Conversation avec... Michel Callot, trésorier du CNOSF
Président de la Fédération française de cyclisme depuis 2017, réélu en 2020, Michel Callot est le nouveau trésorier général du CNOSF dans l'équipe de la présidente Brigitte Henriques. Un poste stratégique au service du sport français qu'il décrit, tout en évoquant les perspectives de développement de sa fédération, au centre de nombreux enjeux sociétaux. Entretien...
Michel Callot, vous êtes président de la Fédération française de cyclisme, mais pouvez-vous d'abord évoquer votre parcours professionnel ?
Sur le plan professionnel, je travaille dans le secteur de la formation. J'ai été amené à occuper différentes fonctions, notamment à diriger une structure dans les pays de Savoie avec un peu plus de 200 salariés, laquelle a été rachetée par un groupe plus important qui s'appelle Eduservices et dont je suis aujourd'hui cadre dirigeant.
Et dans le sport ?
Sur le plan associatif, j'ai eu l'occasion de pratiquer le cyclisme en compétition au plus haut niveau en amateur pendant quelques années et, assez rapidement après que j'ai raccroché, j'ai été sollicité pour intégrer le comité régional Dauphiné-Savoie en qualité de trésorier. Le président a démissionné et au bout d'un an, je me suis retrouvé président du comité régional.
C'était le moment où commençaient les opérations de regroupement territorial, j'ai donc procédé à la fusion avec le comité du Lyonnais pour correspondre avec la région administrative qui s'appelait en son temps Rhône-Alpes. C'était en 2005. J'ai assuré la présidence de ce comité pendant trois mandats, et en 2017, je suis devenu président de la fédération française. Entre-temps, j'ai occupé quelques fonctions fédérales : membre du Conseil d'administration puis, dans le cadre de la réforme des statuts, je suis devenu les deux années avant d'être président de la fédération, président du Conseil fédéral, qui est en quelque sorte le conseil de surveillance de la FFC.
Des finances saines, transparentes.
Vous êtes aujourd'hui trésorier du CNOSF dans l'équipe de Brigitte Henriques, pouvez-vous expliquer ce rôle ?
Pour moi, le rôle trésorier tient en quelques points. D'abord il y a une mission un peu régalienne qui consiste à s'assurer que les comptes du CNOSF sont en bon ordre, c’est-à-dire des finances saines. Ça veut dire aussi transparentes, afin que l'information fournie soit la plus claire possible pour les membres du CNOSF. Et puis, cela répond à une organisation qui doit être efficace au sein des services du CNO.
Qui dit trésorerie, dit être en capacité de présenter le mieux possible à ses collègues du Bureau exécutif, et en premier lieu à la présidente, des arbitrages qui lui permettent d'assurer sa politique et réaliser les objectifs qui sont fixés. La troisième mission est celle de participer pleinement à l'exécutif du CNOSF, de prendre part à toutes les grandes réflexions et problématiques qui sont celles concernant l'ensemble de notre univers des fédérations.
En quoi ce rôle impacte-t-il vos fonctions de président de la fédération de cyclisme ? ?
Très concrètement, nous avons aujourd'hui, beaucoup d'outils qui permettent de travailler autrement qu'en présentiel, notamment dans le partage des documents. Nous avons encore plus appris à le faire ces derniers mois, les uns et les autres, quelles que soient nos fonctions. Le siège de notre fédération est à Saint-Quentin en Yvelines, pas à Paris. Pour autant, je suis amené à être très souvent dans la capitale pour différents rendez-vous. C'est un peu de logistique à appréhender au niveau de l'agenda pour favoriser ces temps de passage dans la Maison du sport français et au contact des équipes.
A Tokyo, la première attente, c'est que les athlètes de l'équipe de France puissent y prendre le maximum de plaisir
Vous êtes présent à Tokyo, quels sont vos espoirs pour l'équipe de France de cyclisme dans toutes vos disciplines ?
Je crois que ces Jeux interviennent dans un contexte tellement particulier, que pour moi, le premier espoir, la première attente, c'est que l'ensemble des athlètes de l'équipe de France puissent y prendre le maximum de plaisir et retirer de cette expérience olympique atypique une satisfaction profonde par rapport à leur parcours sportif. Quelque chose de très important et qui motive mon engagement associatif et sportif, c'est le fait que, par ce que nous pouvons mettre en place, par les actions que nous pouvons déployer, nous contribuons à une phase importante du projet de vie de l'athlète, et cette phase doit être la plus porteuse possible.
Bien évidemment, nous sommes sur du sport de haut niveau, il y a des objectifs quantifiés, annoncés en termes de médailles, et je souhaite bien sûr que l'équipe de France rentre dans ces objectifs, car il est important de réaliser la promesse attendue, c'est important parce que l'on sait que c'est un des éléments qui vont jalonner le chemin vers Paris 2024.
Il y a de nouvelles disciplines au programme, comme le BMX freestyle, avez-vous des attentes particulières ?
Les nouvelles disciplines ne sont pas très différentes des autres. C'est toujours satisfaisant, soit pour une fédération de rentrer au programme olympique, soit pour un autre, de voir de nouvelles épreuves inscrites. Pour nous, il s'agit en effet du BMX freestyle, une belle discipline. Finalement, à partir du moment où elles y sont, elles sont traitées comme les autres. La problématique n'est pas différente des disciplines déjà ancrées dans le programme, si ce n'est qu'il y a un effet d'apprentissage par rapport à ce qui constitue la plus grande compétition au monde.
Quelles sont les perspectives de développement de votre fédération sur le chemin de Paris 2024 ?
Pour nous, il y a plusieurs axes assez déterminants. J'attends de cette Olympiade qu'elle nous permette de transformer en profondeur notre fédération. Le premier axe est naturellement événementiel. La FFC travaille très activement avec les partenaires pour pouvoir répondre aux appels d’offres du COJO concernant la délivrance des Jeux Olympiques. J'espère qu'on sera retenus, l'idée étant d'avoir un gain d'expérience pour une fédération qui est déjà très organisatrice. Par exemple, l'année prochaine, nous portons en direct trois championnats du monde de disciplines olympiques : VTT, BMX et piste. Rentrer dans cette dynamique purement événementielle, c'est ce qui doit nous aider à construire le modèle pour la suite, pour l'après Paris 2024.
Rendre notre société davantage tournée vers le vélo
Le deuxième enjeu stratégique est plus lié à l'héritage de Paris 2024, avec un pan très sociétal. Il se trouve qu'avec le cyclisme nous venons croiser un enjeu fondamental de notre société qui est celui de la mobilité. En particulier la mobilité douce. Nous développons aujourd'hui beaucoup de projets pour être acteurs de la mobilité. Cela se décline sous plusieurs angles. Il y a le savoir rouler à vélo pour les enfants en milieu scolaire, qui est un des grands plans de notre ministre des sports. Il y a tous les volets attachés à la remise en selle pour les adultes : comment peut-on faire pratiquer le vélo à des gens qui n'en ont pas fait depuis très longtemps, voire pas du tout. Et puis il y a tout ce qui est attaché au sport-santé, qui est intimement lié à la pratique du cyclisme. Rendre notre société davantage tournée vers le vélo est un enjeu auquel nous croyons beaucoup et auquel nous nous associons pleinement.
Par rapport à 2024, il y a bien sûr un enjeu, très sportif, de structure sportive. S'améliorer encore dans le cadre de la performance. C'est un travail que nous entendons faire en associant un maximum d'acteurs français de préférence, qui nous aident, puisque nous sommes aussi un sport mécanique, à améliorer tout ce qui peut l'être dans le cadre de la performance. C'est quelque chose qui doit perdurer après Paris 2024.
Avec David Lappartient, président du l'UEC, devant le Centre national de Saint-Quentin - Photo @ArnaudCourtier
Vous avez un outil fantastique à Saint-Quentin-en-Yvelines, est-il appelé grandir ?
Saint-Quentin est un outil formidable, dans lequel nous avons réussi pendant l'Olympiade précédente à regrouper deux pôles olympiques : la piste et le BMX. Nous espérons des Jeux 2024 qu'ils ancrent un peu plus le VTT à proximité, avec la colline d'Élancourt. Nous avons effectivement un cadre qui permet de poser tout ce qui environne la performance, que ce soit le suivi médical, la récupération, la salle de musculation, tous les périphériques de la performance. Et sur un site olympique, ce qui est encore plus dynamisant !
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