« Le public français est le meilleur du monde »... l'ambiance était au rendez-vous
Paris 202421 août 2024
Tout au long des Jeux Olympiques, le public français a montré un superbe engouement pour cette 33ème olympiade de l'Histoire. Les athlètes tricolores ont savouré l'ambiance phénoménale de ces Jeux, que ce soit dans les gradins des stades ou en extérieur. Retour sur ces quinze jours de fête.

Quatre ans après des Jeux de Tokyo sans public, conséquence directe de la bulle sanitaire liée à la Covid-19, Paris 2024 n'a pas manqué son rendez-vous. Les athlètes du monde entier attendaient avec impatience cet événement pour pouvoir retrouver un lien avec les spectateurs.
Le public a répondu présent. Si 9,5 millions de spectateurs se sont rendus dans les gradins pendant la quinzaine olympique, ces derniers n'ont pas seulement fait acte de présence. Que ce soit au Stade de France et ses 80 000 places, à Tahiti pour les épreuves de surf, au château de Versailles ou encore Paris La Défense Arena pour la natation, les spectateurs ont donné de la voix. Ils ont hurlé même, pour encourager ces sportifs des quatre coins du monde. Ils ont parfois joué le douzième homme, pour donner un surplus d'énergie aux futurs champions.
Les athlètes, à demi surpris par cette ferveur populaire, n'ont cessé de remercier le public. Pour beaucoup, cette ambiance sensationnelle leur a permis de se dépasser. C'est ce qu'explique Benjamin Thomas, médaillé d'or à l'omnium au vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines. « L’ambiance était incroyable ! Dès le début, j’ai senti le public pousser. J’ai essayé de rester dans ma bulle, et le public a été là quand il le fallait. On a enfin réveillé ce vélodrome », plaisantait-il.
Un public bouillant
A l'autre bout de Paris, l'ambiance était tout aussi électrique. A la maison, le public français a vibré, quelle que soit la discipline auquel il assistait. Les sportifs sont les premiers à pouvoir témoigner de cette ferveur. Laura Tremble, membre de l'équipe de France de natation artistique, n'a pas tari d'éloges envers les spectateurs. « Ça donne tellement de force. Quand on arrive au bord du bassin, on sent les vibrations de tout le monde. Même pendant le ballet on les entend. On s’entraîne tous les jours, huit heures par jour, toutes seules dans notre piscine et ressentir toutes ces personnes derrière nous, ça donne tellement d’énergie », explique-t-elle. Malheureusement, cela n'a pas suffi aux Bleues pour aller décrocher une médaille. Le 7 août, après avoir enflammé le centre aquatique de Saint-Denis, les filles en avaient que pour les supporters. « Le public français est incroyable, c'est le meilleur du monde ! »
Même chose dans le hall 1 de l'Arena Paris Sud. Lors des phases de groupe de handball, avant même la cérémonie d'ouverture, les joueuses de l'Equipe de France ont été poussées par un public incroyable. « Je me sers de l'ambiance et voir aujourd'hui les gens répondre présent, ça me fait plaisir, déclarait Hatadou Sako, gardienne de l'Equipe de France. Au-delà de faire des arrêts, mon envie vient de là, de l'environnement dans lequel on est ».
Au Stade de France, théâtre des épreuves d'athlétisme, l'ambiance était tout aussi folle. Autour de la piste violette nouvelle génération, les athlètes tricolores ont reçu un soutien incroyable de la foule dans les tribunes. Dès lors que le speaker prononçait le nom d'un athlète français, les spectateurs scandaient son nom, sifflaient et criaient. De quoi battre des records de décibels. L'ambiance était fabuleuse, comme en témoigne Gabriel Tual, finaliste du 800m. « Ça fout les frissons ! Quand on fait trois pas sur la piste et que tout le stade se met à trembler et se lève, c’est magique ! décrit-il avant de poursuivre. Ce sont des moments exceptionnels et on ne va pas en vivre souvent donc ils sont bien ancrés dans ma tête et dans mon cœur. Ça fait chaud au cœur et c’est vraiment super cool ! »
Vice-championne d'Europe de l'heptathlon, Auriana Lazraq-Khlass a profité à fond de cette bulle olympique. Déjà euphorique sur le bateau de la délégation lors de la cérémonie d'ouverture sur la Seine, elle a été enchantée par les 80 000 supporters du Stade de France, « Je suis super heureuse de vivre ça. Parce que franchement, on aura prouvé au monde que le meilleur public, il est français ! Et ça, c'est beau. » Même son de cloche pour Antoine Dupont, médaillé d'or avec l'Equipe de France de rugby à 7. Habitués à des stades remplis avec le XV de France, il assure « avoir rarement entendu une telle ambiance au Stade de France » avant de poursuivre. « Les gens ont répondu présents et on avait envie de rendre tous les Français fiers ». C'est chose faite. Leurs petits pas de danse fétiches, qu'ils se sont amusés à reproduire partout, donc au Club France, ont aussi permis une union entre le public et les athlètes.
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« On a des frissons à chaque entrée »
Des dizaines de « Ola », la Marseillaise à cappella, des applaudissements sans relâche, des milliers de drapeaux dans les airs, les spectateurs ont vécu ces Jeux de Paris sans relâche. Certains journalistes étrangers ont même qualifié les fans français de « complètements fous ». Paris a été une fête. Et ce ne sont pas les frères Lebrun qui diront le contraire. Dans le Hall 6 de l'Arena Paris Sud, le public n'a pas cessé de donner de la voix pour la fratrie. « On a des frissons à chaque entrée. C’est vraiment cool qu’il y ait une ambiance comme ça dans le ping. C’est vrai que nous on a l’habitude de jouer en Asie, c’est une ambiance différente ici, ça chante tout le temps même pendant les points, c’est quelque chose qu’on kiffe donc c’est vraiment top », a confié Félix Lebrun, double médaillé de bronze.
Alors que le tennis de table a souvent été un « sport de niche » que peu de Français s'amusent à suivre tout au long de l'année, les Jeux Olympiques ont redoré l'image du ping. Alexis Lebrun, est ravi que son sport s'ouvre à un public plus large. « C’est un truc de fou ce qu’il se passe, quand on voit l’engouement que ça crée autour du ping on est super contents. Pour le tennis de table il y aura un avant et un après ces Jeux Olympiques parce que ça crée un engouement énorme », explique-t-il. Le public a aussi été déterminant pour l'équipe de France de volleyball masculine qui a dû aller au bout de cinq sets pour arracher la victoire face à la Serbie lors du match d'ouverture. Jean Patry, attaquant des Bleus, en a pris plein les yeux et les oreilles. « C’était incroyable. Ça a même commencé à l’échauffement dans les petites salles, on a senti tout ce public qui venait, puis c’est monté petit à petit. On ne savait pas à quoi s’attendre vraiment et on n’a pas été déçus ». Son coéquipier, Trévor Clévenot ajoute. « C'est magnifique, l'ambiance est folle, on se sent poussés. Jouer devant ce public-là, c'est incroyable ».
Incroyable, magique, folle... les mots ne suffisent plus pour décrire l'ambiance de Paris 2024. Que ce soit dans les stades ou en extérieur, le public a répondu de la même manière, accompagné de leur maquillage bleu-blanc-rouge et leurs drapeaux tricolores flottant dans les airs.

« On ne s'entendait pas respirer »
Sur le triathlon, et le mythique passage du pont Alexandre III, Emma Lombardi a savouré. La Française a terminé au pied du podium alors que sa coéquipière Cassandre Beaugrand s'est offert l'or. « C'était une course exceptionnelle avec un public de dingue, on ne s'entendait pas respirer du début à la fin, je tiens à remercier tous les supporters qui sont venus aujourd'hui nous encourager, c'était vraiment exceptionnel, je m'en souviendrais toute ma vie », confiait-elle, émue sur la ligne d'arrivée.
Cette clameur assourdissante s'est aussi fait ressentir en cyclisme sur route. Empruntant les plus belles rues de Paris, les coureurs ont été acclamés tout au long du parcours, dans une ambiance qui dépassait celle du Tour de France selon Kévin Vauquelin. Le Normand, vainqueur d'une étape du Tour quelques semaines avant, n'avait jamais vécu ça. « Thomas Voeckler nous disait que les fenêtres de la voiture vibraient par le bruit des supporters. J'ai vite senti que je ne revivrai jamais ces émotions dans ma vie », confiait-il.
Valentin Madouas, médaillé d'argent a rarement connu une ambiance telle que celle vécue lors de leur arrivée sur l'emblématique site du Trocadéro. « À l’arrivée j’avais mal aux oreilles tellement je n’entendais plus rien, c’était incroyable. Le bruit était juste fabuleux, ça nous a poussés à aller au maximum de nous-mêmes », confiait-il. Arrivé juste derrière lui pour s'offrir la médaille de bronze, Christophe Laporte en a profité tout au long du parcours. « Il y avait vraiment énormément de monde, même quand on passait tout en haut du Sacré-Cœur c’était noir de monde, on ne s’entendait même pas respirer. C’étaient vraiment de bonnes ondes et on sentait vraiment le public derrière nous c’était fantastique ».
Et même sur les sites en dehors de la capitale, le public était au rendez-vous. Au Stade Nautique de Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne), où se déroulaient les épreuves de canoë-kayak, les spectateurs se sont pris au jeu. « On savait qu'en France il y aurait beaucoup de public pour nous, ça pouvait être une petite pression. J'ai réussi à m'en servir et je suis super contente, merci les Français et merci l'Ardèche ! Ça m'a vraiment portée jusqu'au bout, je suis vraiment reconnaissante pour tout ce bruit, c'était génial. », a déclaré celle qui a remporté une médaille d'argent en kayak cross.
Dans les fan zones ou au Club France, l'ambiance des supporters était tout aussi phénoménale. Certains ont été accueillis tels des rock stars, d'autres ont eu le droit à une chorégraphie sur scène. Des moments de communion et de joie dont tout le monde avait besoin, des spectateurs aux athlètes en passant par les volontaires et bénévoles.
Paris a déjà hâte de remettre ça pour les Jeux Paralympiques du 28 août au 8 septembre.