hellène. Le sociétaire de l’Olympia Schiltigheim a maîtrisé son sujet tout au long de la journée, au fil de combats remportés contre l’Albanais Endrio Avdyli (3-0), l’Italien Daniel Raffi (3-0) et le Grec Niko Arouzmanidis (3-1) en poules, puis le Tunisien Khaier Eddine Ben Tlil en demies (3-0). Avide de revanche, Arouzmanidis en finale s’est montré plus coriace, menant même un temps 2-1, mais Quentin Sticker était définitivement trop fort et a fini par renverser le lutteur qui évoluait à domicile (3-2).
« Dans ma tête, j’abordais ces Jeux en tant que favori, dévoilait l’intéressé. C’était une petite pression supplémentaire parce que je ne me donnais pas le droit au faux pas, mais j’ai su gérer mes matchs et expédier mes premiers combats rapidement. Je me suis mis en difficulté en finale, un combat très, très serré alors que je l’avais battu assez facilement en poules… Tout le soutien de l’Equipe de France m’a transcendé, peut-être un peu trop, même, dans un début de match où j’étais un peu trop agressif ! Mais il y avait tant de monde venu me voir, plein d’athlètes d’autres sports sont venus m’encourager… C’était incroyable, une super expérience. Ce n’est jamais facile de rééditer une performance. Je suis super fier d’y être parvenu et je remercie tous ceux qui sont venus me soutenir en finale ! »
Chez les moins de 80 kilos, Hugo Cuenot s’est incliné de justesse en petite finale, 2-2 face à l’Italien Gabriele Doro, après être sorti des poules à la faveur de ses succès sur le Croate Lovro Habek (3-0) et le Grec Georgios Koulouchidis (2-1). Dans la même catégorie de poids, Ewan Leprince n’était pas parvenu à l’imiter, malgré une victoire sur l’Italien Andrea Pazzona (3-1).
Les deux Françaises engagées en phase de poules des moins de 60kg, Aurore Cabanne et Joséphine Haemmerlé, ne sont pas non plus parvenues à s’en extraire, chacune terminant avec une victoire pour deux défaites. On notera que Joséphine Haemmerlé a infligé, lors de l’ultime match de phase de groupe, sa seule défaite à la future médaillée d’or, l’Italienne Francesca Indelicato.
Aviron de plage : trois médailles et « un arrière-goût d’inachevé »
Jusqu’au bout, le vent aura soufflé trop fort sur Héraklion, empêchant ce mardi encore la tenue des épreuves d’aviron de plage. En conséquence, ce sont trois nouvelles médailles qui sont tombées dans l’escarcelle de l’Equipe de France, celles-ci étant dès lors, selon le règlement, attribuées en fonction des chronos signés lors du dernier tour ayant pu être disputé.
Qualifiés dimanche pour les quarts de finale avec le deuxième meilleur temps de leurs épreuves respectives, Elodie Ravera-Scamarozzino en individuel et le tandem Ivan Bové – Ludovic Dubuis en deux de couple quittent ainsi la Crète avec une médaille d’argent… et une drôle de sensation douce-amère : « On est contents malgré tout mais cela laisse un goût d’inachevé sur la compétition, décrivaient ainsi Ivan Bové et Ludovic Dubuis. On aurait aimé faire plus de parcours et se battre jusqu’au bout, d’autant qu’à côté il y a la déception du relais mixte : le time trial n’a pas été notre meilleur parcours, peut-être même le plus mauvais, avec pas mal d’erreurs (la France avait terminé 6e, ndlr), donc ça rend la chose frustrante de n’avoir pas eu l’occasion de corriger le tir. »
« Les conditions étaient difficiles, limites dangereuses par rapport à nos types de bateau, instables, sans casque ni gilet de sauvetage… La sécurité des concurrents était compromise et ça n’aurait pas été sérieux d’envoyer les compétiteurs », acquiesçait de son côté Elodie Ravera-Scamarozzino, malgré le regret de n’avoir « pas pu jouer la médaille d’or. Après, c’est toujours sympa de repartir avec quelque chose. C’est le type de compétition aussi où l’on prend de l’expérience. On ne peut rien contre l’environnement, il faut s’adapter ! »
Les quarts de finale individuels masculins ayant pu en revanche être disputés, les quatre concurrents victorieux lors de ce tour ont été départagés par leur temps de ce mardi matin. Victorieux du Portugais Gonçalo Delgado, Vincent Noirot était l’un de ces demi-finalistes toujours en lice et, fort de son temps de 3’29’’83, prend la troisième place, synonyme de médaille de bronze. Il complète ainsi sa collection aux Jeux Méditerranéens de plage, lui qui avait déjà été distingué en deux de couple (or, avec Gaëtan Delhon) et en relais mixte (bronze) à Patras. « Il y a une déception de ne pas disputer la compétition dans son intégralité, partageait-il le ressenti de ses compatriotes. On s’arrête tôt, une course, deux courses… C’est frustrant, surtout du côté du relais où l’on n’a pas pu se reprendre aujourd’hui. » Mais au-delà du résultat brut, et de la médaille, il retenait aussi la manière dont il a été chercher cette dernière, « en ayant su tirer mon épingle du jeu dans des conditions très rudes pour améliorer mon classement, de cinquième au « time trial » à la médaille de bronze. »
Football de plage : les bleus sixièmes
Les Bleus du football de plage ont terminé leurs Jeux Méditerranéens de plage sur un revers face à l’Italie, en match de classement pour la cinquième place. Alexandre Artuphel (1-0, 3e) puis Jérémy Bru (2-1, 13e) ont par deux fois donné l’avantage à leur équipe, mais les Italiens sont à chaque fois revenus (1-1, Giordani, 10e, puis 2-2, Carpita, 21e), avant de prendre les commandes (2-3, Alla, 24e) et de clôturer la marque sur un penalty en fin de match (2-4, Giordani, 31e). L’Equipe de France prend donc la sixième place de la compétition.