Sur les traces des Jeux d'hiver - Lake Placid 1932

Après Chamonix 192 et Saint-Moritz 1928, la flamme olympique traverse l’atlantique pour atterrir à Lake Placid, une petite ville des montages Adirondacks dans l’État de New York. Cette fois-ci, ces troisièmes Jeux d’hiver se déroulent dans un contexte difficile car la crise économique mondiale frappe énormément les pays participants, limitant les effectifs et les moyens des délégations.

Malgré ces contraintes, 252 athlètes qui représentaient 17 nations dont 32 femmes qui prennent part aux 7 disciplines et 14 épreuves inscrites au programme. La France envoie une équipe minimale de huit athlètes seulement, la plus petite de son histoire olympique d’hiver.

Aussi Georges Torchon, juge de patinage artistique, le porte-drapeau tricolore est un cas unique. En effet il officie à la fois comme arbitre et représentant officiel de la délégation alors également ancien patineur artistique de bon niveau et vice-champion de France en 1924 et 1931, il symbolise cette époque où l’engagement olympique allait bien au-delà de la simple performance.

Le fondeur Paul Mugnier illustre parfaitement l’esprit de ces Jeux : la passion avant tout. Originaire de la vallée de Chamonix, il avait participé en 1924 non pas comme athlète, mais comme ouvrier sur le chantier de la piste de bobsleigh des Pèlerins. Huit ans plus tard, il réalise son rêve en prenant le départ du 18 km de ski de fond, qu’il termine à la 30ᵉ place une performance modeste, mais hautement symbolique.

Dans une compétition marquée par la rigueur et l’élégance, le couple Joly-Brunet conserve son titre. Déjà champions du monde à plusieurs reprises, ils deviennent les premiers doubles champions olympiques français d’hiver. Cette victoire, obtenue face aux meilleurs couples américains et canadiens, confirme leur statut d’icônes du patinage artistique.

Le couple Andrée Joly et Pierre Brunet, déjà sacrés à Saint-Moritz quatre ans plus tôt, domine à nouveau la compétition de patinage artistique par couple, devançant les Américains Loughran et Badge. Leur grâce, leur sens du rythme et leurs innovations techniques notamment les portés et le patinage en miroir font d’eux des figures majeures du patinage mondial.

La délégation française illustre pleinement les conséquences de la crise économique mondiale. Faute de moyens, seuls huit athlètes sont envoyés aux États-Unis : quatre fondeurs, deux bobeurs et deux patineurs.

L’ensemble du voyage et du séjour est réduit au strict minimum, et certains sportifs doivent auto financer leur déplacement.

Prochain épisode…

Notre série “Sur les traces des Jeux d’hiver” se poursuit prochainement avec l’édition de Garmisch Patenkirchen 1936.