Stéphane Diagana : « Le mouvement, c’est la vie ! »
Ce samedi 23 juin, la France, dans toute sa diversité, enfile sa tenue de course à pied. A travers l’Hexagone, grâce à une vingtaine de courses gratuites et accessibles, ouvertes à toutes et tous, sur une distance de 2 400 mètres, petits et grands, vont se retrouver afin de célébrer l’anniversaire de la création du CIO et des valeurs olympiques.
Le CNOSF, en lien avec la Fédération Française d’Athlétisme et les municipalités concernées, organise ces 24 heures de course de la Journée Olympique. Une idée qui enchante Stéphane Diagana… Pour le champion du monde du 400 mètres haies 1997, courir est davantage qu’un mode de vie. C’est la vie.
Quand Stéphane Diagana, sur les hauteurs de Nice, lancé dans la dernière ligne de son projet de centre sportif de préparation et de remise en forme, entend le terme « Journée Olympique », il ralentit enfin, un peu. « La Journée Olympique ? C’est la célébration du sport aux quatre coins du monde. Or, on a tous, toujours, besoin de ces moments unificateurs ! Le 23 juin en est un. Cet anniversaire permet de rappeler les valeurs olympiques – Excellence, Amitié, Respect – et de prendre la parole. Il autorise aussi à rappeler l’importance du mouvement sportif, éducatif. Partager, se réunir, tel est l’objet de cette journée. » Le 23 juin est, aux yeux de celui qui participa aux Jeux Olympiques de Barcelone 1992 (1), « un espoir, un objectif. La Journée Olympique, comme les Jeux eux-mêmes, peuvent servir à faire avancer le sport et sa place dans la société. Il y a encore beaucoup à faire en la matière, et pour de multiples raisons, mais la perception du sport évolue positivement. »
2 400 mètres ? Cette distance est parfaite pour engendrer la rencontre
Ce 23 juin est aussi la date qui rend la France joueuse, et coureuse. Un horizon proche qui enthousiasme le champion du monde du 400 mètres 1997 (2). Ces courses, organisées partout en France, sont capitales à ses yeux, vitales, au sens premier du terme. « La course à pied, c’est le sport de base » entame-t’il. La mère de toutes les disciplines, en quelque sorte. « Attention, je ne dis pas que la course est le plus rudimentaire des sports. Je dis le plus essentiel. On court dans la plupart des activités physiques et, a fortiori, des sports olympiques. » Déplier la foulée est un bonheur sucré-salé, une douceur intérieure, que Stéphane recommande au plus grand nombre… « J’ai toujours aimé courir, et depuis tout petit. Quand je ne peux plus le faire, pour cause de blessure par exemple, c’est comme une longue apnée. »
« Rendre 66 millions de français sportifs » est une volonté affichée par Denis Masseglia, président du Comité national olympique et sportif français. Stéphane reconnaît que les freins sont nombreux, en particulier auprès des jeunes. « Il est très difficile de s’adresser au public sédentaire, surtout les 10-15 ans. On va souvent toucher des gens qui se mobilisent déjà pour courir. Il faut parler à celles et ceux qui ne sont pas à l’aise dans leur corps, s’adapter aux attentes, aux différents publics mais il faut aller les voir, les rencontrer. »
C’est justement la volonté de ce 23 juin : mobiliser les Français, sur tous territoires et à tous niveaux, pour les encourager, grâce à des courses gratuites et accessibles, à se mouvoir et à prendre du plaisir. « Nous sommes tous faits pour bouger, le mouvement, c’est la vie ! Or, quand nous ne bougeons plus, c’est très mauvais signe. Nous avons été conçus pour et par le mouvement. »
En pensant à cette distance de 2 024 mètres que des milliers de coureurs, habituels ou débutants, confirmés ou novices, vont partager de Vannes à Valence, Stéphane Diagana se projette sur la ligne de départ : « 2 400 mètres ? Cette distance est parfaite pour engendrer la rencontre, cela peut aussi être pour beaucoup une opportunité de découvrir ou redécouvrir des courses plus longues, plus tard. L’athlétisme est en réalité un sport collectif. Chacun, chacune, fait ce qu’il a à faire : il ou elle court. Personne ne prend la place de l’autre… Le chrono n’importe pas. Chacun et chacune s’encourage. » Une grande chaîne de coureurs à travers la France est en passe de devenir réalité. Rendez-vous ce 23 juin pour confirmer la vision de Stéphane Diagana. La course est bien la vie.
(1). Aux JO de Barcelone, Stéphane Diagana améliore son record de France en séries (48’41), en demi-finale (48’28) puis en finale (48’13), où il décroche la quatrième place.
(2). Aux championnats du monde 1997 à Athènes, il remporte la finale en 47’70, signant également la meilleure performance mondiale de l'année.
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