Paris 2024 : les premiers Jeux paritaires de l'histoire
Paris 202407 juil. 2024
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 seront les premiers de l'histoire à accueillir autant de participants féminins que masculins. Un travail de longue haleine qui va permettre dans moins de deux ans de respecter une parité dans la plus grande compétition sportive au monde.

Paris est déjà entré dans l'histoire avec sa mascotte officielle, la Phryge, déclinable en version olympique et paralympique. A moins de deux ans de l'événement, Paris écrit encore son nom sur les tablettes en étant la première édition des Jeux à accueillir autant de participants féminins que masculins.
Pour la première fois en 128 ans, l'égalité des genres sera respectée cet été, aussi bien côté athlètes, que des relayeurs de la flamme olympique ou encore des salariés du comité d'organisation.
Dans le détail, le Comité international olympique et paralympique a réussi le pari de réunir 5 250 athlètes femmes pour autant d'hommes dans les 32 disciplines sportives présentes aux Jeux. Si Tokyo était déjà une belle référence, avec 48,8% de femmes, les JO de Paris seront strictement paritaires avec 50% de femmes. « C'est une belle évolution » a déclaré Isaora Thibus, escrimeuse tricolore très impliquée pour l'égalité des genres dans le sport.
De 34% de femmes en 1996 à 50% en 2024
Le calendrier des épreuves choisi par Paris 2024 veille aussi à cette équité. Les sessions de « prime time » seront équilibrées entre les épreuves féminines et masculines pendant les Jeux, afin de valoriser le sport féminin auprès du public, notamment les jeunes filles. Une fierté pour Tony Estanguet, le patron de Paris 2024. « Parce que l'égalité passe aussi par la visibilité, un enjeu crucial est celui de la féminisation des infrastructures sportives » a-t-il déclaré.
Justement, à ce jour, seulement 1% des équipements portent le nom de femmes en France. Pour changer la donne, 70 collectivités inscrites dans le label « Terre de Jeux 2024 » porté par Paris 2024 s'engagent à renommer leurs complexes sportifs. La commune de Livry-Gargan, en Seine-Saint-Denis, est la première à le mettre en application. Elle inaugure en ce 8 mars 2023, en guise de symbole, son nouveau terrain de football baptisé « Marianne Mako », ex-journaliste de Téléfoot, décédée en 2018.
Si l'égalité des genres peut passer par les infrastructures, elle s'appuie aussi sur le nombre de licenciées dans les fédérations sportives, le nombre de dirigeantes, le nombre de femmes à des postes à responsabilité dans les instances sportives, les salaires, etc. Laura Georges, Estelle Nze Minko, Clarisse Agbégnénou... nombreuses sont les sportives de haut niveau à défendre la place des femmes dans le sport. En conférence de presse, Isaora Thibus avait aussi souligné que le travail est loin d'être terminé. « Il y a des progrès à faire avec toutes les personnes impliquées dans le sport, notamment le staff et les personnes dirigeantes ».

Retour historique sur l'égalité femmes/hommes dans les Jeux
A l'occasion de ce 8 mars 2023, journée internationale des droits des femmes, revenons sur les progrès effectués en terme d'égalité des genres dans l'histoire des Jeux Olympiques et les prochains défis à réaliser à l'avenir.
A la création des Jeux modernes, Pierre de Coubertin, son fondateur, n'appréciait pas la présence des femmes dans les compétitions sportives. Fort heureusement, ce discours du XIXème siècle a évolué et le taux de participation des femmes aux Jeux Olympiques n'a cessé d'augmenter. Entre les éditions de Paris 1900 et Paris 1924, le nombre de femmes représentées aux Jeux est passé de 22 à 135.
En 1996, le CIO fait de la promotion des femmes un sujet primordial et l'inscrit dans la charte olympique, document qui code les règles et principes fondamentaux de l'olympisme. Cette même année, à Atlanta, 34% de femmes ont participé aux JO. En 2008, à Pékin, 42,4% des athlètes étaient des femmes.
Jusqu'à Paris, les Jeux d'été les plus équilibrés en termes d'égalité de genre sont ceux de Tokyo en 2020 avec 48,8% d'athlètes féminines. Par ailleurs, trois disciplines avaient atteint une parité totale : le BMX Racing, le VTT et la lutte libre. Quant aux Jeux d'hiver, les plus paritaires restent ceux de Beijing en 2022 avec 45% de femmes, contre 55% d'hommes.
La parité ne s'exerce par que sur les terrains. Le comité d'organisation affiche fièrement son évolution parmi ses effectifs. En interne, 50% des membres des commissions du CIO sont des femmes depuis 2022, contre 20,3% deux ans plus tôt. Aussi, 33,3% de femmes siègent à la commission exécutive.
Les défis à venir
Quant aux entraîneures, un vrai challenge est à relever. Si le nombre d'athlètes hommes et femmes sera respecté à Paris, l'écart dans l'entourage du sportif ou de la sportive est considérable. A titre d'exemple, à Tokyo 2020, seuls 13 % des coachs étaient des femmes, tandis qu’elles étaient 10 % à Beijing 2022.
Le CIO prend le sujet à bras-le-corps. Pour faire évoluer la situation, de nombreuses initiatives sont lancées, en collaborations avec les fédérations internationales, les Comités nationaux olympiques, les comités d'organisation pour faciliter l'accès à des rôles de coachs pour les femmes. Un programme appelé WISH (Women in Sport High Performance Pathway), fondé par la Solidarité Olympique, a été mis en place. 100 entraîneures devraient être formées jusqu’aux Jeux de Paris.
Grâce à un plan sur trois ans, jusqu'aux JO de Paris, le CIO s'engage à aller plus loin dans cette démarche. En 2021, 21 objectifs ont été fixés en matière d'égalité des genres et d'inclusion. Il envisage d'intervenir dans cinq domaines primordiaux que sont la participation, le leadership, la sécurité du sport, l'image et l'allocation des ressources. Objectif : que les femmes trouvent de plus en plus leur place dans le mouvement sportif. Le public français, de son côté, est impatient de les soutenir. Rendez-vous le 26 juillet !

