Sur les traces des Jeux d'hiver - Saint Moritz 1948

Culture15 nov. 2025

Chaque semaine retrouvez l’histoire de l’Equipe de France depuis les premiers Jeux d’hiver de 1924 jusqu’à aujourd’hui.

©CNOSF
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Saint-Moritz 1948 - Suisse

Après 12 ans d’interruption liées à la Seconde Guerre mondiale, les Jeux Olympiques d’hiver font leurs grand retour à Saint-Moritz en Suisse, du 30 au 8 février 1948.

Pour cette édition, la station des Grisons accueille 669 athlètes venus de 28 nations, dont 77 femmes.

La délégation française est composée de 36 athlètes dont 9 femmes, conduite par le porte-drapeau James Couttet, une des figures emblématique du ski chamoniard. Après les années de guerre et de reconstruction, cette édition est celle de la renaissance du sport français.

Ces Jeux de Saint-Moritz marquent un retour à la paix, à la montagne, et à la passion du sport dans un monde qui réapprend à vivre.

Les moments marquants des français

Oreiller, roi des Jeux

Du haut de ses 22 ans seulement, Henri Oreiller s’impose comme la révélation de cette édition en devenant le sportif le plus titré de ces Jeux d’hiver.

Sur l’épreuve de descente il s’impose avec 4 secondes d’avance sur le second et récidive en combiné, montrant une aisance exceptionnelle pour son jeune âge.

Parisien de naissance, il grandi à Val d’Isère où sa famille s’est installée après la guerre. Fils d’agriculteurs et commerçants, il a façonné son talent dans les montagnes savoyardes.

Ces Jeux font de lui le premier grand champion de l’histoire du ski alpin français.

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Georgette et Suzanne..

Georgette et Suzanne, les soeurs Thiolière incarnent la relève féminine du ski alpin français.

Georgette grande favorite manque le podium de peu en terminant 4ème mais signe tout de même des bons résultats en finissant 31è en descente et 20e en combiné.

Cependant, leur aventure sera marquée par une anecdote extra-sportive : leur nom de famille, souvent écorché dans les documents officiels. Il sera enfin corrigé par le journal L’Équipe après quatre jours de compétition.

Grâce à leur insistance, les sœurs obtiennent enfin qu’on écrive correctement Thiolière même si les archives olympiques, elles, garderont à jamais la faute.

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Les chemins du succès

Champion du monde avant-guerre, James Couttet, porte-drapeau de la délégation, aborde les Jeux avec le statut de favori.

Trop prudent lors de la descente, il termine seulement 13e. Il se rattrape brillamment en décrochant le bronze du combiné puis l’argent du slalom, derrière son coéquipier Oreiller.

Symbole d’une génération marquée par la guerre, Couttet illustre la force et la persévérance d’un sport français en reconstruction. Sa rivalité amicale avec Oreiller ouvre une nouvelle ère pour le ski alpin français.

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La révélation Carrara

À 21 ans, Benoît Carrara crée la surprise dans le camp français. Pour sa première course internationale, il termine 11e du 18 km de ski de fond, à seulement six minutes du Suédois Lundström, champion olympique. Il devance plusieurs Norvégiens et Finlandais, pourtant maîtres de la discipline.

Né près de Bergame en Italie, il a émigré enfant avec ses parents sur le plateau de Hauteville, dans l’Ain. Il s’entraîne seul, sur les pentes du Jura, et s’impose à Saint-Moritz comme le meilleur fondeur de l’Europe continentale.

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Le retour de la flamme

Ces Jeux de Saint-Moritz 1948 marquent avant tout le retour de l’olympisme après douze années d’absence. La Suisse, restée neutre, offre un cadre paisible et symbolique à cette renaissance du sport mondial.

Pour la France, ils signent un retour en force : cinq médailles, dont deux titres olympiques, portées par un duo emblématique, Henri Oreiller et James Couttet. Le ski alpin tricolore s’impose comme l’un des meilleurs au monde, plaçant la France au cœur du renouveau olympique.

Une édition charnière, à la fois hommage au passé et tremplin vers un nouvel âge d’or du sport français.

Prochain épisode…

Notre série “Sur les traces des Jeux d’hiver” se poursuit prochainement avec l’édition de Oslo 1952.

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