Sur les traces des Jeux d'hiver - Garmisch-Partenkirchen 1936
Culture13 nov. 2025
Chaque semaine retrouvez l’histoire de l’Equipe de France depuis les premiers Jeux d’hiver de 1924 jusqu’à aujourd’hui.

Garmisch-Partenkirchen 1936 - Allemagne
Pour cette quatrième édition des Jeux Olympiques d’hiver, c’est Garmisch-Partenkirchen en Allemagne qui est retenue, au pied des Alpes bavaroises. Malgré un contexte politique tendu, cette édition réunie tout de même 646 athlètes dont 80 femmes venus de 28 nations.
En revanche, la France présente une délégation de 28 athlètes qui ne comprend aucune femme pour cette édition.
Les moments marquants des français
Repères essentiels
La France arrive en Bavière avec une équipe compacte, conduite par le lieutenant Jacques Faure, porte-drapeau et chef de la patrouille militaire, discipline revenue comme sport de démonstration.
Ancien élève de Saint-Cyr, chasseur alpin aguerri et directeur de l’École de Haute Montagne de Chamonix, Jacques Faure incarne la rigueur et l’esprit sportif d’une époque où le ski militaire est encore au cœur de la culture alpine française.
Ces Jeux marquent aussi une grande première olympique : l’entrée du ski alpin au programme. Et c’est dans cette nouvelle discipline que la France décroche sa seule médaille, un bronze historique signé Émile Allais.
Allais la France
Âgé de 25 ans, le skieur de Megève s’impose comme l’un des pionniers du ski moderne.
Dans le combiné descente-slalom, seule épreuve inscrite en ski alpin, Allais chute lors du slalom mais conserve assez d’avance pour monter sur le podium.
Devancé par deux Allemands, il entre dans l’histoire non seulement pour sa performance sportive, mais aussi pour son geste de courage : lors de la remise des médailles, il refuse d’exécuter le salut nazi, bras tendu, alors que le stade entier le fait.

Un capitaine très capé
Figure respectée du sport militaire, Jacques Faure commande la patrouille militaire française, composée de quatre hommes, tous issus des troupes alpines.
Sous sa direction, la France se distingue par sa discipline et son engagement, bien que la compétition, alors démonstrative, ne débouche pas sur un classement officiel.

Bilan
Avec une médaille de bronze, aucune athlète féminine, et un contexte politique tendu, Garmisch-Partenkirchen 1936 représente une édition charnière.
Les Jeux y sont à la fois un outil de propagande et une vitrine sportive mondiale, mais la délégation française y brille par ses valeurs : courage, indépendance et panache.
De l’acte d’Émile Allais à la malice de Pierre Lorin, ces Jeux marquent la fin d’un cycle avant la longue parenthèse de la guerre. Ils rappellent que, même dans les heures les plus sombres de l’Histoire, l’esprit olympique celui de la liberté et du dépassement, ne s’éteint jamais.
Prochain épisode...
Notre série “Sur les traces des Jeux d’hiver” se poursuit prochainement avec l’édition de Saint-Moritz 1948.