Sophie Chipon : "je suis très attachée aux jeux de plage"

Culture

Sophie Chipon : "je suis très attachée aux jeux de plage"

Quel est le rôle du Comité national olympique et sportif français et de la cheffe de mission sur un événement comme cela ?

Le rôle du Comité national olympique et sportif français est d’accompagner les équipes des différentes fédérations qui participent à la compétition. Les soutenir d’un point de vue logistique, matériel, mais aussi de servir d’interlocuteur privilégié par rapport aux organisateurs. Les membres de la délégation et responsables des équipes ne s’adressent pas directement aux organisateurs. Le CNOSF est présent pour la gestion des situations complexes et apporter un soutien qui permet aux athlètes et aux entraîneurs de se libérer des soucis afin qu’ils puissent se consacrer à la préparation, aux épreuves, à la récupération …

Et quel est le rôle de la cheffe de mission ?

La cheffe de mission est là pour être le point central de la délégation, entre les entraîneurs, les athlètes et les équipes du CNOSF. Elle doit également créer le sentiment d’unité afin de former une seule équipe. Enfin elle doit donner le sentiment que l’on va gérer tous les potentiels problèmes. C’est important que tout le monde se sente épaulé et soutenu dans ce qu’ils font. La cheffe de mission est également présente pour représenter la France. On a une obligation de réserve, de diplomatie, de courtoisie. On est là pour préserver l’image de la France et représenter les valeurs olympiques. Il y a un lien et un véritable respect entre les délégations. Les chefs de missions se félicitent des résultats de toutes les nations. Ce sont des très beaux gestes qui donnent du sens à la compétition.

Vous avez d’ailleurs demandé vous-mêmes à venir sur ces Jeux Méditerranéens de plage...

Effectivement, je suis très attachée aux Jeux de plage. Certains sont attachés aux sports collectifs, d’autres aux sports d’hiver, de glisse, etc. Moi j’ai décidé depuis une dizaine d’années de m’attacher au format très particuliers des Jeux de plages. Un format sur un espace particulier, celui de la plage et qui a le vent en poupe, pour preuve, nous sommes sur la 3e édition des Jeux Méditerranéens de plage. Les autres continents, tels que l’Afrique et l’Asie développent également leurs formats de Jeux de plage. Et nous nous retrouverons en 2027 à Portimao pour la 4e édition. Ces Jeux de plage font partie de cette volonté de sortir les sports du stade. Ils les intègrent dans un espace hybride entre la plage et la mer qui a son propre univers, sa philosophie, sa propre culture. J’ai cette volonté de m’engager pour les Jeux de plage, j’en ai parlé avec le président du CNOSF monsieur David LAPPARTIENT, qui me soutient dans cet engagement. En 2019 j’étais représentante de la délégation d’Aqua Walking lors des 2e Jeux Méditerranéens de plage de Patras. Ce sport alors en démonstration est désormais dans la liste complémentaire aux Jeux méditerranéens de plage. Maintenant que je suis élue au bureau exécutif du CNOSF, je tenais absolument à être présente à Héraklion.

Quels sont vos souhaits pour la délégation française sur ces Jeux ?

Mon souhait c’est que la délégation réussisse, qu’elle ait des médailles évidemment mais au-delà des médailles, ce qui est important c’est que pour beaucoup c’est une première expérience. À la fois dans ce contexte de compétition internationale mais aussi dans le format de plage. Par exemple pour le triathlé, c’est une combinaison qui n’est pas forcément très pratiquée par les pentathlètes. Se prêter à ce format de plage, c’est pour eux une expérience intéressante. Je discutais avec le responsable du développement de l’Union Internationale de Pentathlon Moderne ce matin et il me disait que le pentathlon moderne a du mal à se développer dans le monde, car l’équitation et l’escrime ne sont pas pratiqués de manière massive alors que le triathlé est une manière d’ouvrir la fédération de pentathlon à plus de nations et plus d’athlètes. Les formats de plage peuvent être une porte d’entrée et une ouverture intéressante pour les différentes fédérations. Les Jeux de plage sont plus souples et plus léger à mettre en œuvre, tout en restant sérieux, ils permettent de créer une passerelle vers le haut niveau, vers la performance, le dépassement de soi. Ça permet de cultiver le développement du sport en haut niveau.

Nous avons obtenu nos premières médailles aujourd’hui, vous avez pu y assister, quelle a été votre réaction ?

J’étais sur les épreuves féminines et masculines du triathlé. Je n’avais jamais assisté à une épreuve de ce type et j’avoue avoir été impressionnée, même bluffée, car j’ai pu voir la stratégie de course, nos français ont vraiment eu un comportement admirable en tant qu’athlètes. Ce comportement a payé, car nous avons obtenu deux médailles, 1 en or, 1 en bronze. J’ai vraiment essayé d’encourager et de soutenir les athlètes à chaque tour. Il y a cinq tours et à chaque fois j’ai donné de la voix. À la fin on est émue de les voir réussir. Ce qui m’a frappée est de voir l’arrivée, lorsqu’ils ont tout donné, il y a la joie et les larmes. Les larmes du sportif, des belles larmes que j’ai partagées avec eux.

Pour finir avez-vous un mot pour la délégation française ?

Restez concentré sur pourquoi vous êtes là. Ne vous dispersez pas. Il faut toujours planifier par rapport à l’objectif c’est très important. Il y a un voyage, une arrivée à Héraklion sur une île, loin de ses proches, avec de nombreux autres athlètes de nombreux pays. Nous sommes dans un contexte qui n’est pas familier. Il y a beaucoup de facteurs qui peuvent nous détourner facilement de la cible. Nous sommes là pour vous faciliter la tâche et faire en sorte de vous mettre dans les meilleures dispositions pour réussir et vivre cette expérience de manière solidaire et confiante.