De 1924 à 2024 : cent ans plus tard, Paris accueille à nouveau les Jeux

Paris 202413 mars 2024

Cela fait un siècle que Paris n'a pas organisé les Jeux Olympiques. Cent ans après 1924, la capitale française va accueillir des athlètes du monde entier. Quelles sont les différences entre les Jeux de l'époque et ceux d'aujourd'hui ? Quelles sont les évolutions les plus marquantes ? Le CNOSF vous emmène au cœur de l'histoire.

Le porte-panonceau Gaston Féry et le porte-drapeau Géo André posent devant les 19 femmes de la délégation française des Jeux Olympiques de Paris 1924 - ©Collection CNOSF
Le porte-panonceau Gaston Féry et le porte-drapeau Géo André posent devant les 19 femmes de la délégation française des Jeux Olympiques de Paris 1924 - ©Collection CNOSF

Voilà cent ans que la France n'a pas accueilli les Jeux Olympiques. Un siècle d'histoire s'est écoulé depuis que Paris a organisé le plus grand événement sportif au monde. Si la capitale avait candidaté en 1992, 2008 et 2012, c'est bel et bien en 1900 et 1924 qu'elle avait été désignée, pour le plus grand bonheur des Français.

C'est donc la troisième fois de l'histoire que l'Hexagone va organiser les Jeux Olympiques sur son territoire. Différences, nouveautés, petites histoires et anecdotes, le Comité national olympique sportif et français vous emmène dans un siècle d'histoire, à J-500 de la cérémonie d'ouverture.

De 1924 à 2024 : coup d’œil dans le rétro

Depuis les derniers jeux parisiens, presque tout a changé. L'époque n'est plus la même. Des sports ont disparu du paysage olympique, d'autres ont fait leur apparition. Des records sont tombés, d'autres ont été battus. La technologie a fait son apparition. Les femmes ont aussi trouvé leur place dans les compétitions, avec pour la première fois en 2024, des Jeux paritaires avec autant de participants masculins que féminins.

Saviez-vous qu'en 1924, il y avait deux fois moins de disciplines au programme qu'aujourd'hui ? Si des sports modernes comme le BMX, le breakdance ou encore l'escalade ont fait leur apparition pour les JO de Paris 2024, il n'en était pas question cent ans plus tôt. A l'époque, le fleuret, première épreuve femmes d'escrime, faisait son apparition pour la première fois. La pelote basque, la canne de combat (un art martial rassemblant à l'escrime mais avec une canne) le canoë et la savate étaient aussi nouveaux dans le programme olympique. Le tennis, en revanche, faisait sa dernière apparition aux Jeux avant d'être réintroduit aux JO de Séoul en 1988. C'était aussi la dernière fois que le rugby à 15 avait sa place, avant d'être remplacé par le rugby à 7 à Rio en 2016, un sport qui laisse place à un jeu beaucoup plus rapide et direct.

Autre différence : au XXème siècle, les Jeux duraient trois mois avec 17 sports représentés, pour 126 épreuves à médailles. Il y avait aussi trois fois moins d'athlètes que pour 2024. 3 089 sportifs et sportives (125 femmes et 2 954 hommes) avaient participé, dont une partie avait été hébergée dans le premier village olympique de l'histoire, à Colombes, uniquement réservé aux hommes.

L'année prochaine, les Jeux de Paris seront plus courts. Ils sont organisés sur une période de quinze jours du 26 juillet au 11 août, avec 10 500 athlètes attendus. Les Jeux Paralympiques suivront du 28 août au 8 septembre 2024.

Entre 1924 et 2024, c'est aussi le grand écart concernant le nombre de pays participants. De 44 comités nationaux olympiques engagés il y a cent ans, Paris 2024 en accueillera 200, dont l'Equipe olympique des réfugiés, une délégation composée de 37 athlètes et para-athlètes. A l'époque, l'Uruguay, l'Equateur, l'Irlande, la Lituanie et les Philippines participaient aux JO pour la première fois de leur histoire.

Départ de Mariechen Wehselau, dernière relayeuse de l’équipe américaine du 4x100 mètres nage libre. Les Américaines gagnent la course, devant les Britanniques et les Suédoises. La France est cinquième - ©Collection CNOSF

Records et stars

Comparer 1924 à 2024, c'est aussi parler de performances sportives. A chaque olympiade, des records tombent et des athlètes marquent l'histoire. Petit détour historique. En 1924, les spectateurs avaient surtout été marqués par l'athlétisme et la natation. De nombreux athlètes se sont illustrés en demi-fond, sprint et saut en hauteur.

Le premier héros se nomme Paavo Nurmi. Le Finlandais avait réussi l'exploit de signer deux records olympiques en 1500m (3min53s6) et 5000m (14min31s3), et ce en une heure d'intervalle. Il est toujours le seul athlète à avoir remporté cinq médailles d'or lors d'une même édition des JO. L'un de ses compatriotes avait brillé sur la piste du stade Yves du Manoir (Colombes), qui sera réutilisé en 2024 pour les tournois olympiques de hockey-sur-gazon. Ville Ritola avait battu le record du monde du 10 000m (30min23s2), détenu depuis 2020 par l'Ougandais Joshua Cheptegei (26min11s). Le Finlandais est aussi le seul à avoir remporté six médailles olympiques lors d'une même édition.

La domination des Etats-Unis en athlétisme est une histoire de longue date. En 1924, les Américains avaient survolé le 4x100m en 41 secondes. Cette performance avait été battue par la Jamaïque d'Usain Bolt (alors qu'il ne devait pas courir) en 2012 aux JO de Londres. La team USA avait aussi affolé les compteurs sur le 4x400m (en 3min16s).

Un autre américain avait brillé, sur l'épreuve de saut à la perche. Harold Osborn avait franchi la barre d'1m98 lors des JO de Paris 1924, record qui a tenu 12 ans. Cent ans plus tard, avec des technologies bien différentes de l'époque, le plus attendu du programme est Armand « Mondo » Duplantis. En février dernier, le Suédois avait franchi la barre de 6m22 à Clermont-Ferrand. Depuis le Français Renaud Lavillenie, Duplantis est devenu LA « star » de l'épreuve.

En natation, un record olympique et un record du monde sont tombés en 1924. Deux Américaines ont nagé plus vite que tout le monde. Mariechen Wehselau avait bouclé le 100m nage libre en 1m12sec2, soit environ 25 secondes plus lent que ce qu'est capable de faire le Français Léon Marchand, très attendu sur les Jeux de Paris 2024. Martha Norelius (USA) a aussi marqué son nom sur les tablettes des records avec un 400m nage libre bouclé en 6min02sec2. Johnny Weissmuller (USA) avait gagné dans deux disciplines : trois médailles d'or en natation et une médaille de bronze en water-polo.

Les Français se souviennent peut-être de Roger Ducret. Il avait établi le record français de médailles en une olympiade avec 5 médailles en escrime.

Un assaut entre sabreurs argentin et italien lors du tournoi par équipes organisé en 1924 au complexe olympique de Colombes - ©Collection CNOSF

Qui pour marquer l'histoire ?

L'année prochaine, des records olympiques sont attendus dans plusieurs disciplines. Yulimar Rojas, triple sauteuse venezuelienne, sera scrutée de près. Championne olympique en titre, elle détient le record du monde à 15,74m. Le 400m haies masculin devrait aussi faire des étincelles avec des athlètes tels que Karsten Warholm (Nor), Rai Benjamin (Usa) et le Brésilien Alison Dos Santos. En rugby à 7, les Fidjiens tenteront de remporter un troisième titre olympique.

Du côté des Français, plusieurs candidats pourraient faire sensation et marquer l'histoire. Le jeune Léon Marchand va vouloir inscrire son nom au palmarès, dans les pas de Michael Phelps (Bob Bowman a entraîné les deux). En judo, Teddy Riner va viser un troisième titre olympique individuel. Kévin Mayer (décathlon), pas épargné par les blessures, vise l'or. En sports collectifs, Victor Wembanyama (basket), Kylian Mbappé (football), et Nikola Karabatic (handball), pour terminer sa carrière, pourraient faire sensation.

Le saviez-vous ?

Septième édition des Jeux Olympiques modernes, les Jeux de Paris 1924 ont lancé la tradition de la cérémonie de clôture telle que nous la connaissons aujourd'hui, avec la levée de trois drapeaux. Les drapeaux du Comité international olympique, du pays hôte et celui du prochain pays hôte pour les JO d'été ont été hissés dans le ciel. Par ailleurs, Les Jeux de Paris ont été immortalisé dans un film appelé « Les chariots de feu », réalisé par Hugh Hudson et mettant en scène l'athlète britannique Eric Liddel. En 1982, il a obtenu quatre oscars.

Pour la première fois de l'histoire des Jeux, des infrastructures étaient construites pour l'occasion. C'était le cas du stade olympique de Colombes, dans les Hauts-de-Seine.

En 2024, Paris sera l'épicentre des épreuves sur des sites emblématiques : le Grand Palais (escrime), la Concorde (basket 3x3, breaking, skateboard), le château de Versailles (sports équestres), etc. Certaines disciplines seront déconcentrées dans d'autres villes de France. La plus lointaine aura lieu à Tahiti. La vague de Teahupo'o accueillera les épreuves de surf, pour sa deuxième apparition aux Jeux Olympiques. Organisée en Normandie et sur les rives de la Seine en 1924, la voile se tiendra à Marseille, sur la côte de la Méditerranée. Châteauroux sera aussi une ville d'accueil pour les épreuves de tir sportif. L'ensemble de l'hexagone est prêt à vibrer partout pour ces Jeux !

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